Citation

« Lila découvre le paysage d’hiver sous un soleil persistant. Elle aimerait que ces étendues lui paraissent ternes et désespérantes. Mais non, elle se rend compte qu’elle avait fini par se sentir chez elle entourée de palmiers et d’orangers, et de toute cette végétation qui ne perd pas ses feuilles, fleurit toute l’année et produit des couleurs. Elle avait fini par aimer la chaleur, puis la douceur de l’automne, qui n’a rien à voir avec l’automne français, fait de jaune et d’ocre, du tremblement des feuilles de platanes ou de hêtres, tombées, piétinées, qui s’amassent dans les caniveaux ou dans les sous-bois, et lentement se décomposent. Ici, pas de pourrissement humide mais le bruit sec des pas le long des plantations d’oliviers. »

Un loup pour l’homme, Brigitte Giraud