Cinéma
On ne présente plus Au revoir là-haut, écrit par Pierre Lemaitre et qui reçut le prestigieux Prix Goncourt en 2015. J’ai pu lire quelques pages en 2016 et j’avais beaucoup aimé le style de l’auteur. Je n’avais pas pu finir cette lecture et les souvenirs plutôt vague maintenant, c’était l’occasion de plonger dans le film avec un œil neuf (en prenant l’excuse du « Ouai, ça va me servir pour le travail). Pas de comparaison donc entre l’adaptation et le livre (même si j’ai cru comprendre que ça reflétait plutôt bien l’âme du livre). Juste un ressenti.
Au revoir là-haut, un film onirique
1918. La guerre est dans ses derniers jours de haine et de sang et des deux côtés d’un No Man’s Land, les belligérants attendent la fin. Dans une tranchée française, Albert et Edouard, de condition différente, vive une amitié unique que seule l’horreur de la guerre peut créer. Mais lors d’une bataille, Edouard est blessé gravement et est défiguré. S’ensuit alors un combat personnel pour réapprendre à vivre dans une société qui glorifie les morts et oublie les vivants. Émotion et humanité sont au rendez-vous.
La première image donne le ton. Au revoir là-haut est un film qui s’apprécie pour son fond et sa forme, l’un et l’autre étant parfaitement imbriqué. L’image ultra léchée emprunte de douceur où les seules couleurs éclatantes reflètent le personnage et l’âme d’Édouard, tant à renforcer l’empathie qu’on peut avoir pour lui. C’est à la fois simple, onirique et poétique et fait avec beaucoup de pudeur. Pourtant traiter d’un tel sujet aurait pu paraître difficile, voir carrément casse-gueule. Il faut dire que l’idée de parler des gueules cassés et du traitement que la société post Grande guerre leur a fait n’est pas très vendeur. Ainsi on apprend beaucoup sur l’époque et comment celle-ci a vécu les premiers mois de la fin du conflit qui a traumatisé nombre d’hommes et de femmes et donnera naissance à ces années d’insouciances que sont les années 20.
A mon sens, le film est exactement l’archétype de ce que je peux produire le cinéma français, dans le sens où tout est maîtrisé du début à la fin. On est loin de la comédie bateau auquel on est habitué et ça fait du bien. C’est exactement le genre de projet sur lequel j’aurai adoré travaillé !
Un gros coup de cœur plein d’émotion, de burlesque et d’amour qui me marquera pour un petit temps. Il me tarde de plonger de nouveau dans le livre et de découvrir sa suite, Couleur de l’incendie qui se passe en 1927 juste avant le krach boursier de 29, avec peut-être une adaptation cinématographique.
Information
- Réalisé par Albert Dupontel
- Sortie 2017
- César de la meilleure photographie, des meilleurs costumes, meilleurs décors, de la meilleure adaptation et du meilleur réalisateur
- Durée 2h00
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