Parce qu'on aime bien les trucs originaux qui tabassent sa mémé, avec Chaton (Prettyrosemary), on a lu dernièrement un petit roman de Fantasy français, pas piqué des hannetons. Un machin qui te fait rencontrer des salauds (mais des vrais hein), des femmes poissons, des guerriers et des guerrières, des sorciers et des palais somptueux en plein désert. A-t-on pris notre pied ?
Des Sorciers et des Hommes suit le duo de gredins, Pic Caram sorcier au ruban (un super pouvoir qui contrôle les " nerfs " des êtres humains) et le mercenaire (ancien) puissant guerrier Scalépien, Hent Guer, dans plusieurs de leurs aventures. Ne vous attendez pas à de preux et nobles personnages, Caram et Guer sont de la pire espèce. On les paie pour des (sales) boulots et s'ils trouvent le moyen de vous entuber bien profond, ils le font sans le moindre regret.
Des gens sympas quoi.
Ainsi, au moyen de petits épisodes dont les histoires sont plus merveilleuses (au sens du merveilleux de conte) les unes que les autres, on va apprendre à les connaître mais surtout voir se nouer, ce qu'on ne savait pas encore, les fils de l'intrigue qui arrive par derrière. En tapinois. De façon subrogative, voyez.
Genre ça va maraver sévère.
Sachez mes lapins, j'ai deux grandes passions dans la vie (bon j'en ai une petite centaine, mais pour les besoins de cet article on va dire que j'en ai que deux) :
Les méchants & les contes
Ce qui dans un premier temps pourrait parfaitement décrire Des Sorciers et des Hommes.
J'ai A-DO-RÉ lire les aventures de Pic Caram et Hent Guer. Mais vraiment kiffé sur une échelle percevalienne de 54 à 189. Thomas Geha a un pouvoir de conteur du tonnerre. Il te fait rentrer dans l'histoire sur un claquement de doigts et tout d'un coup, te revoilà assis par terre au coin de la cheminée à entendre les vieux récits extraordinaires de Père Castor. En plus trash quand même.
Entre une femme qui sent le poisson, maudite mais puissante ; un homme extrêmement riche qui rêve d'un arbre immortel, les enlèvements d'enfants dans un village de bouseux et deux anti-héros bien salauds mes cochons, j'ai été scotchée.
Le coup de maître en trois points :
1- Toutes les histoires sont passionnantes mais surtout elles donnent des informations sur nos deux anti-héros et leur passé. La narration construit non seulement l'univers, la texture, le décor mais également tient à épaissir ses personnages et ce sur juste 400 pages. La concision est de mise et pour de la Fantasy c'est plutôt remarquable (genre qui normalement comporte des sagas d'une dizaine de tomes où tu dois contracter une assurance vie avant d'en commence la lecture). Ainsi, chaque personnage a son importance, son histoire et son vécu. Et t'es fait comme un rat, tu t'attaches voilà c'est tout.
2- Le côté " Western " de la seconde partie arrive alors qu'on croyait qu'on partait sur du petit conte des familles alors qu'en fait pas du tout on s'est fait avoir comme des bleus et TOUTES CES HISTOIRES SONT LIÉES MES AGNEAUX.
Et là ET LÀ... Ça va taillader dans le lard de façon stylée.
Parce que nos deux salopiauds ne se sont pas faits que des potes, on est bien d'accord. Le roman va prendre d'un coup une allure qui m'a vachement bien plu, celui du western où l'on réunit une équipe hétéroclite pour aller bouter du méchant et venger la chaumière des brigands, tout ça sur fond de désert aride. Wesh. CEYBO.
3- Les femmes. LES FEMMES dans ce roman sont GÉNIALES. Vous m'entendez parfois pousser la voix face à la place minoritaire des femmes et leur statut de CRUCHES intersidérales, soit en littérature de genre, soit dans les films d'action (de mémoire : Metro 2033 et Kinsgman 2).
Là j'ai pas besoin de gueuler. Elles sont top. Genre Xena la guerrière à qui tu voulais ressembler quand tu étais gamine. #TrueStory
Si vous voulez un petit machin sympa de fantasy original, bien de chez nous nomdediou, qui te fais pas signer pour 15 ans (donc économique aussi par la même occaz'), avec un pur style, de purs salauds, des vrais, des propres, j'crois que vous êtes au bon endroit.
Moi perso, j'ai été cliente à balle. J'irais même dire que j'aurais bien voulu avoir un peu de rab'. Parce que même si la fin laisse une porte ouverte, je me suis attachée aux gredins et si Thomas Geha avait l'idée, par le plus grand des hasards, d'écrire d'autres aventures autour de Pic Caram et Hent Guer, je dirais pas non, hein, soyons bien clair. Les saloperies et autres filsteputeries sur fond de conte C'EST MON DADA.