Editeur : LynksNombre de pages : 302Résumé : Depuis sa plus tendre enfance, Lena fuit. Quoi ? Elle l'ignore, puisque sa mère n'a jamais voulu le lui dire. Jusqu'au jour où elles débarquent à Arkhoon, patelin paumé du Midwest des États-Unis. Pendant que sa mère travaille aux abattoirs de la ville, Lena tente de s'intégrer à son nouveau lycée. C'est sans compter ses fringales, sa soudaine puberté, et l'éveil de sa nature profonde. Un éveil qui la mènera sur les traces de son père et le mystère de ses origines...
Un grand merci aux éditions Lynks pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Avant les confessions de ma mère, je n'avais aucun élément susceptible d'être exploité pour lancer une recherche. Mais à partir d'un simple nom, fût-il un pseudo, on pouvait récolter des tas d'infos en ligne, à commencer par une adresse mail. Oui, ça valait vraiment le coup d'essayer ! »
- Mon avis sur le livre -
Je pense ne pas être la seule dans ce cas : lorsque j’apprécie la plume d’un auteur, je ne peux pas m’empêcher de me jeter sur ses nouveaux livres dès leur sortie. Du coup, à la seconde même où j’ai vu ce roman sur Simplement, j’ai postulé en croisant bien fort les doigts : cela faisait déjà le troisième service de presse que je demandais aux éditions Lynks par l’intermédiaire de ce site, et j’avais légèrement peur qu’ils commencent à en avoir marre de moi ! Fort heureusement pour moi, ce n’est visiblement pas le cas, et j’ai eu la chance de pouvoir retrouver Johan Heliot, dont j’avais adoré la tétralogie de science-fiction CIEL, avec ce premier tome d’un dyptique fantastique aux accents de road-trip … Derrière cette couverture, que je trouve magnifique par sa simplicité même, se cache donc une histoire qui m’a captivée !
Au fil des années, Lena est devenue experte en déménagements : depuis sa plus jeune enfance, sa mère la promène d’un bout à l’autre du pays, fuyant de mystérieux individus qu’elle appelle les « Démarcheurs » et qui semblent la terrifier. Lena ne sait rien d’eux, comme elle ne sait rien de son père : elle sait juste qu’elle est de plus en plus inquiète pour la santé mentale de sa mère, et qu’elle va assurément passer les mois les plus ennuyeux de sa vie dans ce village désolé à l’ambiance pesante. C’est du moins ce qu’elle imaginait … avant de découvrir le secret de ses origines. L’éveil de sa nature profonde vient bouleverser toute son existence, et la voilà obligée de fuir, de se battre, pour survivre …
Au premier abord, donc, une histoire qui semble assez classique, je l’admets volontiers. Le temps des premiers chapitres, je ne voyais pas trop où l’auteur voulait nous emmener, je me demandais quand l’intrigue allait enfin se lancer pour de bon … Le début était plutôt longuet, comme pour nous faire ressentir toute la lassitude de Lena face à ces incessants déménagements, tout son agacement face à la paranoïa grandissante de sa mère qui l’oblige à devoir sans cesse changer d’établissements scolaires. Lena est une adolescente désabusée, rendue solitaire par la force des choses, qui a grandi sans rien connaitre de son père et qui en souffre en silence. Les relations avec sa mère sont tendues, et leur arrivée dans cette ville désolée ne va rien arranger : Lena a le sentiment d’avoir touchée le fond, qu’elle va mourir d’ennui avant même que sa mère ne se laisse rattraper par son besoin incessant de fuir un danger invisible … Danger que le lecteur se languit de rencontrer, parce qu’on a envie qu’un peu d’action vienne remuer tout cela !
Et de l’action, en veux-tu, en voilà ! A partir du moment où Lena apprend la vérité sur les changements qui s’opèrent en elle – et qui n’ont rien à voir avec une puberté tardive comme elle le pensait au départ –, tout s’accélère. Ni Lena ni le lecteur n’a désormais plus le temps de reprendre son souffle : non seulement les Démarcheurs tant redoutés par sa mère sont effectivement à ses trousses, mais voilà que les membres de la Horde cherchent à se servir d’elle pour se venger de son père, ce père dont elle ne connait même pas le prénom. De rebondissements en coups de théâtre, de retournements de situation en révélations, le lecteur se retrouve embarqué dans une véritable course poursuite. Et on tourne les pages, et on dévore les chapitres, et on veut savoir ce qu’il va arriver, comment tout cela va se finir. C’est un roman très sombre, qui parle de fanatisme, d’intolérance, de bestialité et d’humanité, les deux semblant parfois se confondre et se mélanger. Un peu de douceur avec la romance – fort heureusement très discrète – entre Lena et son bad boy vient cependant adoucir un peu la violence qui règne dans ce récit. Récit qui est par ailleurs incroyablement bien écrit. Quel plaisir de retrouver la plume de Johan Heliot, toujours aussi percutante, aussi vivante !
En bref, vous l’aurez compris, ce fut une très bonne lecture, et j’ai hâte d’avoir le second tome entre les mains afin de connaitre le fin mot de l’histoire ! Johan Heliot nous offre une histoire palpitante, très banale au premier abord mais finalement fort sympathique, qui se dévore à une vitesse incroyable ! La simplicité a parfois du bon : certains regretteront peut-être le côté un peu « manichéen » de l’intrigue – d’un côté les gentils, de l’autre les méchants, même si tout le monde s’accordera sans doute pour dire que la frontière entre les deux est parfois floues – mais cela ne m’a pour ma part nullement dérangée, bien au contraire. Bien trop souvent, les héros semblent ne pas savoir ce qu’ils veulent, tandis que Lena sait contre qui, contre quoi, elle se bat, elle sait parfaitement où elle va. J’aime beaucoup Lena, même si elle est parfois tête à claques : elle est déterminée, elle a le sens du devoir, elle ne devient pas complétement abrutie lorsqu’elle est en présence d’un beau