Si on dansait Rachel Joyce

Si on dansait ....              Rachel Joyce

Couverture du roman Si on dansait... de Rachel Joyce
XO Editions
Traduction : Rémi BONNARD
Parution : 16 mai 2018
Pages : 374
ISBN : 9782374480428
Prix : 19.90 €
Présentation de l'éditeur
À Londres, au bout d’une impasse délabrée, Frank n’est pas un disquaire comme les autres. Chez ce marchand de vinyles, une belle équipe de joyeux marginaux se serre les coudes, tous un peu abîmés par la vie.
Surtout, Frank a un don. Il lui suffit d’un regard pour savoir quelle musique apaisera les tourments de son client. Quitte à préconiser du Aretha Franklin à un obsessionnel de Chopin…
C’est ainsi que Frank fait la rencontre de Lisa, une mystérieuse femme au manteau vert. Après s’être évanouie devant sa boutique, elle le supplie de l’aider à comprendre la musique. Lors de leurs rendez-vous, Frank replonge dans sa propre enfance, revoyant sa mère, l’excentrique Peg, lui passer des vinyles sur sa vieille platine.
Lui qui ne croit plus en l’amour depuis longtemps sent son cœur vibrer à nouveau. Et puis, un jour, Frank découvre le secret de Lisa. Le monde s’écroule, il disparaît.
C’est sans compter, pourtant, sur l’extraordinaire solidarité qui règne sur Unity Street. Car après le chaos, il n’est jamais trop tard pour faire renaître l’espoir et réapprendre à danser…
Avec une sensibilité magnifique, Rachel Joyce célèbre le courage de gens ordinaires, la force de l’amour, mais aussi la puissance de la musique qui, parfois, peut sauver des vies.

Mon avis

Musique maestro !  "Si on dansait.." est le titre en français du quatrième roman de Rachel Joyce dont je découvre ici la plume.  Dommage que l'on n'ait pas conservé le titre original que je trouve plus parlant et moins romance ! "The music shop" car ce roman est vraiment un hommage à la musique et aux disquaires.
Je vous explique.
Nous sommes à Londres, Unity Street, une petite rue délabrée, de plus en plus désaffectée car peu à peu les commerçants et habitants désertent leur quartier cédant à la pression de l'immobilière Anderson qui rachète tout dans le but d'un grand projet résidentiel.
Ils sont une poignée à faire de la résistance et à se serrer les coudes, il y a les frères Williams qui gèrent leur magasin de pompes funèbres, Maud la tatoueuse, le père Anthony et son commerce de Bondieuseries, Madame Roussos et quelques autres sans oublier notre personnage principal, Frank le disquaire.
Nous sommes en 1988, le vinyle est en voie de disparition laissant place au CD mais Frank n'en démord pas, il est exclu qu'un CD entre dans sa boutique, il ne vendra que des vinyles.  Frank a un don, il trouve pour chacun la musique qui lui convient, c'est en quelque sorte un musicothérapeute, il rend les gens heureux !
Un jour, Lisa Brauchman, une mystérieuse femme au manteau vert s'évanouit devant sa porte . Pour la première fois Frank est troublé d'autant plus qu'elle lui demande des cours pour comprendre la musique.  Lisa porte un secret en elle, quel est-il ?  Il changera leurs vies.
Je ne vous en dirai pas plus, à vous de découvrir ce secret et ce qui changera pour chacun.
Le roman est original dans sa présentation, il se  découpe comme un double album :  face A, B, C, D et bien entendu sans oublier le morceau caché.
Je vous avouerai ne pas avoir été séduite par la face A, trop longue à mon goût, avec des répétitions, un peu brouillon, des personnages sans profondeur, j'ai failli raccrocher mais les passages où Frank raconte son enfance et nous décrit merveilleusement la musique, l'écoute du silence avant la musique, les harmonies, les choeurs... m'ont donné envie de persévérer et j'ai bien fait.  La magie a commencé à se dégager et cela fonctionnait vraiment, les personnages ont pris de l'ampleur, cette ode à la musique, l'espoir ont pris une autre dimension.  L'écriture fluide et harmonieuse ont donné un autre rythme à la lecture.
L'espoir, la solidarité, l'histoire d'amour naissante donnaient envie de croire que tout était possible.
On apprend beaucoup de choses sur la musique classique, rock ou contemporaine. Un must : la playlist en fin d'ouvrage où les liens vers Deezer ou Spotify, pour savourer l'instant.
La musique rapproche, soigne, guérit, elle fait partie de nos vies, porteuse d'espoir elle fédère et rend heureux.
Merci à Babelio et aux éditions XO pour cette découverte. Un moment de lecture agréable.
Ma note : 7/10
Les jolies phrases

Pour Frank, la musique était comme un jardin dont les graines se dispersaient jusque dans les recoins les plus éloignés.  Les gens pouvaient passer à côté de choses merveilleuses lorsqu'ils se cantonnaient à ce qu'ils connaissaient déjà.
La musique sort du silence et elle y retourne toujours.  C'est un voyage.
C'est comme la musique, disait Peg.  Même quand elle s'arrête, elle continue de vivre à l'intérieur de toi.
Le jazz, c'est une histoire d'espace entre les notes.  C'est ce qui se passe quand vous écoutez vos silences et vos fêlures.  Car c'est là que les choses arrivent, quand vous avez le courage de sauter sans filet de sécurité.
Être avec elle, c'était comme regarder le soleil fixement.  D'abord, il ne voyait absolument rien, mais dès qu'il détournait le regard elle était là, telle une empreinte d'un blanc éclatant qui s'imprimait sur tout ce qui l'entourait.
Bien sûr, on a nos problèmes, mais on a toujours fait en sorte que ça marche, en s'écoutant les uns les autres, en s'entraidant.  Si on abandonne tout ça par peur ou parce qu'on croit que la vie peut-être plus simple ailleurs, je crois qu'on se trompe.