Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens

Alors oui, il est déjà partout, sur tous les sites de chroniques littéraires ou ciné et le voilà enfin sur The Book Lovers, j'ai nommé Moi Simon, 16 ans, Homo Sapiens, le roman ayant inspiré le génialissime film Love, Simon, toujours à l'affiche à l'heure ou je vous parle.

Je l'avoue, ce livre me fait de l'œil depuis l'année dernière, quand j'ai entendu parler du film et vu la première bande-annonce. Mais c'est la semaine passée que je me suis enfin décidé à l'acheter, après l'énorme coup de cœur que j'ai eu pour le film. Bref, trêve de bavardage et passons à la chronique.

Si vous n'avez pas lu le résumé ci-dessus, ce roman raconte l'histoire de Simon (sans déconner), un adolescent de 16 ans donc (ouais nan, y'a juste à lire le titre en fait, faites un effort ;p ) qui cache un "grand" secret : il est homosexuel. Depuis quelques mois, il entretient une relation épistolaire (ouais enfin par mail) avec Blue, un autre garçon gay de son lycée, mais dont il ne connaît pas la véritable identité. L'histoire commence vraiment quand Martin découvre lesdits emails et fait chanter Simon pour avoir les faveurs de l'une de ses amies.

J'avoue que j'ai eu un peu de mal à rentrer dans le récit, principalement parce que je ne cessais de comparer avec le film qui ne débute pas du tout de la même façon. Cependant, après cinq ou dix chapitres et surtout après avoir fait taire mon cerveau, j'ai enfin réussi à me mettre dedans et à apprécier cette histoire à 100 %.

J'ai beaucoup aimé Simon (encore heureux, c'est le personnage principal et le roman est écrit à la première personne) qui est un adolescent lambda, dans un lycée lambda des États-Unis. Enfin, si l'ont peut dire, car ce n'est finalement pas vraiment le cas. Je l'ai trouvé très attachant et j'ai beaucoup aimé toutes ses réflexions, sur tout un tas de sujets. J'ai adoré le fait qu'il remarque énormément de choses concernant les gens, mais que, finalement, il ne les connaissait pas si bien que ça.

Les personnages secondaires sont en fin de compte assez peu développés, ce qui est normal en fait puisque c'est Simon qui nous les présente. Cependant, on apprend à les connaître un peu plus au fil des pages, comme si on découvrait de vraies personnes.

Les échanges par mails sont peut-être ce que je préfère dans le roman. On apprend à connaître aussi bien Simon que Blue et ont vois évoluer leur romance de chapitre en chapitre. Néanmoins, j'ai trouvé dommage qu'il n'y en ait pas un peu plus ou qu'on ait parfois l'impression d'avoir loupé plusieurs messages entre-deux. J'ai lu quelques critiques sur le style d'écriture des deux adolescents qui n'était pas spécialement réaliste, mais je ne suis pas vraiment d'accord. Alors oui, Blue écrit très bien, ne fait pas de fautes et parles parfois comme un "vieux", mais c'est justement ce qui fait sont charme et son caractère. De plus, il est bien spécifié que Simon relie des tonnes et des tonnes de fois ses propres messages afin d'être à la hauteur de son correspondant.

Autre remarque négative, les allusions sexuelles. Franchement, c'est l'un des trucs les plus réalistes de ce roman. Vous imaginez deux ados de 16 ans qui correspondent, tombent plus ou moins amoureux, se cherchent, mais ne parlent pas une seule fois de sexe ? Pas moi ! (Ce point est d'ailleurs plus réaliste que dans le film qui a supprimé toutes ces petites allusions.) Au contraire de "lourdes", j'ai parfois trouvé ça assez mignon et même innocent.

J'ai beaucoup aimé la partie du scénario où Simon cherche à recouper tous les indices et à découvrir qui est Blue dans la vie réelle, tout en se faisant de gros films.

La relation entre Simon et ses parents est vraiment touchante et je l'ai adoré. Les parents (et même la famille) de notre personnage principal sont juste exceptionnels et si plus de gens se comportaient comme eux, le monde se porterait bien mieux...

On en vient donc logiquement à la critique que j'ai vue le plus souvent : "tout est trop facile, tout est trop beau, on se croirait dans le monde des Bisounours". Alors quoi, pour être réaliste, un coming out doit être difficile et douloureux, un ado homosexuel ne doit pas s'assumer, le récit doit être violent et comporter tout un tas d'actes homophobes ? Eh bien non, désolé, pas pour moi ! En fait, je trouve que ce roman met enfin un terme à de nombreux clichés présents dans les livres traitants de l'homosexualité. Alors oui, ça peut manquer de profondeur pour certain, mais franchement, quoi de mieux pour donner le bon exemple en montrant une histoire qui met à bas les stéréotypes et nous présente les choses finalement comme elle devrait toujours se passer. Je trouve personnellement que c'est presque plus percutant en fait. (Ah et quand même, tout ne se déroule pas si facilement et c'est surtout comment Simon se sent dans sa tête, ses interrogations, ses réactions, ses propres freins qui sont intéressants et oui, même profonds, parfois.)

Cette chronique est déjà assez longue et je pourrais finalement parler de ce roman pendant des heures donc je vais m'arrêter là.

Juste un dernier mot sur la fin de l'histoire avant de passer à la conclusion. Je n'ai pu m'empêcher de recommencer à comparer avec le film, tellement elle est différente. J'ai adoré le dénouement de l'adaptation, mais je comprends maintenant pourquoi les critiques parlent d'une fin hollywoodienne concernant le long métrage. Celle du roman est beaucoup plus... Je ne dirais pas simple, peut-être plus subtile et moins spectaculaire, bref, oui, moins hollywoodienne quoi. Mais franchement, je l'ai tout simplement adoré et je l'avoue, je ne me suis plus sentie pendant les derniers chapitres, submergé par toute cette cuteness lol.

PS Juste un mot sur l'édition et la nouvelle couverture avec les acteurs du film. J'ai préféré acheté l'ancienne version, car, premièrement, j'adore la couverture et surtout le titre qui est tellement plus profond que le simple "Love, Simon" et je trouve dommage de l'avoir supprimé sur la nouvelle édition.

En conclusion, j'ai été conquis par ce roman qui est un coup de cœur et même si je pense avoir préféré le film (je vous dirais peut-être ça dans un futur article ^^) j'ai vraiment adoré cette histoire toute douce, mais tout de même réaliste et surtout très touchante. Je vous conseille donc fortement cette jolie histoire, quel que soit votre genre de prédilection. (Je ne sais pas si Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens mérite vraiment la note maximale, car il ne s'agit pas là d'un roman parfait, mais après tout, aucun roman n'est vraiment parfait et c'est peut-être même ceux qui ne le sont pas qui sont les meilleurs et puis désolé, mais quand c'est le cœur qui parle...)