Parmi les romans de la rentrée d’automne publiés au Québec, qu'ils soient d'auteurs québécois ou hors-Québec, voici ceux qui me font le plus envie. C’est parti!
Quand Birdie, alias Bernice Meetoos, quitte sa réserve et son Alberta natales pour venir s’installer dans un petit logement au-dessus d’une boulangerie à Gibsons, en Colombie-Britannique, des forces mystérieuses semblent trouver un malin plaisir à lui faire perdre le contrôle de sa vie. Souvent, inopinément, elle entre dans un état de transe sur le vieux matelas de sa chambre. Tandis que sa tante Val et sa cousine Freda font la route pour venir à son chevet, Bernice reste prostrée pendant des semaines, oscillant entre le souvenir, le rêve et la réalité. Ce roman dur, raconté avec un mélange de férocité, de tendresse et d’humour noir, vise moins à dénoncer la situation difficile des Autochtones, et des femmes en particulier, qu’à explorer leur capacité à surmonter des traumatismes passés, à guérir et survivre. La transe dans laquelle est plongée Bernice permet à l’auteur d’évoquer les différents problèmes qui minent les communautés autochtones – alcoolisme, violences physiques et sexuelles, abandon, errance – tout en incorporant des éléments propres au folklore cri. Ainsi, chaque chapitre s’ouvre et se referme sur une courte fable ou un poème, tandis que le voyage intérieur du personnage l’amène, par des songes et des réminiscences, à redécouvrir les liens qui l’unissent à la tradition crie, à sa communauté et aux femmes de sa famille, omniprésentes dans le récit. Dépourvu du ton moralisateur et des bons sentiments qui contaminent trop souvent les romans consacrés aux Autochtones, Birdie dresse le portrait d’une série de femmes fortes, déterminées à se battre et à s’entraider pour s’en sortir. À la fois road-novel, songe et journal de voyage, ce roman exprime l’universalité de l’expérience féminine, au-delà de la culture ou de la race.
Les traces de pas dans la neige finissent toujours par disparaître, comme des souvenirs qu’on est forcé d’oublier, soufflés par le vent ou effacés par le soleil. Celles de Suzor, parti un soir de décembre 1977, n’existent plus depuis longtemps. Pourtant, Jeanne les voit encore chaque jour par la fenêtre du salon.Pendant quarante ans, elle s’est promis de ne jamais le chercher, mais lorsqu’elle apprend qu’il est atteint d’alzheimer, sa promesse ne tient plus : elle doit retrouver Suzor avant qu’il oublie.Dans un Montréal enneigé, aidée par une jeune complice improbable, Jeanne retracera le chemin parcouru par Suzor et devra, pour ce faire, revisiter leur passé. La famille qu’ils n’avaient pas. Leur jeunesse en solitaire. Le voyage en Russie dont elle porte encore les cicatrices. Le trou dans le mur de la cuisine. Le carnet que la petite n’avait pas le droit de lire. Les boutons trouvés sur le trottoir. «Je ne veux pas être la seule condamnée au souvenir de nos bonheurs», dira Jeanne dans ce doux roman sur les caprices de la mémoire, sur ces choses qu’on oublie sans le vouloir et celles qu’on choisit d’oublier.
LE CHANT DU CORBEAU – LEE MARACLE – MÉMOIRE D’ENCRIERDétails à venir.
FRANÇOISE EN DERNIER – DANIEL GRENIER – LE QUARTANIER
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SCARBOROUGH – CATHERINE HERNANDEZ – XYZ
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