Chroniques des secondes heures de Tanglemhor1, Azaël JhelilL’œuf de Tanglemhor
Editeur : AutoéditionNombre de pages : 772Résumé : L’Alliance n’est plus. Le Premier vindicateur a imposé sa tyrannie à la rayonnante civilisation du Bassin ctasharre. Les rois ont été exécutés, la liberté de culte abolie. Le pouvoir du semi-lacertys est absolu. Il ne lui reste plus qu’à soumettre le duché de la Marche, dernier flambeau d’une résistance à l’agonie. Tout espoir est vain. Il ne reste rien. Il paraît cependant qu’un audacieux s’est introduit dans la Citadelle noire et en a dérobé l’un des biens les plus sacrés du Très Saint Libérateur. Toutes les forces de l’Empire ont pour ordre de le ramener … vivant.
Un grand merci à Azaël Jhelil pour l’envoi de ce volume (et la petite dédicace) et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Qlorn brûlait.Les magnifiques statues, les fières colonnes, les délicates fontaines qui faisaient la fierté de la plus belle cité du Tramilion étaient ravagées dans un tumulte indescriptible. Les édifices prestigieux, les temples élégants, l’illustre agora du plus grand port de Sarulie étaient la proie des flammes.La cité payait sa folle arrogance, entretenue par un prophète d’Ymna-Mesh. La Grande Créatrice. La Forgeuse. Un culte interdit. Nulle autre divinité que Qraasch ou Naarubsahoum ne devait être vénérée dans l’empire du Premier vindicateur. Qraasch, le dieu de la Vengeance du Bassin ctasharre. Naarubsahoum, le Grand Dévoreur, sombre dieu des contrées du Grand Aghar. Deux facettes d’une même pièce. Une pièce unique, frappée par leur plus grand dignitaire : Krûl de Ssylsune.Qlorn brûlait. »
- Mon avis sur le livre -
Ils sont rares, les romans qui parviennent à me rendre complétement muette d’admiration, mais celui-ci fait assurément parti de cette catégorie : cela fait déjà trois heures que je tente désespérément d’écrire cette chronique, trois heures que j’essaye de coucher sur papier mon ressenti, sans y arriver. Car les mots me manquent pour vous parler de ce livre, qui n’a eu besoin que de quelques pages pour faire une entrée fracassante dans le cercle très fermé des « trois meilleurs livres que j’ai jamais lu de toute ma vie de lectrice » ! La rumeur voudrait même qu’il se soit hissé tout en haut du podium, détrônant sans vergogne son prédécesseur … Ma mission du jour ? Parvenir à vous expliquer comment cet énorme pavé de presque 800 pages, premier tome d’une tétralogie de dark-fantasy épique, a réussi cette incroyable prouesse !
Le Vénérable Kannlis l’avait prédit, mais nul ne l’avait cru : le Divin Krûl, Premier vindicateur du dieu de la Vengeance, règne désormais en maître absolu sur le Bassin ctasharre devenu son Empire. A la tête d’une armée de non-vivants et autres créatures des ténèbres, auréolé d’une aura de noirceur et de cruauté, le semi-lacertys écrase dans le sang et la douleur toute tentative de rébellion. Seul le duché de la Marche résiste encore à sa domination … mais plus pour bien longtemps. Du moins le croit-il. Car Oriana, fille du duc, échappe au sorcier qu’il a envoyé pour soumettre le duché, et autour d’elle se forme progressivement un petit groupe fort hétéroclite de rebelles bien décidés à mettre fin à la tyrannie de l’empereur du Levant. Le périple sera long et difficile pour la jeune femme et ses compagnons, mais au terme de l’épopée se trouve peut-être la clef qui permettra de détruire l’artefact qui permet à Krûl de commander aux démons : l’œuf de Tanglemhor …
Quel roman incroyable ! Avec ce premier tome, l’auteur plonge le lecteur dans un univers admirablement bien construit et maitrisé, où se côtoient des dizaines de peuplades aux coutumes et croyances diverses et où cohabitent diverses formes de magie et de sorcellerie … On s’y croirait ! Ou plutôt : on s’y croit ! Je suis vraiment époustouflée par le travail de l’auteur, qui a poussé le détail jusqu’à mettre en évidence les maladresses linguistiques de ce cher Baar-Hal-kryne (que j’ai personnellement surnommé Baaral, j’espère qu’il ne m’en voudra pas) qui ne maitrise pas parfaitement la linguafranca ! Le réalisme est épatant et l’immersion assurée ! Beaucoup d’informations sont apportées, autant par le narrateur que par les personnages eux-mêmes, et pourtant je ne me suis pas une seule fois sentie perdue ou submergée : ces explications s’inséraient très naturellement dans le récit, sans l’alourdir ou le ralentir, elles étaient à leur juste place. Du grand art, vraiment, autant dans la création de cet univers que dans sa présentation au lecteur !
Mais plus encore, l’auteur entraine son lecteur dans une intrigue d’une richesse et d’une complexité éblouissantes ! Le prologue annonce la couleur : l’histoire qui va nous être contée est sombre, violente, cruelle … mais surtout, addictive. Que de rebondissements, que d’actions, que d’émotions ! On retient son souffle, on pleure, on rit, on grogne de colère, on a le cœur qui s’emballe … Cette histoire ne se lit pas, elle se vit. Quelle expérience saisissante ! Lorsque j’ai tourné la dernière page de ce récit, lorsque le livre s’est refermé pour la dernière fois entre mes mains, j’étais en larmes : je ne parvenais pas à me faire à l’idée que c’était fini, qu’il allait me falloir quitter ces personnages, devenus de véritables compagnons de route, qu’il allait me falloir quitter cet univers, rapidement devenu familier. C’est un livre que l’on voudrait voir s’éterniser, un livre qu’on aimerait sans fin. Pas uniquement pour connaitre le fin mot de l’histoire, mais bien plutôt parce que ce livre vous habite, et ne vous quitte plus. Je pense que je n’attendrais même pas la sortie du second tome pour me replonger dans cet univers, j’ai déjà tellement hâte de retrouver Oriana … et Meldaïn !
Car une autre grande force de ce roman, ce sont ses personnages : l’auteur nous en offre une ribambelle, tous aussi intéressants les uns que les autres ! Certains sont franchement détestables – pensons à l’empereur, à son assassin, et pire encore, à son nécromancien – alors que d’autres sont incroyablement attachants – mention spéciale à Elperïn, ce myrmidon est tellement drôle et attendrissant ! –, mais tous sont vraiment intrigants. Des personnalités riches et complexes, des caractères hauts en couleur … tous les éléments sont là pour les rendre inoubliables. J’ai beaucoup apprécié Oriana, notre héroïne, seule femme au milieu de ce troupeau de mâles : sa bonté, son altruisme, sa douceur, son sens de l’honneur et du devoir, sa fragilité, ses doutes … la rendent vraiment très attachante à mes yeux. Elle est courageuse, certes, mais d’un courage qui se veut discret : elle n’est pas du genre à éventrer tout le monde sur son passage comme le font la plupart des héroïnes de récits young-adult ! Que c’est rafraichissant, une héroïne qui reste sensible malgré son statut d’héroïne ! Mais, malgré tout, mon personnage préféré reste Meldaïn. Ceux qui me suivent depuis un certain temps comprendront pourquoi lorsqu’ils liront le livre !
Car, vous l’aurez bien compris, je vous encourage, non, je vous exhorte, à lire ce roman ! C’est une vraie perle littéraire, un ouvrage comme on n’en trouve que peu. Une plume magnifique au service d’une histoire incroyable, un récit dynamique sans aucun temps mort qui captive totalement le lecteur, des personnages attachants que l’on a envie d’avoir pour amis … et beaucoup d’humour malgré la noirceur de l’histoire, malgré le danger qui rôde sans relâche au-dessus de la tête de nos héros … Ne vous laissez pas impressionner par l’épaisseur de cet ouvrage, et lisez-le, vous ne le regretterez pas ! Ce livre est le digne successeur des plus grands classiques de la fantasy, alors ne passez pas à côté ! Rejoignez la Conjuration de Tanglemhor, laissez-vous happer par cette histoire pleine de suspense et de magie … Vit ma hal ! (Comprendra qui lira)
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A la fin de l’ouvrage, une belle surprise, très émouvante, attend le lecteur : un hommage à Xavier Moreaux, ami de l’auteur. Le Cygne d’Arbélia est le seul écrit que cet ami a eu le temps de terminer, aussi l’auteur a-t-il décidé de la publier en guise d’hommage. Et quel bel hommage, cela m’a mis les larmes aux yeux ! Et cela d’autant plus que la nouvelle est très belle, à la fois très sombre et incroyablement poétique, c’est vraiment très joli. Imaginez un arbre qui rêve … qui rêve de ne plus être seul, qui rêve d’une douce jeune fille qui rêve. Lorsque l’on lit cette nouvelle, le temps s’arrête, et nous voici transporté dans un univers onirique, brumeux, où rien n’est ce qu’il semble être au premier abord … Préparez-vous à rêver …
Ce livre a été lu dans le cadre du Challenge de l’été 2018(plus d’explications sur cet article)