Genre: Science Fiction
Pages: 261
Format: Livre papier
Lu par : Aurore
Dans un futur proche, les peuples ne s’entredéchirent plus. Les famines sont reléguées aux oubliettes de l’histoire, ainsi que le chômage, la maladie ou la misère. Sous la houlette des puissants de ce monde, NanoTotal, une archi-société de haute technologie, a réalisé l’impensable : pacifier la Terre. Mais quel prix a payé l’humanité pour cette utopie ? Un jeune homme qui échappe à l’emprise de NanoTotal le découvrira, bien malgré lui…
En bonus : "L'infernale fratrie", une courte nouvelle primée.
Après la lecture de ce livre, je me suis posée cette question : que serions-nous prêts à accepter pour mettre un terme à toutes les misères de ce monde ? Si on vous dit que l’on a trouvé LA solution pour qu’il n’y ait plus jamais de guerre, de faim, de maladie, et que la seule contre-partie est de renoncer à votre libre-arbitre, tout en sachant que vous ne vous en rendrez même pas compte et que plus personne ne manquera de rien.
Cette histoire défend le libre-arbitre, mais soulève aussi tous les avantages à y renoncer pour que la technologie fasse que plus aucun gamin ne soit obligé d’aller travailler.
Le monde qui est dépeint ici est l’aboutissement de plusieurs générations de sur-consommation. Tout est géré par NanoTotal, une Intelligence Artificielle directement injecté dans l’organisme à la naissance, qui organise le quotidien de tout le monde. Les gens n’ont plus grand chose à faire et leur passe temps principal en dehors de leur travail est d’arpenter le centre commercial qui est organisé pour suivre un ordre précis au fur et à mesure de la journée. J’ai adoré l’ironie de chapitre décrivant la journée type du consommateur.
La base de l’histoire n’est pas tellement originale, car c’est sur le rapport entre les émotions humaines et tous les maux de cette Terre : annihile les émotions et tu sauvera le monde. Mais sauveras-tu vraiment l’Humanité ? Ce thème n’a rien de nouveau, mais est très bien traité ici. Michellin ouvre les yeux au fur et à mesure, pèse le pour et le contre. La réponse semble évidente, mais tout n’est peut-être pas aussi manichéen que ça devrait l’être.
Concernant le style, j’avoue avoir mis un certain temps à entrer dedans, mais seulement au départ. En effet, l’écriture est froide, il faut s’y faire, de la même manière qu’il faut s’habituer à ce monde froid et impersonnel. C’est étrange au départ, mais ça colle parfaitement à l’univers et le style évolue en même temps que l’histoire.
C’est donc globalement une très bonne lecture, avec une société bien construite et qui fait froid dans le dos, des personnages crédibles dans ce monde automatisé, une réflexion sur notre avenir et également une petite nouvelle ajoutée à la fin que j’ai trouvé excellente et qui m’a bien fait sourire.
Je mettrais quand même un gros point négatif sur la couverture qui n’est pas attirante. Personnellement, je ne pense pas que je serais allée vers ce livre dans une librairie. Le graphisme, même s’il s’explique et se comprend après avoir lu le livre est trop étrange et les couleurs lui donne un côté vieillot et passé. Ça ne met pas du tout en valeur le travail de l’auteur.
Je lui accorde donc 4 étoiles : le style, les personnages, l’histoire et la recommandation.