A l'âge de six ans, Colin s'est retrouvé orphelin. Dix ans plus tard, il ressent un besoin vital de retourner à Mornesey la petite île anglo-normande au large de Granville, qui a bercé ses premières années. Son séjour en camp de vacances va prendre la forme d'une quête d'identité, l'amenant sur les traces de non-dits et de secrets bien enfouis...
Loin d'être une nouveauté, Sang famille est l'un des premiers romans de Michel Bussi, paru pour la première fois en 2009. Aux yeux de l'auteur, il s'agit du roman qui lui paraît le plus personnel, mais c'est aussi le seul livre, dans lequel il utilise l'imaginaire, notamment pour le lieu. Ainsi, l'île de Mornesey n'est que le fruit de son imagination. Outre cette grande différence, il reste fidèle à son univers avec la quête d'identité, la manipulation et sa préférence pour les huit clos.
C'est par un début plutôt désarmant, que l'on commence ce livre. Dans un certain flou, face à cette intrigue dont l'auteur nous dévoile peu de choses, on se demande quel chemin l'histoire va prendre. Au fil des pages, l'intrigue va ainsi se centrer sur deux principaux protagonistes : Colin et Simon. Les explications venant à nous et quelques évènements intéressants qui vont se produire, vont rendre l'évolution de l'intrigue attractive. Mais c'est, malheureusement, sans compter sur la seconde partie, la phase de résolution, légèrement trop prévisible à mon goût.
Colin, est la pièce centrale de Sang Famille, ce jeune homme de 16 ans, qui cherche à montrer une assurance qu'il n'a pas encore vraiment acquise, et qui est encore suffisamment influençable, pour se faire emmener en bateau (sans jeux de mots). Un personnage pour lequel j'ai ressentis beaucoup d'empathie face aux épreuves qu'il a dû traverser, contrairement à de nombreux lecteurs, que ce personnage a parfois énervé. A l'inverse, j'ai eu beaucoup de mal à saisir le choix qu'à fait Michel Bussi, d'utiliser SimonCasanova, qui est employé pour la sécurité de l'île par la mairie, pour la saison estivale, comme personnage principal. Ses connaissances et son implication ne paraissent pas naturels, sans oublier ses attitudes parfois prétentieuses.
Je me suis laissée happer par ce roman de Michel Bussi, malgré ces quelques points qui m'ont un peu dérangé. J'ai beaucoup apprécié me prendre au jeu de cette chasse au trésor, mais surtout, à ce mélange de fiction et de réalité. A plusieurs reprises, j'ai même fait des recherches sur internet, tant la limite entre les deux, me paraissait infime, à certains moments.