Auteur : Marc Chiny
Nombre de pages : 497
LORSQU’ON MEURT, C’EST TOUJOURS POUR UN SACRÉ BOUT DE TEMPS !
Malheur à moi, je ne meurs jamais longtemps.
En 1648, une sombre confrérie nous assassina ma femme et moi, ou plutôt nos corps. De Guíshen, huguenot et humble herboriste, je suis devenu un être désincarné et je m’approprie une enveloppe après l’autre ; et surtout dans le coma. Depuis, ces sorciers-serpents me poursuivent et, parfois, me retrouvent. Alors, je remeurs. Je suppose que ma douce Alazacis doit subir la même malédiction.
Je n’ai de cesse de parcourir le monde pour apprendre à me protéger ou à éviter nos assassins. D’Espagne, je suis allé en Angleterre rencontrer Isaac Newton puis, en Chine centrale, j’ai étudié la sagesse bouddhiste et les arts martiaux Shaolin.
Après chaque trépas, j’usurpe des corps masculins sans pour autant te retrouver, Alazacis. Oh, comme je me languis de toi.
Aujourd’hui — en l’an de grâce 1979 —, je suis entre le trépas et une autre vie. Alazacis, cela fait plus de 330 ans que je te recherche et me voici dans cette clinique où se trouve la seule personne dans le coma à des dizaines de lieues à la ronde.
Une jeune femme.
Quelle misère, cette unique enveloppe à disposition ! Je ne m’empare que des corps d’hommes en léthargie.
Pourrais-je ramener cette femme à la vie et me l’approprier sans scrupules ? Ai-je le choix ?
Merci à l’auteur pour sa confiance.
Guishen aime passionnément Alazacis, pourtant le destin les sépare sans arrêt, la confrérie des hommes serpents veulent les assassiner. Guishen meurt puis revit en alternant entre différents corps afin de retrouver son aimée. Cependant arrivera-t-il à s’adapter à tous les corps ? L’immortalité n’a-t-elle pas une limite ? Comment vont-ils se retrouver?
Tant de questions qui vont peut-être rester sans réponse. Notamment sur les hommes serpents où j’aurais aimé avoir un peu plus d’informations sur eux pour savoir qui ils sont réellement. L’auteur nous en dit un peu mais pas assez à mon goût. Ce roman est original, pour son histoire comme pour la plume de l’auteur qui nous montre chaque transformation et chaque adaptation du nouveau corps de Guishen, qui peine tant bien que mal à s’adapter entre fille et garçon sans arrêt, car oui il ne choisit pas dans quel corps il va prendre possession.
Son épouse a disparu donc nous sommes essentiellement sur notre protagoniste qui la cherche et qui veut la retrouver avant l’organisation qui les menace. J’ai constaté que notre héros évolue au fil des pages, l’auteur le mûrit un peu plus. Je l’ai trouvé touchant avec ses sentiments, et se dévouer corps et âmes pour sa chérie est vraiment mignon, même avec l’immortalité.
La plume de l’auteur est fluide, elle arrive à nous plonger dans l’univers sans aucune barrière. Les chapitres nous montrent une réelle course contre la montre au fur et à mesure que nous sommes aux côtés de Guishen. Nous sommes obligés de ne pas quitter le récit afin de savoir le fin mot de l’histoire. Va-t-il la retrouver ? Si oui, sera-t-elle vivante ?! Les rebondissements s’enchaînent et nos gouttes de sueur aussi. L’action, les sentiments et la boule au ventre sont au rendez-vous et nous espérons de tout cœur, tout comme notre protagoniste, qu’il va retrouver sa cher et tendre. En résumé, j’ai bien aimé le sujet original que nous donne l’auteur. L’immortalité a déjà été vue et revue mais l’immortalité avec ses inconvénients de changement de corps et de s’adapter à chaque nouvelle vie tout en cherchant sa bien aimée est nouvelle pour moi. Il a réussi à me faire plonger dans son univers.