Rentrée littéraire made in Québec · repérage automne 2018

Rentrée littéraire made in Québec · repérage automne 2018
Parmi les romans de la rentrée d’automne publiés au Québec, qu'ils soient d'auteurs québécois ou hors-Québec, voici ceux qui me font le plus envie. C’est parti!


BIRDIE – TRACEY LINDBERG – BORÉAL


Rentrée littéraire made in Québec · repérage automne 2018Quand Birdie, alias Bernice Meetoos, quitte sa réserve et son Alberta natales pour venir s’installer dans un petit logement au-dessus d’une boulangerie à Gibsons, en Colombie-Britannique, des forces mystérieuses semblent trouver un malin plaisir à lui faire perdre le contrôle de sa vie. Souvent, inopinément, elle entre dans un état de transe sur le vieux matelas de sa chambre. Tandis que sa tante Val et sa cousine Freda font la route pour venir à son chevet, Bernice reste prostrée pendant des semaines, oscillant entre le souvenir, le rêve et la réalité. Ce roman dur, raconté avec un mélange de férocité, de tendresse et d’humour noir, vise moins à dénoncer la situation difficile des Autochtones, et des femmes en particulier, qu’à explorer leur capacité à surmonter des traumatismes passés, à guérir et survivre. La transe dans laquelle est plongée Bernice permet à l’auteur d’évoquer les différents problèmes qui minent les communautés autochtones – alcoolisme, violences physiques et sexuelles, abandon, errance – tout en incorporant des éléments propres au folklore cri. Ainsi, chaque chapitre s’ouvre et se referme sur une courte fable ou un poème, tandis que le voyage intérieur du personnage l’amène, par des songes et des réminiscences, à redécouvrir les liens qui l’unissent à la tradition crie, à sa communauté et aux femmes de sa famille, omniprésentes dans le récit. Dépourvu du ton moralisateur et des bons sentiments qui contaminent trop souvent les romans consacrés aux Autochtones, Birdie dresse le portrait d’une série de femmes fortes, déterminées à se battre et à s’entraider pour s’en sortir. À la fois road-novel, songe et journal de voyage, ce roman exprime l’universalité de l’expérience féminine, au-delà de la culture ou de la race.


LES CHANTS DU LARGE – EMMA HOOPER – ALTO

Rentrée littéraire made in Québec · repérage automne 2018Il y a, sur une île éloignée, une famille qui lutte pour freiner l’inéluctable exode. Alors que le nombre d’habitants et de bateaux diminue, les Connor s’attendent au pire. Cora tue le temps en décorant les maisons abandonnées aux couleurs de pays lointains, tandis que ses parents sont contraints d’accepter un emploi en alternance au loin. Puis il y a Finn, l’ingénieux garçon du clan qui, du haut de ses onze ans, toise la tempête qui se profile à l’horizon. Il ne laissera pas sa famille cabossée couler ainsi. Il fera revenir les poissons. Porté par un imaginaire vif et salin, Les chants du large nous emporte sur les rivages du réel avec l’aplomb tranquille des loups de mer. Emma Hooper, l’auteure acclamée d’Etta et Otto (et Russell et James), mélange ici le caractère épique des légendes d’autrefois et un juste portrait de ces gens qui ont confié leur vie à la mer.


FEUE – ARIANE LESSARD – LA MÈCHE

Rentrée littéraire made in Québec · repérage automne 2018«Feue» est une spirale étourdissante, qui se déploie autour d’une famille brisée. Il y a d’abord l’énigmatique Virginia, sa mère possiblement disparue, sa sœur Laura et son père dipsomane, puis toute la faune d’un village en coulisses, occupée au commerce d’obscures tractations. Dans cette fiction à plusieurs voix, Ariane Lessard propose une première œuvre romanesque à la narration déconcertante. Son écriture puissante révèle tour à tour la violence et la fragilité qui logent dans le cœur des êtres humains. Hypnotisés, les lecteurs sont les témoins des tressaillements de cette communauté isolée, malade de sa propre loi et de ses désirs de vengeance et de liberté.


MYKONOS – OLGA DUHAMEL-NOYER – HÉLIOTROPE

Rentrée littéraire made in Québec · repérage automne 2018Il y a le labyrinthe blanc des petites rues de Mykonos Town, la foule dense, la musique assourdissante et l’eau turquoise qui baigne l’abord des plages, tout autant que les côtes rocheuses de l’île grecque. Christopher, Sebastian, Jules et Pavel voyagent tous les quatre pour la première fois loin de chez eux. Les nuits sont longues à Mykonos. Dans ce roman solaire, elles peuvent également être périlleuses.


QUATRE MÉLANIE ET DEMIE – JUSTIN LARAMÉE – QUÉBEC-AMÉRIQUE

Rentrée littéraire made in Québec · repérage automne 2018Dans une écriture teintée d’humour noir, l’auteur propose un texte hybride, à la fois roman, pièce de théâtre et prose poétique. L’après-midi passe aussi vite qu’un congé de Pâques quand y fait beau. On met le cadavre dans le quatre-quatre. Je me rappelle avoir dit que c’est pas comme je pense, que la mort c’est lourd, mais pas tant sur la conscience. À Pointe-Gatineau, il y a des chasseuses novices, des filles en rouge qui cherchent l’amour, d’autres qui se font taponner contre la clôture du champ gauche ou accoster tard le soir dans des stationnements déserts. Il y a surtout des Mélanie, beaucoup de Mélanie, peut-être même trop.LES ÉCRIVEMENTS – MATTHIEU SIMARD – ALTO
Rentrée littéraire made in Québec · repérage automne 2018Les traces de pas dans la neige finissent toujours par disparaître, comme des souvenirs qu’on est forcé d’oublier, soufflés par le vent ou effacés par le soleil. Celles de Suzor, parti un soir de décembre 1977, n’existent plus depuis longtemps. Pourtant, Jeanne les voit encore chaque jour par la fenêtre du salon.Pendant quarante ans, elle s’est promis de ne jamais le chercher, mais lorsqu’elle apprend qu’il est atteint d’alzheimer, sa promesse ne tient plus : elle doit retrouver Suzor avant qu’il oublie.Dans un Montréal enneigé, aidée par une jeune complice improbable, Jeanne retracera le chemin parcouru par Suzor et devra, pour ce faire, revisiter leur passé. La famille qu’ils n’avaient pas. Leur jeunesse en solitaire. Le voyage en Russie dont elle porte encore les cicatrices. Le trou dans le mur de la cuisine. Le carnet que la petite n’avait pas le droit de lire. Les boutons trouvés sur le trottoir. «Je ne veux pas être la seule condamnée au souvenir de nos bonheurs», dira Jeanne dans ce doux roman sur les caprices de la mémoire, sur ces choses qu’on oublie sans le vouloir et celles qu’on choisit d’oublier.
LE CHANT DU CORBEAU – LEE MARACLE – MÉMOIRE D’ENCRIERDétails à venir.
FRANÇOISE EN DERNIER – DANIEL GRENIER – LE QUARTANIER
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SCARBOROUGH – CATHERINE HERNANDEZ – XYZ
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