Te rendre heureuse de Christophe Tison

Te rendre heureuse de Christophe Tison

Un homme torturé. Évidement... Aujourd'hui, il travaille dans une boîte nommée Focus. Son truc, c'est de créer des jeux vidéos, de programmer, de taper des lignes de codes, de créer de nouveaux scénarios, d'étudier le public pour appréhender leurs " besoins " en matière de jeux. C'est un métier qu'il aime pour son côté artistique, philosophique et libérateur. En effet, la plupart de ses créations se nourrissent des ses expériences avec la vie mais surtout avec l'amour. D'ailleurs, il sort avec Laura , sa jeune compagne, depuis de nombreuses années, mais le beau-père est aussi son patron. Son meilleur ami est son chef de projet, Fred, et il est marié à la belle Alexandra ... Vous voyez ou je veux en venir ? Vous comprenez la complexité de la situation ?

Qu'est ce que le bonheur ? Qu'est ce que l'amour ? Pourquoi tromper ceux qu'on aime ? Ce sont les grandes questions de ce livre. Comment être heureux dans un métier qui rappelle tous les jours un passé houleux. Comment faire avec le beau-père tyrannique ? Comment se reconstruire ? Comment se détacher de ses chaînes ? Pourquoi être attaché au bonheur instantané ? Pourquoi trouver la femme de son meilleur ami si jolie et si désirable ?

Il faut différencier l'amour et le désir, deux éléments importants, que l'on peut allier mais qui sont souvent très mal maîtrisé.

  • 'absence de repères spatio-temporels. Je pense que cette absence n'est pas le fruit du hasard, mais elle m'a perturbé. Pourquoi ne pas dire dans quel pays l'histoire ce passe ? L'auteur être français, son histoire ce passe sûrement en France. Il n'y a pas de noms de lieux, mis à part les , les bars etc. Mais si les personnages connaissent sont sûrement français... Et dans quel pays se retrouve Laura pour son voyage ? P ourquoi semer autant le doute ? J'ai du passer à côté de nombreux détails...

  • e personnage n'a pas le permis B. Il utilise son scooter ou bien les transport communs pour se déplacer. Le soucis, à moins que je ne me soit pas assez accrochée aux détails, c'est qu'il lui arrive d'aller à un endroit en scooter, puis de rentrer en bus... Aussi, comme il n'y a pas de repères spatiaux, je ne sais pas si c'est dans la logique de l'histoire...

  • L'omniprésence des marques. Coca, BlackBerry, Nike Kinder Bueno, Channel, Kleenex, et tant d'autres... Le personnage principal, ne cesse de les nommer. Pourtant, il les hait. Il hait la société de consommation, cette manière dont les autres désirent la dernière paire de chaussure à la mode, le monopole des marques, toutes ces choses auquel les gens, qu'il compare à des moutons, s'identifient...

  • Le premier point positif, qui pour moi est un des plus important, c'est la réflexion sur l'amour, le désir et notre société actuelle. Je ne vais pas m'épancher des heures sur cette question, mais je la trouve essentielle. Personnellement il y a de nombreuses choses que j'aimerai changer dans ma façon d'être et cette approche plus optimiste est la première. Il faut profiter de ce qu'on a et des gens qu'on aime avant qu'il ne soit trop tard.

  • Ce livre pourrait aussi aborder les thèmes de l'addiction et de la différence d'âge dans un couple... Le narrateur étant addict aux plaisirs immédiat et sa compagne étant bien plus jeune que lui...

  • La richesse. En lisant ce livre la plume de l'auteur ne m'a pas frappée, elle est fluide et l'histoire est prenante. Ce qui est marquant, c'est la richesse du texte. Il y a beaucoup de références en tout genres : beaucoup de références littéraires, des musiques, des jeux vidéos (bien sûr), de l'économie ou de la politique...

  • Tout le monde peu donc s'identifier à lui même si on a pas le même passé et qu'on ne fait pas les mêmes erreurs. Ça doit être la même chose pour les repères spatio-temporels, c'est sûrement pour pouvoir mettre l'histoire entre toutes les mains... Mais ce livre est peut-être une L'absence de prénom/nom chez le personnage principal/narrateur. C'est vraiment bête mais je m'en suis aperçu qu'au moment d'écrire cette chronique... C'est marrant comment l'histoire est immersif et qu'on peut s'imaginer dans la tête de l'homme X. autobiographie ...

J'ai un avis plutôt mitigé quant à cette lecture. D'un côté je trouve le point de vue abordé très intéressant, l'auteur pointe du doigt tout au long de son roman le problème de la culture du plaisir instantané, mais d'un autre côté, j'ai trouvé que la fin ne répondait pas à toutes mes questions. En regardant bien, cet homme n'était pas heureux, ou plutôt ne se rendant pas compte de son bonheur. Il en voulait toujours plus et était frustré par ce qu'il doit à tout son entourage. Tromper sa femme, c'est pour lui un moyen de satisfaire un désir artificiel et de se rebeller... Enfin c'est ce que je crois comprendre... Il n'y a pas vraiment de réponse valable au fait de tromper, c'est une erreur qui ne doit pas se produire et qui est motiver par le " besoin " (ou plutôt l'impression d'avoir besoin) d'en avoir toujours plus, de ne jamais être satisfait de ce qu'on possède. On se rend compte de la valeur des choses qu'une fois qu'on les a perdu...

J'ai beaucoup aimé ce livre pour son message plus que pour le scénario (la fin m'a déçue). Il ne faut pas s'arrêter sur l'absence de précisions, il faut profiter du livre et des réflexions quitte à devoir le relire 😉

Ce livre m'a fait penser à quelques autres œuvres qui défendent cette lutte contre le plaisir instantané :

    Le premier épisode de la saison 3 de Black Mirror : Nosedive (c'est aussi valable avec d'autres épisodes de la série!)

Ma chronique sur cette bande dessinée : https://labouquinerieimaginaire.wordpress.com/2017/12/13/ce-quil-faut-de-terre-a-lhomme-par-martin-et-charles-veyron/