Les relectures de l'été:
Depuis que le Caïd est tombé, la lutte pour sa succession a ravivé les tensions et favorisé la criminalité à New-York. Hammerhead semble être le nouvel homme fort qui se dessine, d'autant plus qu'il est épaulé par le Chacal, éminence grise de l'ombre. Tout ceci n'est pas du goût du Punisher qui compte bien régler le problème à sa façon, avec les armes à feu. Méthode que réprouve Daredevil, paladin de la justice et du droit, qui va se mettre en travers de son chemin, comme de coutume. Car oui, cet album repose sur cette opposition classique, ce contraste entre un anti héros qui prône l'ultra violence et recourt aux solutions les plus expéditives pour se débarrasser des criminels, et un super-héros classique en collant qui rechigne à tuer et à se salir trop les mains, et continue de placer l'idéalisme et la justice des tribunaux en tête de ses valeurs. Daredevil et le Punisher ne s'aiment pas, et lorsqu'ils se rencontrent c'est bien souvent pour se taper dessus, parfois au détriment de ceux qu'ils sont censés pourchasser. Ici la situation se complique davantage le jour où Castle débarque dans un petit restaurant italien tenu par la famille Bastelli. Les parents sont menacés par la pègre du quartier, le fils est fasciné par la figure du Punisher qu'il voit comme une solution radicale à tous ses problèmes, tandis que la fille, Mary, n'est pas sans ressembler à Maria, l'épouse morte de Frank, tombée lors de la célébrissime fusillade à Central Park, acte fondateur de la genèse du personnage. Une confusion, une réminiscence, qui va se révéler lourde de sens et de conséquences pour le reste de l'intrigue.
David Lapham a tout compris. Tout d'abord, la narration, les personnages, la dynamique, lorgnent clairement du coté des années 80, et l'héritage des récits de Miller et successeurs. La lutte entre le Punisher et Daredevil, ce contraste d'opinions et de modus operandi, est très clair et linéaire. De même les agissements de Castle semblent être une réponse appropriée sur l'instant, mais entraînent dans leurs sillages d'autres catastrophes, et alimentent le cercle de la violence qui tourne sur lui même, et consume tout espoir sur son passage. Les innocents qui sont pris au beau milieu de cette escalade, cette surenchère, peuvent un moment se réjouir et se sentir protégés par le Punisher, mais lorsqu'il reçoivent à leur tour une balle dans le buffet, il est en général trop tard pour regretter la loi du talion qui parait plus que jamais une voie sans issue. Et ce qui est drôle, c'est que la solution prônée par Daredevil est loin d'être également la panacée, puisque tous ses efforts sont régulièrement anulés par un système corrompu et en souffrance, qui n'en finit plus de décevoir les paladins de la justice, la vraie. Un album de surcroît plutôt bien dessiné, sans fanfaronnades, avec des planches claires et efficaces. Si ce n'était pour le 50 ème anniversaire de Daredevil, le public français aurait été privé de cette aventure qui n'a pas été publiée hier, loin de là (2005). Mais comme il n'est jamais trop tard, la séance de rattrapage de Panini vient à point pour rappeler que les comics en milieu urbain, c'est souvent très chic, et choc. Allez, laissez-vous tenter!
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Depuis que le Caïd est tombé, la lutte pour sa succession a ravivé les tensions et favorisé la criminalité à New-York. Hammerhead semble être le nouvel homme fort qui se dessine, d'autant plus qu'il est épaulé par le Chacal, éminence grise de l'ombre. Tout ceci n'est pas du goût du Punisher qui compte bien régler le problème à sa façon, avec les armes à feu. Méthode que réprouve Daredevil, paladin de la justice et du droit, qui va se mettre en travers de son chemin, comme de coutume. Car oui, cet album repose sur cette opposition classique, ce contraste entre un anti héros qui prône l'ultra violence et recourt aux solutions les plus expéditives pour se débarrasser des criminels, et un super-héros classique en collant qui rechigne à tuer et à se salir trop les mains, et continue de placer l'idéalisme et la justice des tribunaux en tête de ses valeurs. Daredevil et le Punisher ne s'aiment pas, et lorsqu'ils se rencontrent c'est bien souvent pour se taper dessus, parfois au détriment de ceux qu'ils sont censés pourchasser. Ici la situation se complique davantage le jour où Castle débarque dans un petit restaurant italien tenu par la famille Bastelli. Les parents sont menacés par la pègre du quartier, le fils est fasciné par la figure du Punisher qu'il voit comme une solution radicale à tous ses problèmes, tandis que la fille, Mary, n'est pas sans ressembler à Maria, l'épouse morte de Frank, tombée lors de la célébrissime fusillade à Central Park, acte fondateur de la genèse du personnage. Une confusion, une réminiscence, qui va se révéler lourde de sens et de conséquences pour le reste de l'intrigue.
David Lapham a tout compris. Tout d'abord, la narration, les personnages, la dynamique, lorgnent clairement du coté des années 80, et l'héritage des récits de Miller et successeurs. La lutte entre le Punisher et Daredevil, ce contraste d'opinions et de modus operandi, est très clair et linéaire. De même les agissements de Castle semblent être une réponse appropriée sur l'instant, mais entraînent dans leurs sillages d'autres catastrophes, et alimentent le cercle de la violence qui tourne sur lui même, et consume tout espoir sur son passage. Les innocents qui sont pris au beau milieu de cette escalade, cette surenchère, peuvent un moment se réjouir et se sentir protégés par le Punisher, mais lorsqu'il reçoivent à leur tour une balle dans le buffet, il est en général trop tard pour regretter la loi du talion qui parait plus que jamais une voie sans issue. Et ce qui est drôle, c'est que la solution prônée par Daredevil est loin d'être également la panacée, puisque tous ses efforts sont régulièrement anulés par un système corrompu et en souffrance, qui n'en finit plus de décevoir les paladins de la justice, la vraie. Un album de surcroît plutôt bien dessiné, sans fanfaronnades, avec des planches claires et efficaces. Si ce n'était pour le 50 ème anniversaire de Daredevil, le public français aurait été privé de cette aventure qui n'a pas été publiée hier, loin de là (2005). Mais comme il n'est jamais trop tard, la séance de rattrapage de Panini vient à point pour rappeler que les comics en milieu urbain, c'est souvent très chic, et choc. Allez, laissez-vous tenter!
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