Sleeping Beauties, Stephen & Owen King
Y avait-il un moment où les hommes n’avaient pas été déconcertés par les femmes? Elles étaient la magie dont ils rêvaient, et parfois leurs rêves étaient des cauchemars
Aussi loin que je me souvienne, je n’avais plus lu de Stephen King depuis un petit paquet d’années quand même. Le dernier avait dû être Marche ou Crève et m’avait laissée un souvenir intarissable, alors voilà, la sortie de Sleeping Beauties, servi par une couverture remarquable mérité bien de replonger dans le cerveau de l’auteur. 830 pages c’est beaucoup et il y a forcément beaucoup à dire, pour autant, j’essayerai d’être aussi succincte que possible. Promis.
Sleeping Beauties nous amène à Dooling, charmante petite ville aux pieds des Appalaches, où toutes les femmes s’endorment les unes après les autres pour ne plus se réveiller. Réinventant le conte de la Belle Au Bois Dormant, le maître de l’horreur nous invite à découvrir une société sans femmes où seuls les hommes subsistent. Ce qui au début semble être un eldorado pour homme (c’est eux-mêmes qui le disent.), la ville devient au fil du temps le nouvel enfer. C’est donc un petit groupe qui se constitue pour réveiller les femmes coûtes que coûte qu’importe le prix à payer, car ces derniers ont un problème et pas des moindres : l’extinction annoncée de l’espèce.
L’auteur prend le temps d’installer son histoire et l’horreur à venir. Derrière une bonne vingtaine de personnages, l’histoire de Dooling coule en entraînant son lecteur sans jamais vraiment s’essouffler même si je regrette quelques moments assez long, et puis paf, l’horreur est là sans vraiment l’avoir vu venir. Tout s’enchaîne, parfois à coup de dent, de sang et de tête projeté à travers une caravane. En tant que femme, j’ai vraiment apprécié cette dimension féminine (iste) où le moindre propos misogyne revient dans la figure d’une façon relativement jouissive, mais aussi de ces femmes, toutes différentes rêvant de changement ou du moins de respect face à leur sexe et de ces hommes qui prennent conscience du traitement qu’ils font à leurs épouses / mères / filles / soeurs.
Je suis vraiment contente d’avoir réussi à le terminer, car 830 pages, ce n’est pas rien et un tel livre demande vraiment qu’on s’y attarde avec attention. Une replongée dans l’univers de Stephen King encore réussi.
830 pages
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