Sueurs froides (1958)

Sueurs froides (1958)

Sortie : 1958

Réalisation : Alfred Hitchcock

Avec James Stewart et Kim Novak

Thriller, Drame

Ma note : 17/20

En ce moment, il me plaît d’aller voir de vieux films au cinéma. Si courant juin, je partageais avec vous mon avis sur le film Charade (avec Audrey Hepburn), il me fallait absolument voir un Hitchcock au ciné. J’apprécie énormément le travail de ce réalisateur. Psychose ou encore Fenêtre sur cour font d’ailleurs partie de mes Hitchcock préférés. La semaine dernière, j’ai eu l’occasion d’aller voir Sueurs froides (Vertigo) dans les salles obscures. Ce fut à nouveau une expérience très chouette.

Sueurs froides (1958) Sueurs-froides---James-Stuart Sueurs froides (1958)

Alfred Hitchcock s’inspire ici d’un roman (D’entre les morts) écrit par Boileau et Narcejac. John Ferguson (incarné à l’écran par James Stewart) est un policier, forcé de quitter son métier après avoir échoué dans l’arrestation d’un malfrat lors d’une dangereuse course-poursuite sur les toits. Acrophobe et rongé par la culpabilité (un collègue lui avait sauvé la vie avant de périr), Ferguson, dit Scottie, se trouve être contacté par Elster, un ancien camarade d’études. Celui-ci le supplie de reprendre du service afin de surveiller Madeleine (Kim Novak), sa femme, pour qui il s’inquiète beaucoup. Âgée de vingt-six ans, la jeune femme présente en effet des comportements pour le moins singuliers… dont celui d’être obnubilée par le vécu (et le portrait) de Carlotta Valdes, décédée au même âge.

Une atmosphère sombre et sinistre. L’incarnation de la blonde hitchcockienne. De nombreuses fausses pistes. J’ai tout simplement adoré ce film ! Il faut dire que tout est fait pour titiller la curiosité, et les nerfs, du spectateur. Le portrait de Carlotta Valdes. La fascination de Scottie pour Madeleine Elster, si mélancolique et insaisissable. La crainte que notre héroïne puisse mettre fin à ses jours. Hitchcock a cependant pensé à tout, nous proposant un retournement de situation. Glaçant à souhait, le final est également plutôt inattendu. J’ai apprécié frissonner, ou encore me poser mille questions. J’étais loin d’imaginer que le film se terminerait ainsi. Disons que celui-ci donne matière à réfléchir autour de nombreuses thématiques : l’être et le paraître, le concept de la femme-objet etc.

Sueurs froides (1958) Sueurs froides (1958)

Mais avec Hitchcock, c’est aussi tout ce travail de mise en scène, de symbolique (au niveau des couleurs, des formes) qui reste passionnant à suivre. Comme si ceci avait pour but de distiller quelques indices, afin que le spectateur parvienne à deviner l’issue de l’intrigue. Avec Vertigo, j’ai pu repérer une dualité entre le rouge et le vert, un jeu autour de la forme de la spirale (rappelant la phobie de Scottie) ou encore de nombreux liens avec le concept d’ombre, de fantôme. Je n’ai bien sûr pas du tout d’expérience pour ce qui est d’analyser en profondeur un film, pour autant rien que pour rechercher d’autres indices (je n’ai sans doute pas tout pu repérer du premier coup), je suis certaine que je revisionnerai ce film un jour. Pour qui ne connaîtrait pas encore l’intrigue de Sueurs froides, n’hésitez plus, foncez ! Alfred Hitchcock nous livre ici un scénario efficace. Du suspense, il y en a, mais le registre émotionnel n’est pas en reste. Sueurs froides se hisse dès maintenant sur le podium de mes Hitchcock favoris.

Sueurs froides (1958)