Jane Eyre fait incontestablement partie de mes romans favoris, et le restera. Aussi, lorsque l’on m’a offert cette adaptation en format mini-série (quatre épisodes d’une cinquantaine de minutes), l’occasion était trop belle pour passer à côté. Autant vous l’avouer tout de go, je ressors totalement conquise par ce que nous propose ici la BBC. Ce visionnage me donne même envie de ressortir illico le roman d’origine (lu en 2015) que je garde précieusement dans ma bibliothèque.
Je ne connais ni l’adaptation de 1996 (avec Charlotte Gainsbourg) ni celle de 2011 (avec Mia Wasikowska). Il faut dire que j’étais au départ très frileuse à l’idée de découvrir une adaptation filmique de mon roman préféré (que j’aime cependant autant que Les Hauts de Hurlevent). J’avais peur que la réalisation prenne trop de libertés quant à l’esprit du roman. Je craignais aussi sans doute de découvrir Jane Eyre et Mr Rochester, une fois portés à l’écran, à des années-lumière de l’image que j’avais pu me construire d’eux. Finalement, je me suis lancée et je ne le regrette absolument pas. Il faut dire que cette adaptation ne manque pas de qualités, et reste extrêmement fidèle au roman de Charlotte Brontë (élément qui reste peut-être le plus important à mes yeux).
J’ai tout simplement adoré la manière dont les acteurs incarnent leur personnage. Ruth Wilson se montre convaincante dans le rôle de Jane Eyre. J’ai apprécié retrouver la simplicité, mais aussi toute la modernité du personnage imaginé par Charlotte Brontë. Et que dire de Rochester… Par sa présence, ses emportements, Toby Stephens réussit à camper un Mr Rochester tourmenté, mais aussi extrêmement attachant, au plus près de ce qui nous est décrit dans le roman d’origine. Le pari était loin d’être gagné. Son personnage est en effet un homme tourmenté, hanté par son passé, pris dans un lourd secret et en même temps sincère, un peu bourru mais désireux de trouver son bonheur et un équilibre de vie. Le rythme de la série permet quant à lui d’installer cette profonde amitié entre Jane et Mr Rochester, ce qui est un vrai point fort pour qui apprécie voir évoluer les sentiments des personnages. Rien que pour ça, déjà, j’ai adoré !
Les personnages secondaires ne sont pas en reste. J’ai apprécié retrouver l’amabilité de Mrs Fairfax, tout comme j’ai aimé détester le personnage de Blanche Ingram. Les décors et les costumes sont quant à eux sublimes. Des intérieurs de Thornfield aux scènes tournées en extérieur, en passant par les robes des ladies et gentlemen accueillis par Rochester, nous en prenons plein les yeux. J’ai aussi grandement apprécié les flash-back liés au passé d’Edward Rochester (je pense aux soirées à Paris ou en Jamaïque). Le fait de pouvoir les visualiser donne encore plus de force à l’ensemble. Même si je connaissais déjà l’intrigue, je dois dire que j’ai à nouveau été prise dans tout le mystère lié au passé de notre héros, et donc aux secrets qu’il est en mesure de cacher.
Autre avantage de cette série, l’univers du roman est respecté à la lettre. Les scènes clés sont au rendez-vous, même si la période autour de Lowood (liée à l’enfance de Jane) aurait mérité de prendre un peu plus de place. Tout le passage du vécu de Jane auprès de St John et de ses sœurs est par contre suffisamment développé pour rendre le final d’autant plus émouvant. Un épilogue est même présent, ce qui permet de ne pas nous arrêter à de simples retrouvailles. Vous l’aurez compris, je reste on ne peut plus séduite par cette adaptation que je suis maintenant heureuse de retrouver chez moi, avec mes autres DVD. Je compte poursuivre avec d’autres adaptations de grands classiques proposées par la BBC. Quant au roman de Charlotte Brontë, au risque de me répéter, je ne peux que vous conseiller mille fois de le découvrir si ce n’est déjà fait. Jane Eyre est un roman moderne, passionné (à l’image de son auteure), et pour moi inoubliable.