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► Titre : Dans les déserts du vide : La déchirure (Tome 1) Auteur : Lydia Valldepérez Sorti en 2014 Lu en août Auto-édition Genres : romance
► 4eme de couverture :
1933. La guerre d’Espagne se profile à l’horizon. Soledad, Juan et Jaime vivent dans un petit village du golfe de l’Ebro, au cœur de la Catalogne espagnole. Soledad, fille d’un propriétaire terrien, au destin dramatiquement lourd à porter dès ses treize ans. Juan, un garçon très pauvre qui s’épuise à travailler pour faire vivre ses vieux parents tout en rêvant d’égalité et de justice. Jaime, un jeune étudiant en médecine, fils de notable, catholique, mais sympathisant à la cause républicaine. Les évènements tragiques d’une guerre fratricide, républicains contre franquistes, vont les jeter sur des chemins douloureux. La guerre va faire de Juan et Jaime deux amis inséparables, et ils aimeront la même fille, Soledad. A travers le regard de trois êtres sensibles et attachants entraînés dans un conflit qui les dépasse, « Dans les Déserts du Vide » emporte le lecteur dans les affres de la guerre civile espagnole, le tenant en haleine jusqu’à un dénouement surprenant, et laisse une marque durable dans le cœur et la mémoire.
Je remercie l’auteure pour ce partenariat, nous avons pris contact via facebook.
Dans les déserts du vide c’est un premier tome captivant, une intrigue bien huilée et des personnages façonnés à la main… C’est une immersion dans un climat tendu, dans un contexte politique fort...
Autant vous l’avouer de suite, je ne savais absolument pas à quoi m’attendre en débutant cette lecture… J’ai effectué un plongeon en plein cœur des années 30 en Espagne, dans un petit village en apparence paisible qui va se révéler être le témoin de bien des drames. Dès les premiers chapitres, Lydia Valldepérez donne le ton, l’histoire sera sombre et violente, noire et profonde mais surtout intense en émotions. Soyez prêts à vibrer...
Tout au long du récit, le lecteur est amené à suivre le destin de trois personnages qui représente autant de chemins qu’il est possible d’emprunter. La famille, la politique, la guerre ou encore la religion constitueront des fils directeurs pour nos protagonistes en quête d’amour et de reconnaissance. C’est dans un climat de tension que Soledad, Jaime et Juan vont passer du statut d’adolescent à adulte, troquant leurs rêves de gosses contre la réalité d’un monde hostile J’ai énormément apprécié le fait que chaque personnage soit présenté dans son environnement, cela offrait une vue d’ensemble de la situation sociale et familiale mais permettait également de comprendre les réactions de chacun.
Le personnage de Soledad m’a beaucoup touché, il émane de la jeune fille une certaine tendresse, une maturité fragile, une sensibilité à fleur de peau. D’une beauté édifiante, elle va connaître bien des désillusions du haut de ses treize ans. Soledad possède une âme pure et innocente, elle va vivre drame sur drame et semble vouer sa vie à la solitude et au chagrin – ange sacrifié sur l’autel de la jeunesse en fleur. Sans s’en rendre compte ou plutôt sans le vouloir, elle attire les regards et fait chavirer les cœurs… Son évolution est sans doute celle que j’ai la plus appréciée, contrainte de rester chez elle, sous la domination d’un père qu’elle exècre, elle va puiser dans ses dernières forces afin de devenir une femme et révéler son vrai visage. Je suis admirative du chemin qu’elle a parcouru depuis ses treize ans, des épreuves qu’elle a affrontées, des monstres qu’elle a appris à terrasser.
En ce qui concerne Jaime et Juan, tous deux sont issus de milieux sociaux très différents. Leurs histoires respectives ne cessent de creuser le fossé qui les sépare, notamment en terme d’éducation et de religion mais également de politique. L’un n’est autre que le fils du médecin du village, un jeune bourgeois qui peine à se lier d’amitié avec d’autres jeunes de son âge… L’autre est le fils des plus pauvres paysans de ce même village, il cumule deux emplois afin de subvenir aux besoins de sa famille, sans jamais rechigner ou se plaindre devant la montagne d’efforts qui l’attend. Le destin semble se jouer d’eux, rire du malaise provoqué par leur différence. Les aléas de la vie les conduiront-ils à se rencontrer ? Je vous laisse le plaisir de découvrir la destinée de ces deux jeunes garçons, deux histoires déchirantes qui ne m’ont pas laissé indifférentes.
A chaque chapitre une ambiance différente, une atmosphère lourde et oppressante, à l’image de la guerre qui ravage l’Espagne. L’auteure plante son histoire dans un décor sombre et sanglant qui contraste parfaitement avec la tranquillité paisible village catalan. La guerre civile a décimé le pays, ne faisant qu’accroître le fossé social qui séparait les bourgeois des paysans. De nombreuses larmes vont couler, des larmes de sang que seul l’amour peut tarir. En choisissant ce contexte si particulier et violent, Lydia Valldepérez témoigne de sa totale et parfaite maîtrise du sujet mais plus encore, elle nous livre un pan entier d’une jeunesse sacrifiée entre la mort et l’espoir, entre la tendresse du foyer et les souffrances de la guerre.
"- La liberté n'est pas une parole ni une décision, lui chuchota la Lune, la liberté est une réalité, elle-même libre d'investir qui elle veut. Elle n'est pas aux ordres de celui qui l'appelle. La liberté n'habite pas une prison, Juan. Or tu es prisonnier, Juan. Ta prison, c'est l'amour d'une vieille mère aux cheveux d'argent et aux yeux délavés par les larmes. "
Ce premier tome pose des bases des solides, autant en ce qui concerne la construction des personnages que celle de l’intrigue. Et quelle intrigue ! De très nombreuses sous intrigues viennent nourrir cette dernière, donnant l’impression qu’il s’agit en réalité d’une immense peinture dans laquelle tous les destins semblent, d’une manière ou d’une autre, liés entre eux. J’ai apprécié prendre le temps de découvrir chaque sous-intrigue, de comprendre leur rôle dans le récit mais surtout, de les voir s’entremêler, se chevaucher et se percuter sans jamais se froisser. Au fil des chapitres, l’auteure ne cesse de nous faire comprendre que tout est dans l’interprétation et la subtilité, dans cet art habile et malaisé du langage qui se veut multiple, dans cette faculté d’extraire l’essence des choses. Une immense toile a été tissé, dans laquelle tout s’enlise et se percute avec une douce violence.
Parmi les grands thèmes abordés dans cette histoire, l’amour et le conflit sont les principaux. L’amour est ici examiné et analysé sous de nombreuses coutures, qu’il soit familial, amical ou encore physique et charnel, c’est au travers de ce prisme que les plus grandes joies mais également les plus grandes douleurs sont évoquées. L’amour c’est à la fois la tendresse d’un baiser, la douceur d’une mère, mais c’est aussi la déchirure de voir l’être aimé partir, la longue attente avant la prochaine étreinte, ce feu intérieur qui ne veut s’éteindre tant que l’espoir demeure… L’amour c’est ce qui peut et doit contrer l’horreur de la guerre, aimer son prochain et non point le tuer, respecter sa façon de penser au lieu de lui imposer la sienne. Car il n’est pire conflit que celui qui oppose deux frères qu’une simple ligne imaginaire sépare, qu’un grain de sable a brouillé à jamais. Sont relatés les différents parcours de ces jeunes hommes venus gonfler les rangs de la guerre – chair à canon que le courage a rendue aveugle. Des barricades à l’enrôlement dans l’armée en passant par les stratégies de guerre et la fin de cette dernière, tout y est. L’auteure ne se contente pas d’évoquer des faits, elle entre dans les détails, s’insinue dans les moindres recoins exploitables afin de livrer une histoire dont le réalisme nous glace, dans la violence nous fige sur place.
« Guerre. Le mot était tombé comme un couteau de guillotine. Il eût préféré ne jamais l'entendre. Révolution, c'était mieux. Plus léger, plus dynamique. Plus insouciant. Mais la guerre ? Une vision de bâtiments détruits, en flammes. Bombardements. Cris d'effroi et de douleur. Des corps ensanglantés. »
Lydia Valldepérez fait preuve d’une sensibilité unique et exacerbée, elle dresse un regard critique sur la situation de ses personnages, sur ce climat qui s’empire au fil des chapitres. Elle enveloppe l’histoire d’une douceur nécessaire, créant çà et là de minces faisceaux d’espoir auquel le lecteur se raccroche pour ne pas sombrer. Dans la noirceur des conflits qui font rage, il était nécessaire de distiller des passages plus légers mais non moins pertinents et crédibles pour insuffler une dynamique nouvelle à l’histoire. Entre des scènes plutôt crues voire déplacées, des paragraphes permettaient de faire passer des messages, de se rendre compte de l’horreur de la situation et de son importance pour la suite de l’histoire. L’auteure possède une plume délectable et vive, incisive et pourtant précise. Happée par un style fluide et une plume immersive, je n’ai qu’une hâte, me plonger dans le second tome.
Vous vous en rendrez compte assez tôt, la place de la femme est abordée, presque toujours sous couvert de religion et de domination masculine. Le niveau social et l’environnement des femmes influencent énormément leur avenir et ce à quoi elles sont destinées. Il n’est pas encore question d’émancipation mais nous y venons progressivement, notamment à travers le personnage de Soledad. La femme doit rester à la maison, être fidèle à son mari mais surtout, lui être utile, or, c’est dans ce climat qu’une graine va germer dans l’esprit de Soledad : celle de la liberté. Le chemin sera long et difficile, la jeune femme n’est pas au bout de ses peines… Je pense que le second tome réserve de belles surprises.
La femme, c’est aussi cet être qui met au monde les enfants, qui les observe grandir et devenir des adultes, ce ciment qui unit les familles… La figure de la mère joue un rôle central dans le récit, notamment pour Juan chez qui la mère représente tout à ses yeux. A travers les relations qu’entretiennent les personnages avec les membres de leur famille, l’auteure aborde les conflits qui peuvent naître et tout déchirer sur leur passage, réduisant à néant le peu d’estime qu’il subsistait entre les individus, le peu d’amour qui les unissait...
L’Espagne des années trente, c’est une Espagne très religieuse dans laquelle le catholicisme est presque roi. Être un bon chrétien semble indispensable pour être accepté au sein des sociétés espagnoles. La religion c’est l’opium du peuple, ceux en quoi on se raccroche quand l’espoir semble n’être qu’une illusion. Sous couvert d’être un bon chrétien, certains n’hésitent pas à commettre les pires atrocités, et ce, impunément… La religion et la politique n’ont jamais fait bon ménage, ce tome nous le démontre avec brio.
J’ai passé un excellent moment avec ce livre tant l’histoire m’a faite vibrer. Pour une fois j’ai trouvé une couverture avec des pièces d’échecs qui prend tout son sens, dont les échecs ne sont pas une simple illustration utilisée pour donner un style. Les échecs sont à l’image de la guerre, il est nécessaire d’user de stratégie afin de bouger ses pions correctement, chaque pièce correspondant ou à des alliés, ou à des ennemis. Mais plus encore, les pièces d’échecs me sont apparues ici comme autant de souvenir de l’amour et de l’amitié qui lient les personnages entre eux.
Dans les déserts du vide : la déchirure, est un superbe premier tome qui porte très bien son nom. Guidé par une plume fluide, le lecteur plonge au cœur des années 30 en Espagne, dans un pays ravagé par les guerres. Jaime, Juan ainsi que Soledad seront vos guides dans cette sombre histoire, trois jeunes que l’auteure ne va pas ménager, que le destin ne va pas épargner. C’est tout en subtilité que le jeu des ombres prend forme, que le poids du cadre historique et de la famille se dessine. Ce premier tome est noir, violent mais enveloppé d’une douce aura, d’un mince filet d’espoir auquel on a plus que tout envie de se raccrocher. Une romance dure et éprouvante, une romance comme je les aime. Je suis impatiente de découvrir la suite…
► 3 raisons de lire Dans les déserts du vide : La déchirure
- Un contexte historique captivant, celui de l'Espagne des années 30
- Des personnages travaillés en profondeur
- Une histoire tout simplement fascinante