Long Island de Christopher Bollen

Long Island de Christopher Bollen

Publié aux éditions Points,

Orient, petite bourgade idyllique à la pointe de Long Island, est un lieu sublime à la nature sauvage. L'été, au grand dam des locaux, elle est néanmoins envahie de New-Yorkais fortunés. Paul, un architecte quinquagénaire propriétaire d'une immense villa, vient y passer ses vacances accompagné de Mills, un jeune fugueur pour qui il s'est pris d'affection.
C'est alors que de sombres événements viennent chahuter la sérénité d'Orient : le corps d'un résident est retrouvé dans la baie, puis un mystérieux incendie fait des ravages... Dans ce huis clos inquiétant où la psychose se propage, tous les regards se braquent aussitôt sur le seul " outsider " : Mills. Beth, une autochtone de retour de Manhattan après y avoir échoué en tant qu'artiste, va tenter de découvrir la vérité avant que les habitants ne fassent du jeune intrus le coupable idéal.

Long Island est un sacré pavé auquel je me suis attaquée consciencieusement. Dans la même veine que les romans de Joël Dicker, Christopher Bollen nous plonge à Orient, charmante petite bourgade de la côte est des États-Unis, à une heure de route à peine de New-York.

On y découvre Mills, jeune homme perdu, orphelin, drogué, recueilli par Paul qui l'emmène à Orient pour l'éloigner de New-York et de ses tentations. En échange, Mills devra s'acquitter de menus travaux dans la vieille maison de Paul. Mais l'arrivée à Orient se fait remarquer. On y tolère déjà tout juste les résidents saisonniers; on n'y supporte pas la présence de Mills, cet étranger qui risque de corrompre la communauté comme s'il traînait dans son sillage tous les péchés du monde. Et puis, il y a ce premier mort: l'homme à tout faire d'Orient, Jeff Trader, est retrouvé noyé. Accident ou meurtre? Beth, la voisine de Paul, va mener l'enquête avec Mills tandis que les morts s'enchaînent.

Ce roman de 760 pages vous plongera donc au cœur d'Orient, cette parfaite petite bourgade où tout le monde vit en harmonie, où tous se connaissent jusqu'à ce qu'un élément extérieur vienne perturber ce bel équilibre. Christopher Bollen prend son temps pour immerger le lecteur au sein d'une petite communauté. On comprend vite les rancœurs, les jalousies, les tromperies que cachent les belles façades des maisons anciennes. Le lecteur pénètre dans l'intimité de cette micro-communauté et observe les travers des personnages.

Et puis tout s'emballe. Les morts se collectionnent comme les timbres-poste. Tout porte à croire que ce Mills, cet étranger, est porteur de tous les problèmes. On tombe doucement dans le thriller, sans vraiment s'en rendre compte. L'auteur parvient à nous instiller une dose de suspens incroyable car, oui, on veut savoir qui est derrière tout ça! Mills ou pas Mills? J'ai dévoré la deuxième moitié du roman qui m'a passionnée.

Long Island est le genre de bon gros pavé idéal pour les vacances, histoire que vous ne quittiez pas d'un poil votre serviette sur la plage!