Auteur : Richard Matheson
Editeur : Folio SF
Genre : Post-apocalyptique
Parution : 1954
Pages : 240
Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l’abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie.
Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil… Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu’aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l’ultime survivant d’une espèce désormais légendaire.
Quelle belle lecture que ce roman post-apo écrit dans les années 50 ! Comme beaucoup de personnes, j’ai vu le film il y a quelques années sans vraiment me pencher sur le roman. Si j’ai beaucoup aimé le film à l’époque, j’ai ADORÉ le roman. Autant être clair tout de suite : le livre et le film n’ont rien à voir. Le film est inspiré, mais n’est pas du tout une adaptation du roman. De même, le titre n’a pas du tout la même signification en fonction du livre et du film. J’ai préféré celle du livre qui pour le coup trouve véritablement son sens à la toute fin.
Si le roman ne semble pas original vu comme ça, il propose pour autant une thématique rarement vu dans les romans d’horreur. Tout d’abord, il ne s’agit pas ici de zombis déambulant dans la ville déserte mais bien de vampires ! Ce sont des humains infectés et transformés en vampires qui seront la menace pour le narrateur Robert, dernier survivant de la race humaine. La journée, les vampires tombent dans une sorte de coma car ils ne supportent pas la lumière du jour. Chaque jour notre héro va sortir faire sa ronde afin massacrer les vampires pendant leur sommeil, n’épargnant ni les femmes ni les enfants. Et c’est là toute la dureté du roman et son ambiguïté. Qui est vraiment le méchant dans cette histoire?
Au final le virus du vampire apparait plus comme une mutation de la race humaine vers le stade de vampire. Comme si c’était l’évolution inévitable de l’humanité. Notre héro principal étant le dernier vrai humain, il apparait comme archaïque, dépassé par ces « nouveaux humains ». Si on comprends que pour sa survie il doit massacrer les vampires, pour autant on se sent mal à l’aise vis à vis de ça. Il massacre sans se poser de question des familles entières car pour lui c’est « faire le bien ».
L’auteur nous amène à réfléchir là dessus, et je trouve cela très original de nous montrer un aspect différent des vampires/zombis! Cette réflexion m’a beaucoup interpellé et j’étais d’autant plus étonnée quand j’ai compris que ce roman datait des années 50.
Le roman parle aussi de la solitude de Robert qui passe la journée a tuer les vampires et qui, une fois la nuit tombée, se saoule avec son whisky. La vie est déprimante et on se demande pourquoi Robert ne s’est pas suicidé plutôt que de vivre ce cauchemar. Il est seul au monde, sans personne à qui parler, faisant de lui un homme très instable mentalement mais aussi dangereux. Il va s’intéresser à ce virus afin de le comprendre et de chercher un remède. C’est un homme qui ne baisse pas les bras, mais en même temps se sait condamner à finir ses jours seul.
Concernant la fin… mais quelle fin les amis ! L’auteur nous propose un revirement de situation complètement inattendu et très intelligent! Ce final m’a scotché.
Gros coup de cœur pour ce court roman qui m’a interpellé et a su me surprendre par son originalité et sa thématique peu courante dans les romans post-apo. Je conseille ce classique pour les fans du genre ! Pour moi c’est un incontournable.
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