Les yeux de Sophie (Jojo Moyes)

Les yeux de Sophie (Jojo Moyes)

Disponible sur Amazon

Les yeux de Sophie (Jojo Moyes)

Auteur : Jojo Moyes

Éditeur : Bragelonne

Paru le : 20 Octobre 2017

485 pages numérique (epub)

Thème : Contemporain

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Résumé :

« « J'ai cru que c'était la fin du monde. J'ai cru que rien de bon ne pourrait plus m'arriver. Je ne mangeais plus, je ne sortais plus. Je ne voulais plus voir personne. Mais j'ai survécu. Contre toute attente, j'ai fini par surmonter l'insurmontable et, petit à petit, la vie m'a paru vivable. »
Paris, 1916. Sophie Lefèvre doit prendre soin de sa famille alors que son mari part pour le front. Quand la ville tombe entre les mains de l'armée allemande, au milieu de la Première Guerre mondiale, Sophie est contrainte de faire le service tous les soirs à l'hôtel réquisitionné par le nouveau commandant et ses hommes. À l'instant où l'officier découvre le portrait qu'Édouard a fait de sa femme, cette image l'obsède. Une dangereuse obsession qui menace la réputation, la famille et la vie de Sophie, et va la conduire à prendre une terrible décision.
Un siècle plus tard, à Londres, Liv Halston reçoit ce portrait en cadeau de la part de son mari avant de recueille son dernier soupir. Sa vie est bouleversée de plus belle lorsqu'une rencontre de hasard lui permet de découvrir la véritable histoire de ce tableau. »

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15/20

Je remercie Netgalley pour m'avoir envoyé ce livre il y a déjà un petit moment. Je l'avais complètement occulté et il a fallu que je fasse une recherche sur mon pc pour le retrouver. C'est d'abord la couverture qui m'a attiré. Elle est belle et mystérieuse à la fois. Qui est la jeune femme qui regarde le ciel ?

1916. La première guerre mondiale, moins connue que la seconde. Sophie est une jeune femme qui attend le retour de son mari de cette guerre qui ne devait pas durer longtemps. Deux ans après, la guerre est toujours aussi présente, la France en pleine occupation allemande. Dans un petit village en Picardie, Sophie et sa soeur, ainsi que son frère tiennent le restaurant familial "le Coq rouge". Leur père est décédé, les maris sont partis se battre et les allemands sont bien installés. Un nouveau Kommandant débarque, différent du précédent. Il a oublié d'être bête et se rend bien compte de tout ce que fait Sophie pour son village, ses amis, sa famille. Perturbé par un tableau, celui de Sophie qui a été peinte par son mari, il l'admire très souvent. 2006. 90 ans plus tard, Liv a hérité de ce même tableau par son défunt mari. Cela fait dix ans qu'ils l'avaient acheté. Mais ce tableau devient problématique. La famille de Sophie veut le récupérer, car il vaut son pesant d'or. Liv ne peut pas s'en séparer, ultime souvenir de son mari. Un combat qui devient si important pour les deux partis qu'ils vont forcément y laisser des plumes.

Le livre est découpé en deux parties. La première nous décrit l'histoire de cette femme qui a vécu durant cette première guerre mondiale. Son combat pour que tous puissent manger à sa faim. Elle a une pêche d'enfer malgré tout ce qu'elle est obligé de faire. Cuisiner pour les allemands. Devenir une traître aux yeux des habitants de son village en faisant un mauvais choix. Mais pour retrouver son mari qui a été enfermé dans un de ces baraquements, que ne ferait-elle pas ? Entre les deux il y a cet amour qui est fou. Un amour qui va au-delà de la séparation. Cette partie que j'ai trouvé bien trop petite à mon gout, tout juste un tiers du livre, est ma partie préférée. Nous suivons ce petit village, avec les personnages qui y ont vécu. Avec leur problème, leur espoir, leur vie qui n'est pas simple. Les préjugés, les critiques sans savoir, les petites piques, mais également le soutien sans faille. En temps de guerre il est difficile de pouvoir faire ce que l'on veut. Sophie est un personnage qui ne se laisse pas aller. Elle a ce don d'aider les autres, de voir ce qu'il y a de meilleur en eux. Sa soeur Hélène est plus timide, plus dans la déprime. Malgré tout elles arrivent à se souder dans l'adversité. Quant au Kommandant, il est là parce qu'il y est obligé, comme la plupart des Allemands dans cette guerre. Il n'oublie pas d'être humain et même si certains de ses actes sont immoraux, il a une forme de tendresse pour les deux femmes, surtout Sophie.

Dans cette partie, il y a beaucoup de tensions entre les personnages. La peur fait partie de leur quotidien. Il y a également des pointes d'humour par moment pour alléger le texte et les situations. Je me suis demandée jusqu'où Sophie pouvait aller. Que ce soit dans l'affrontement ou dans la passivité. Elle ne cherche pas à nuire. Le contexte est rude. Bien entendu ce n'est pas une romance qui se prépare, mais plutôt une relation qui est déjà là. Sans que Sophie et son mari soient ensemble, on ne peut pas passer à côté de leur amour. Le peu de lettres ou de mots qu'ils peuvent recevoir l'un à l'autre montre que les sentiments sont toujours aussi forts. Et qu'elle est prête à tout pour le retrouver, quitte à le rejoindre. Certaines situations prêtent à rire et cela fait du bien de voir leur quotidien un peu plus gaie.

« — Tu l’as pris avec toi ? Ils sont venus ici sous prétexte que nous cachions un cochon, et toi, tu le leur as mis sous le nez ? Pour ensuite leur reprocher leur intrusion ? assena-t-elle, effarée.
— Sous leur groin, rectifia Aurélien qui semblait avoir recouvré son aplomb. Ah, ah ! Il se trouvait juste sous leur groin !
Je m’assis sur les pavés et éclatai de rire. Je ris jusqu’à ce que ma peau soit complètement engourdie, et que je ne sache plus si je riais ou pleurais. Redoutant peut-être une crise de nerfs, mon frère me prit la main et se blottit contre moi. À quatorze ans, il pouvait se mettre en colère comme un homme, mais il avait aussi parfois besoin d’être rassuré comme un enfant.
Hélène était encore plongée dans ses pensées.
— Si j’avais su…, commença-t-elle. Comment es-tu devenue si courageuse, Sophie ? Ma petite sœur ! De qui tiens-tu cela ? Tu étais craintive comme une souris quand nous étions petites. Une vraie souris ! »

La seconde partie prend donc les deux derniers tiers du livre. Nous suivons Liv, de son vrai prénom Olivia, qui va devoir se battre, passer au tribunal pour garder le tableau que son défunt mari lui a offert il y a dix ans. Les yeux de Sophie, le nom de ce tableau est à l'origine de bon nombre de discorde. Grâce à cette partie, nous apprenons ce qui est réellement arrivé à Sophie et son mari. C'est la guerre et les vols étaient quotidiens. Pour la famille restante de la jeune femme qui a vécu la guerre, ce tableau doit leur revenir, car il a été volé. Un combat acharné qui va se terminer au tribunal pour déterminer qui a le droit de l'avoir.

Autant j'ai beaucoup aimé avoir les informations sur Sophie, autant l'histoire de Liv m'a laissé de glace. Le fait qu'elle soit veuve à trente ans et n'arrive pas à s'ouvrir aux autres depuis quatre ans n'est pas vraiment ce que j'attendais. Elle a des dettes, une belle maison qui a été construite par son mari. Il a été très important pour elle, cela je l'ai compris, mais c'est un peu trop répété. Un peu trop de longueurs également. Par contre dès qu'on avait un détail même insignifiant des années 1914 à 1918, j'étais de nouveau dans le livre. Un point positif malgré tout, le personnage de Mo que j'ai beaucoup aimé. Le tableau est important pour tout le monde, pour des raisons différentes. Raisons qui sont visibles à la lecture. La recherche qu'effectue les personnages pour déterminer comment le tableau a pu arriver entre les mains de Liv est intéressant dès que l'on en apprend plus sur les premiers personnages.


« Elle ne peut pas lui avouer que ce n’est que la moitié de l’explication. Voici une vérité que personne ne vous dit quand vous perdez votre mari : de même que, épuisée, vous passerez votre temps à dormir, ou qu’un jour vous ne voudrez tout simplement pas ouvrir les yeux parce que survivre à une nouvelle journée vous paraîtra un effort herculéen, vous ne pourrez pas vous empêcher de haïr vos amis. Chaque fois qu’une connaissance se présentera à votre porte ou traversera la rue pour vous serrer dans ses bras et vous dire qu’elle est tellement, si affreusement désolée, vous la regarderez, ainsi que son époux et ses minuscules enfants, et la férocité de votre jalousie vous surprendra. Comment se fait-il qu’ils vivent et que David soit mort ? Pourquoi Richard, si ennuyeux et commun, avec ses amis de la City, ses week-ends de golf et son manque total d’intérêt pour quoi que ce soit d’extérieur à son univers étriqué et complaisant, a-t-il eu le droit de vivre quand David, brillant, aimant, généreux et passionné, a dû mourir ? »

En conclusion, j'ai adoré la première partie, beaucoup moins la seconde. J'aurais préféré suivre Sophie beaucoup plus longtemps, avoir plus de temps pour la découvrir encore plus et n'avoir que Liv sur la fin. Au moins, je sais ce qui lui est arrivé et me console en me disant que ce tableau a rassemblé beaucoup de monde autour de la première guerre mondiale.

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