Les heures rouges, Zumas Leni (Rentrée littéraire / 18)
Avez-vous jamais songé au temps que le souci de leur apparence vole à la vie des jeunes filles et des femmes ?
Derrière un titre énigmatique et une couverture qui prend son sens à la lecture, Les heures rouges de Leni Zumas entraîne son lecteur dans un futur proche où l’Amérique de Trump a ratifié l’interdiction à l’IVG et à la procréation par autrui. C’est donc un retour à une vision de la femme archaïque où le « épouse et mère » prend tout son sens et où être une femme stérile ou célibataire devient une véritable honte sociétale.
Quatre destins s’emmêlent dans ce livre à plusieurs voix. Cachées derrière des archétypes, l’Épouse (Susan), la Guérisseuse (Gin), la Fille (Mattie) et la Biographe (Ro) mènent chacune un combat contre la nouvelle société de Trump. Raisonnant de façon effroyable avec notre société contemporaine, Les heures rouges se veut être un livre de science-fiction et tire la sonnette d’alarme sur les possibles déviances d’un système remettant en question chaque jour le droit des femmes (et d’être une femme).
Deux ans plus tôt, le Congrès américain a ratifié l’amendement sur l’identité de la personne, qui accorde le droit constitutionnel à la vie, à la liberté et à la propriété à un oeuf dès l’instant de sa conception. L’avortement est aujourd’hui illégal dans les cinquante Etats.
Livre hybride entre contemporain et science-fiction, Les heures rouges est le premier coup de cœur de cette rentrée littéraire. Les mots sont simples et cherchent à faire réagir le lecteur derrière des destins auxquels chacun.es peut s’identifier. J’ai ainsi su dès les premières pages que je l’aimerais et qu’il allait devenir un livre qui me marquerait. J’espère sincèrement qu’il aura le succès qu’il mérite tant son message est fort.
En conclusion, un livre fort sur les dérives de notre société actuelle et ce qu’elle peut annoncer de pire pour les femmes que j’aurais pris plaisir à découvrir. Dans la veine de La servante Écarlate, les Heures rouges est une dystopie effrayante qui n’aura jamais été aussi actuelle.
Edition Presses de la Cité
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Sortie prévu le 18 août 18
Service presse
