Est-ce ainsi que les hommes jugent ? de Mathieu Ménégaux

Une journée particulière. Gustavo, père de famille, directeur financier, doit effectuer une présentation importante devant l'état-major de sa multinationale. Des mois de préparation, un tournant pour sa carrière.
Au lieu de l'heure de gloire espérée, la police faire irruption à son domicile, à l'aube. Perquisition, accusation d'homicide volontaire, indices concordants, Gustavo va être placé en garde à vue et traité sans ménagement. Heures sombres, qui vont déstabiliser un cadre supérieur sans histoires et le conduire à redouter le pire pour son avenir.
Son épouse Sophie va mobiliser son réseau et son énergie pour démontrer l'innocence de son mari et préserver leurs deux garçons des conséquences dévastatrices de cette mise en cause.
Mais comment rétablir la balance de la justice dans un univers gouverné par l'émotion et la recherche immédiate d'un coupable ?
Avec un style direct et tendu, Mathieu Menegaux nous livre un roman haletant, une plongée en apnée dans le monde de l'injustice.

Pour la seconde fois cette année, Mathieu Menegaux m'a coupé le souffle. Après Un fils parfait, c'est au tour du livre Est-ce ainsi que les hommes jugent ? de me donner l'impression d'avoir été écrasée par un rouleau compresseur.
Avec son écriture directe, Mathieu Menegaux nous livre l'histoire ( vraie ? ) de Gustavo qui va se retrouver bien malgré lui entre les mâchoires destructrices de la justice.
Il suffira d'une malheureuse coïncidence et de l'acharnement d'un policier en fin de carrière pour qu'en seulement quelques heures, la vie d'un honnête homme bascule.
Une fois mise en branle, la machine judiciaire et ses affiliés broient tout sur leur passage.
Gustavo va en faire la terrible expérience.
Une accusation pour tentative d'enlèvement sur mineur et meurtre suffit à enlever toute humanité. Les bons deviennent alors bourreaux et les méchants victimes. La vérité peut avoir bien des facettes selon la manière dont on veut la croire.
Est-ce ainsi que les hommes jugent ? pointe du doigt certains aspects de la justice et les juges auto-proclamés que son les médias et l'opinion public.
Que l'on soit coupable ou innocent, c'est l'égalité pour tous qui prime. Si l'innocence est avéré, l'acharnement cesse aussi vite qu'il a commencé, laissant le coupable devenu victime seul. Seul face à la désolation qu'est devenu sa vie.
Mathieu Ménénaux signe une nouvelle fois un livre coup de poing que j'ai lu d'une traite ou presque. En refermant ce livre, on ne peut s'empêcher de réfléchir sur le rôle que nous jouons dans l'impact qu'ont les réseaux sociaux dans notre société et sur le comportement intraitable que les affiliés à la justice de doivent d'avoir.
Je remercie Anna et les éditions Grasset pour leur confiance.

"Les héros ne sont plus ceux qui agissent, mais bien ceux qui peuvent revendiquer le statut de victime, victime de l'injustice, victime du système, victime des circonstances."