Les vieux de Mont-Éloi savent pourquoi ils s’aiment ou se détestent, même si les autres l’ignorent. La seule histoire à laquelle il faut croire est celle qu’ils ont écrite au musée de la Chênaie.
Elsa refusera cette vérité lorsque sa grand-mère lui léguera une maison perdue dans la forêt, à deux pas d’un village martyr.
Guerre. Occupation. Épuration.
Quarante années ne seront jamais suffisantes pour oublier et chasser les fantômes du passé !
Mon avis
Je remercie tout d’abord les éditions Taurnada pour m’avoir proposé de découvrir ce livre. A la base je ne suis pas très romans sur fond historique mais après avoir lu le résumé, j’ai été intriguée par le contenu. Je suis d’ailleurs bien contente de lui avoir donné sa chance car ça a été une très bonne surprise et une agréable lecture !
Tout commence lorsqu’Elsa, une jeune femme qui vient de perdre sa grand-mère hérite de cette dernière une maison isolée dans un petit village. Suite à une mystérieuse photo confiée par le notaire, Elsa décide de se rendre sur place afin de lever le voile sur le passé de celle qui l’a élevée et dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Dans sa quête de vérité, Elsa risque bien de faire resurgir des secrets bien plus sombres qu’il n’y parait. Pourra-t-elle affronter ce qui l’attend ?
J’avoue qu’au début je ne savais pas trop à quoi m’attendre mais l’autrice nous entraîne à travers une intrigue prenante sur fond de Seconde Guerre Mondiale. L’aspect historique est très bien amené et sert uniquement à éclaircir certains pans du récit sans pour autant nous perdre dans une multitude de références. On sent que l’autrice s’est bien documentée afin de nous fournir une histoire cohérente et qui tient la route. Pour ce qui est de l’aspect thriller, l’enquête est entraînante et bien ficelée. Je ne me suis pas du tout ennuyée, entre les différentes révélations et autres retournements de situation qui viennent pimenter le récit.
Le suspense est d’ailleurs savamment dosé et je ne me suis doutée de rien jusqu’à la fin. A l’instar d’Elsa, on se pose des questions, on doute et nos certitudes vacillent. La guerre laisse des cicatrices aussi bien physiques que psychiques mais ces temps de chaos justifient-ils tous les actes? Comment aurions-nous réagi si on était dans cette situation? Tant de questions qui sont abordées dans ce livre et qui donnent matière à réfléchir. Sans oublier la plume de l’autrice qui est agréable et particulièrement addictive.
Pour ce qui est des personnages, ils sont assez nombreux et j’avoue avoir été un peu perdue au début car je m’embrouillais souvent dans les prénoms et j’avais du mal à me rappeler qui était qui. L’autrice nous dépeint une palette de personnages aux caractères variés mais qui partagent tous des fêlures et une part d’ombre qu’ils s’efforcent de cacher. J’ai bien aimé le personnage d’Elsa et son côté déterminé. Elle a une forte personnalité qui contrebalance avec une certaine sensibilité qui la rend fragile par moments. D’autres personnages gravitent autour d’elle mais je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-mêmes.
En bref, avec De la terre dans la bouche, Estelle Tharreau nous offre un roman captivant à l’intrigue habilement construite et qui ne manque pas de crédibilité. Moi qui ne suis pas spécialement fan des romans historiques, j’ai été totalement embarquée dans le récit et je ne peux que vous le recommander.