Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur "Mr. Bojangles" de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n'y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c'est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C'est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l'appartement. C'est elle qui n'a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l'inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L'amour fou n'a jamais si bien porté son nom.
Mon avis :
A l'époque de sa sortie, je voyais ce roman partout, tout le monde en parlait, tout le temps. Et puis j'ai appris par hasard qu'il serait joué au OFF d'Avignon en 2017. Je ne savais pas du tout de quoi parlait l'histoire. J'ai profité du festival pour aller découvrir l'histoire, totalement à l'aveugle.
Je suis sortie de la salle une heure plus tard en larmes. Je dégoulinais des yeux comme jamais (et pourtant je suis une sacrée pleureuse).
Je n'avais jamais rien vu d'aussi beau. Alors en quittant le théâtre, je me suis dit que jamais je n'arriverai à lire le roman. Ça me briserait toute cette magie à coup sur. J'ai quand même acheté le roman, pour le principe d'avoir ma biblio spéciale festival.
Et puis je me suis dit que finalement, le lire 1 an pile après, c'est une brillante idée. Je suis encore dans l'esprit de la pièce, je me souviens des 3 comédien.ne.s sur scène, je me souviens des décors, de la mise en scène, du moindre petit accessoire, des voix.
Alors je me suis lancée.
Clairement, la magie du roman n'est pas la même. J'ai largement préféré la pièce. Avec des vrais gens, c'était bien plus intense.
Mais pour le reste, tout était là.
La naïveté et l'insouciance de l'enfant, qui aime sa mère aveuglement sans avoir conscience du drame. L'amour sans limite du mari pour sa femme.
La folie ambiante, sournoise, aussi exubérante que discrète.
Comment une famille peut elle rester soudée, surmonter les épreuves de la vie, avec la maladie omniprésente ? Comment gérer un parent malade ?
L'écriture d'Olivier Bourdeaut m'a prise aux tripes. L'histoire est grave, lourde, mais cette écriture légère et magnifique.
L'histoire tour à tour racontée par le fils puis par le journal intime du père, qui nous fait prendre plus facilement toute l'ampleur de la folie.
Ce roman se lit comme du petit lait. Je ne regrette pas d'avoir attendu si longtemps pour le lire, je crois que c'était le bon moment.