De tout pour l'été, DTPE.
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans, des récits, des essais et des BD. L'été, le temps de relire ou de se rattraper aussi.
A tous ceux que le mot "biographie" paralyse, je ne saurais trop conseiller celle que Jean Pierre Pastori consacre à une figure parisienne de la première moitié du siècle dernier. "Christian Bérard clochard magnifique" (Séguier, 232 pages) est un livre épatant qui raconte à la fois un homme aux mille facettes et l'époque dans laquelle il a pris place. Et quelle place. Ses joues l'avaient fait surnommer "Bébé" ou même "Bébé Cadum", en référence à une publicité de l'époque.
Biographe comme on les aime, traitant son sujet de l'intérieur, Jean Pierre Pastori a l'excellente l'idée de commencer son texte par les funérailles de Christian Bérard, le 16 février 1949 à Paris - quatre jours auparavant, l'homme de 46 ans s'est effondré au théâtre Marigny, en plein travail. En effet, l'assistance présente à Saint-Sulpice pour ce dernier hommage est une parfaite représentation de l'existence de cet homme extraordinaire. Personnalité du Tout-Paris bien entendu mais aussi artiste multiforme, peintre, illustrateur, dessinateur de mode, décorateur et costumier de théâtre, scénographe. "On aurait cru à des funérailles nationales. La littérature, la peinture, le théâtre étaient là, et la rue...", témoigne l'écrivain américain de langue française Julien Green.
Son décor ainsi planté, il ne reste plus à Pastori qu'à faire naviguer sa plume alerte entre tous ces mondes, toutes ces périodes qui ont vu passer Christian Bérard, sa barbe fleurie (parfois pour de vrai), son amant le librettiste Boris Kochno, son petit chien blanc, ses innombrables amis. On rencontre à sa suite tous les grands noms des arts de l'époque, de Christian Dior à Elsa Schiaparelli en passant par Jean Cocteau, Louis Jouvet, Jean-Louis Barrault... C'est un feu d'artifices de mots qui nous est présenté, entre éléments biographiques, dialogues, scènes d'époque, anecdotes et réflexions. Quel talent pour marier tout cela de manière aussi légère et attrayante!
Enfant malheureux privé très tôt de sa mère et mal aimé par son père, Christian Bérard avait une personnalité fantasque et généreuse. Sa curiosité lui a fait rencontrer mille personnes intéressantes, ses dons l'ont fait apprécier dans tous les milieux culturels qu'il a fréquentés, sa lucidité lui a permis de douter, son extravagance l'a fait aimer tout comme sa chaleur humaine. Extrêmement documentée, la biographie qui lui est consacrée raconte avec verve quel créateur il a été dans l'attachant Paris de l'époque.
Sans oublier
DTPE 1: "Moria" de Marie Doutrepont (récit, 180° éditions)
DTPE 2: "The t'Serstevens collection" (photos, Husson éditeur/IRPA)DTPE 3:"La maison à droite de celle de ma grand-mère"de Michaël Uras (roman, Préludes)
DTPE 4: "Le passé définitif" de Jean-Daniel Verhaeghe (roman, Serge Safran éditeur)
DTPE 5: "Ecrire en marchant" de Chantal Deltenre (récit, maelström reEvolution)
DTPE 6: "Encyclopædia Inutilis" de Hervé Le Tellier (nouvelles, Le Castor Astral)
DTPE 7: "Poisson dans l'eau" d'Albane Gellé et Séverine Bérard (jeunesse) et "Trente cette mère - maintenant" de Marcella et Pépée (poésie, Editions Les Carnets du Dessert de Lune)
L'été, le temps de lire, du lourd et du léger, du français et de l'étranger, des romans, des récits, des essais et des BD. L'été, le temps de relire ou de se rattraper aussi.
Christian Bérard en 1947, au Théâtre de l'Athénée, avec son bichon.
A tous ceux que le mot "biographie" paralyse, je ne saurais trop conseiller celle que Jean Pierre Pastori consacre à une figure parisienne de la première moitié du siècle dernier. "Christian Bérard clochard magnifique" (Séguier, 232 pages) est un livre épatant qui raconte à la fois un homme aux mille facettes et l'époque dans laquelle il a pris place. Et quelle place. Ses joues l'avaient fait surnommer "Bébé" ou même "Bébé Cadum", en référence à une publicité de l'époque.
Biographe comme on les aime, traitant son sujet de l'intérieur, Jean Pierre Pastori a l'excellente l'idée de commencer son texte par les funérailles de Christian Bérard, le 16 février 1949 à Paris - quatre jours auparavant, l'homme de 46 ans s'est effondré au théâtre Marigny, en plein travail. En effet, l'assistance présente à Saint-Sulpice pour ce dernier hommage est une parfaite représentation de l'existence de cet homme extraordinaire. Personnalité du Tout-Paris bien entendu mais aussi artiste multiforme, peintre, illustrateur, dessinateur de mode, décorateur et costumier de théâtre, scénographe. "On aurait cru à des funérailles nationales. La littérature, la peinture, le théâtre étaient là, et la rue...", témoigne l'écrivain américain de langue française Julien Green.
Son décor ainsi planté, il ne reste plus à Pastori qu'à faire naviguer sa plume alerte entre tous ces mondes, toutes ces périodes qui ont vu passer Christian Bérard, sa barbe fleurie (parfois pour de vrai), son amant le librettiste Boris Kochno, son petit chien blanc, ses innombrables amis. On rencontre à sa suite tous les grands noms des arts de l'époque, de Christian Dior à Elsa Schiaparelli en passant par Jean Cocteau, Louis Jouvet, Jean-Louis Barrault... C'est un feu d'artifices de mots qui nous est présenté, entre éléments biographiques, dialogues, scènes d'époque, anecdotes et réflexions. Quel talent pour marier tout cela de manière aussi légère et attrayante!
Enfant malheureux privé très tôt de sa mère et mal aimé par son père, Christian Bérard avait une personnalité fantasque et généreuse. Sa curiosité lui a fait rencontrer mille personnes intéressantes, ses dons l'ont fait apprécier dans tous les milieux culturels qu'il a fréquentés, sa lucidité lui a permis de douter, son extravagance l'a fait aimer tout comme sa chaleur humaine. Extrêmement documentée, la biographie qui lui est consacrée raconte avec verve quel créateur il a été dans l'attachant Paris de l'époque.
Sévère, l'acrostiche rédigé par Christian Bérard. (c) Séguier.
Sans oublier
DTPE 1: "Moria" de Marie Doutrepont (récit, 180° éditions)
DTPE 2: "The t'Serstevens collection" (photos, Husson éditeur/IRPA)DTPE 3:"La maison à droite de celle de ma grand-mère"de Michaël Uras (roman, Préludes)
DTPE 4: "Le passé définitif" de Jean-Daniel Verhaeghe (roman, Serge Safran éditeur)
DTPE 5: "Ecrire en marchant" de Chantal Deltenre (récit, maelström reEvolution)
DTPE 6: "Encyclopædia Inutilis" de Hervé Le Tellier (nouvelles, Le Castor Astral)
DTPE 7: "Poisson dans l'eau" d'Albane Gellé et Séverine Bérard (jeunesse) et "Trente cette mère - maintenant" de Marcella et Pépée (poésie, Editions Les Carnets du Dessert de Lune)