Luke Cage, héros de Harlem. Qu'il le veuille ou non, le type a dorénavant ce statut, qu'il est facile d'entretenir à l'heure des applications et de l'internet dispo 24h/24 sur votre smartphone. On peut le suivre à la trace, le voir s'entraîner "mieux que Husain Bolt", bref Cage est cool et partout. Pour autant sa vie quotidienne n'est pas si simple, loin de là. Ses relations avec son père, de retour en ville pour prêcher la bonne parole de Jésus, sont pour le moins tendues, et Claire, la petite amie infirmière, a tendance à mettre le nez là où il ne faudrait pas. Cage est susceptible, et probablement un peu trop pris par sa nouvelle célébrité. Sa volonté de faire le bien se heurte à des méthodes un peu musclées, et une force surhumaine qui le pousse à confondre intervention physique et passage à tabac en règle. Tout ceci est fort mauvais pour le couple. Quand aux affaires, à Harlem, voilà que le terrible Bushmaster entre dans la danse. Lui aussi résiste aux balles, et il est capable d'étendre Luke Cage en direct sur Internet, pour lui casser définitivement sa réputation. Ses pouvoirs? De la magie noire, bien dans le ton de ces jamaïquains qui s'apprêtent à profiter de la faiblesse supposée de Mariah Dillard, dont les rapports avec Shades, qui pourrait être son fils, et se révèle être le seul "blanc" impliqué dans les trafics de Harlem, sont là aussi sujets à une évolution à suivre de près. Les personnages sont nombreux, et peu à peu leur background s'étoffent, et leurs actions se justifient, y compris si on porte un regard sur les événements de la première saison (Mariah est analysée sous toutes ses facettes, et devient incontournable, par exemple).
Bonne nouvelle donc, la plupart des (nombreux) personnages sont bien écrits, et ont leurs moments forts pour briller. Les intrigues secondaires se voient de loin mais ça tient la route, ça étoffe une seconde saison qui reste sur un tempo lent, mais finit peu à peu par envoûter, avec son charme urbain et jazzy. N'oublions pas de saluer Misty Knight qui reprend du service, malgré un bras en moins, l'occasion pour elle d'entamer peu à peu sa transformation en cette héroïne des comics que nous connaissons, dotée d'un membre bionique. Dans les derniers épisodes, c'est aussi Danny Rand qui vient dire bonjour, et cela permet de la sorte d'initier le spectateur aux Heroes For Hire qui voient peu à peu le jour. La complicité entre les deux justiciers fait sourire, c'est un poil forcé, mais ça donne de la bonne humeur même au beau milieu d'un carnage atroce (exemplaire la scène de la discussion dans un resto chinois, qui s'inscrit juste après un moment fort de la série, terriblement sanglant).
Beaucoup de matière donc, treize épisodes qui se tiennent avec un final qui vaut le coup d'oeil et un Luke Cage qui évolue, ne reste pas le type qui gifle avec des mains en béton, mais avance vers une autre incarnation... Pas de grand spectacle à la Infinity War, mais du bon polar poisseux et super-héroïque à hauteur d'homme et de rue, non dénué d'humour.
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