Biaka, sauvée! adrienne yabouza

Par Hubrislibris @HubrisLibris


Avant, il faisait nuit, jétais dans le ventre de ma maman. Et puis je suis née ! On ma donné un joli nom : Biaka. J'ai appris à marcher. Jai grandi, je suis allée à lécole... Mais, un jour, à cause des uns ou des autres, ce fut la guerre.
BIAKA, SAUVÉE!ADRIENNE YABOUZA, ZAÜEDITIONS L'ELAN VERT16 AOUT 2018ALBUM + 6 ANSAFRIQUE, IMMIGRATION, GUERRE

Les nouveaux albums jeunesse commencent lentement à surgir entre les centaines de romans de la rentrée littéraire. Ils apparaissent comme des petites pépites au milieu du grand fourbi pour adulte. Je porte toujours un regard émerveillé sur toutes les histoires, mais également les graphismes accompagnant ces albums pour petits (et grands!). D'autres chroniques d'albums devraient suivre la semaine prochaine. Pour aujourd'hui, ça sera un album au thème complexe, mais une question qu'il est nécessaire d'aborder.
TROUVER SA PLACE.Biaka. Une enfant qui vient au monde, une petite qui s’étonne de tous ces villageois à la peau noire. La sienne est t-elle de la même couleur ? Ou sera t-elle blanche et donc différente ? Pour elle aussi, la peau sera obscure. Comme celle de ses parents, comme celle de sa famille. La voilà rassurée de ne pas être différente. 
AU DELÀ DU RIVAGE.La guerre tournoie autour du village. Le danger se profile, s’invite dans les maisons paisibles. Il faut fuir, ne pas rester. La petite Biaka est projetée dans un autre pays, une autre culture. Et c’est là toute la beauté de cet album. Un livre qui questionne autrui, la venue d’une petite fille à la peau noire, au dialecte autre que celui parlé dans la classe qu’elle rejoint. Sa crainte est encore une fois la couleur de son épiderme, la peur sous jacente de ne pas être acceptée. 
L’album permet d’évoquer avec l’enfant la question de l’immigration. Des réponses pas toujours aisées à formuler. Pourquoi les nouveaux de la classe ne parlent pas notre langue, pourquoi sont-ils différents physiquement, d'où viennent-ils et pourquoi. Et d’autres questions que martèlent les petits. L’histoire s’offre un graphisme sublime, aux couleurs terre, brique, ocre
A lire. A partager.