Disponible sur Amazon Auteur : Charlotte Adam Éditeur : Auto-édité Paru le : 28 Juillet 2017 370 pages numérique (epub) Thèmes : Policier, thriller ******* Résumé : « New-York, de nos jours. Depuis des années Wade mène une vie où l’argent et le sang se mêlent quotidiennement. Une vie dans laquelle aucune attache n’est possible, et où la fin peut survenir à tout moment. Wade l’a accepté depuis longtemps.Lorsqu’il renoue le contact avec un vieil ami, restaurateur italien membre de la mafia et père de la jeune et fantasque Marina, Wade est entraîné dans des milieux qu’il connaît bien mais où cette fois sa vie ne sera pas la seule en jeu. Danger et manipulation ne viennent pas forcément de là où on les attend et, quand l’attirance se mêle au doute, Wade devra choisir entre ce que lui dicte son instinct et un ultime désir d’une autre vie. » |
18/20
Lorsque l'auteur est venu toquer à ma porte, avec un polar, j'ai d'abord lu le résumé et je me suis dit que j'allais m'amuser avec. Il est vrai que la couverture ne paie pas de mine, mais le texte est vraiment fait pour passer un bon moment. Merci au site simplement ainsi qu'à l'auteur Charlotte Adam pour cette belle découverte.
Ici nous suivons les traces de Wade, 40 ans, un tueur qui vend ses services au plus offrant. Enfin, il y a une personne qu'il ne fait pas payer : Tony. Un mafieux qui vit à Little Italy, le quartier italien, celui qu'il contrôle. Entre les deux hommes, il y a une entente cordiale, une confiance que rien ne peut les séparer. Lorsque Wade débarque dans son restaurant, blessé par une balle, c'est la fille de Tony, Marina, qui va s'occuper de lui. Ils se connaissent depuis une dizaine d'années, mais Wade, la voit toujours comme une petite fille. Hors la jeune fille de 15 ans, a bien grandit et va bientôt fêter ses 25 printemps. Lorsque la menace s'éloigne de Wade pour tomber sur la tête de Marina, c'est un combat qui devient plus difficile pour ce type qui n'a pas peur de la mort. Car pour en avoir peur, il faut avoir peur de perdre quelqu'un ou quelque chose. Et si dans son regard froid, la peur avait bien fait son apparition ?
Le livre est découpé en trois parties. La première montre Wade, le temps qu'il cicatrise, met en place les personnages. On sent la tension entre Marina et lui, mais aussi le froid des meurtres qui s'installe petit à petit. Puis vint la seconde partie avec plus de détails. Marina qui fait du trafic, qui se met en danger et on comprend très bien pourquoi. Enfin la troisième partie avec ce fichu contrat et un certain rapprochement.
« — Comme si tu ne faisais que de la cuisine italienne ! s’agaça Marina. Avec toutes les relations que tu as dans le milieu, tu pourrais gagner beaucoup d’argent autrement.
— J’ai des principes ! coupa Tony d’un ton sévère. Il y a certaines choses que je me refuse à faire. La drogue par exemple… »
Marina leva les yeux au ciel.
« Des principes, pfff… T’es de la mafia, Padre, ne l’oublie pas !
— De mon temps il y avait des règles, des valeurs. Il y avait les types fréquentables et les autres. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Pour du fric, tout le monde fait n’importe quoi, avec n’importe qui. Mais comme tu l’as rappelé, j’ai encore de l’influence et je suis tout à fait capable de faire disparaître ton Mike si je le revois traîner par ici ! » »
Se retrouver du côté des "méchants" changent et j'aime beaucoup. Ils ne sont ni tout blanc ni tout noir. Il y a ces instants de bonheur, tout comme le fait qu'ils ont des principes. Ce n'est pas parce que l'on trafique qu'on n'a pas de principes. La famille est importante pour Tony et sa fille. Ayant perdu sa femme il y a bien des années, il fait tout pour que sa petite ne soit pas dans les embrouilles. Mais avec Marina, ce sont les problèmes qui arrivent à grands pas. L'histoire est froide, glaciale par moment pour se réchauffer à la vitesse de l'éclair. Être un tueur signifie être un solitaire. Ne pas avoir de vie, ne pas s'attacher. L'auteur montre un côté humain et inhumain d'un homme qui ne fonctionne qu'au contrat.
Wade, est ce solitaire. Il a emprisonné tout ce qui se rapproche de près ou de loin d'un sentiment. Les émotions, il n'en a aucune. Lorsqu'il exécute un contrat, il ne ressent plus rien. Nous en apprenons plus sur ses débuts sans pour autant en avoir besoin plus que cela. Avec Marina, même si cela semble couru d'avance de son côté à elle, pour lui, il ne lâche pas prise si facilement. La différence d'âge le bloque, mais son mode de vie le bloque aussi. Surtout le sien. Obligé de changer d'appartement régulièrement. De gagner le contrat contre d'autre parfois. Lorsqu'il vient chercher de l'aide dans le restaurant de Tony, sa fille va l'aider, comme son père l'aurait fait. Mais aussi parce qu'elle est douée. Autant en cuisine qu'en pansement.
Il y a toujours quelqu'un qui veut la peau d'un autre. Wade est dangereux et personne n'arrive à savoir ce qu'il pense. Le lien avec Tony est fort. Ils se sont entraidés, même s'ils avaient chacun des doutes sur le point commun qui les a uni. Être un tueur à gage n'est pas idéal pour se faire des amis, ou avoir une petite amie. Une vie normale ? Non. Est-ce qu'il pense qu'un jour il aimerait avoir une vie dite "normale" ? Cela lui traverse parfois l'esprit, mais c'est fugace. Il préfère la fille d'un soir, plutôt que la fille de Tony. Le voir se torturer le cerveau pour l'éviter, mais son corps se rapproche d'elle est marrant.
« Tu suis tes propres règles, tu te fais respecter, tu n’as de comptes à rendre à personne. Bon, de temps en temps à tes commanditaires mais…
— Tu parles, je suis coincé dans ce mode de vie qui n’en est pas un, je risque ma tête presque tous les jours, j’ai dû renoncer à tout espoir d’avoir une vie normale…
— Me fais pas croire que tu te rêvais employé de bureau, marié avec quatre gosses ! coupa Marina. Tu aimes les risques, l’adrénaline. Ça se voit.
— T’imagines même pas les sacrifices que ça implique ce genre de vie. Toi tu as le restaurant, de la famille, des amis… Tu ne vois même pas ta chance ! Moi je suis seul. »
Et puis il y a de l'action. La violence est présente, froide comme la mort qui est donnée. Personne ne s'encombre de détails. Il y a des dommages collatéraux, tant pis, c'est ainsi. Il vaut mieux ne pas être au mauvais endroit au mauvais moment. Lorsqu'un contrat tombe sur la tête de Marina (qui n'en fait qu'à sa tête et qui semble chercher les ennuis), il y a du monde qui se bouge autour d'elle pour qu'elle reste en vie. Il faut qu'elle se retrouve blessée pour comprendre l'ampleur de ce contrat. Au début, elle est futile, frivole. Son père ne lui cède pas tout, mais il la surprotège. Lorsqu'elle décide de rentrer dans les affaires, Wade et son père voient cela d'un très mauvais œil. Quand les ennuis arrivent plus vite, plus fort, c'est encore pire que tout. Les personnages principaux évoluent. En secondaire, j'ai bien aimé Gino même si on ne le voit pas beaucoup.
La fin appelle une suite. Non, mais en fait je n'ai pas eu le livre entier, pas vrai ? En fait je suis frustrée de ne pas savoir ce qui va se passer. Pour Wade, pour Marina, pour Tony. J'espère sincèrement qu'il y a une suite parce que j'ai beaucoup aimé cette histoire. Et puis, on peut avoir la recette de ce Tiramisu ? J'ai bien aimé l'humour, noir ou jaune, mais il est bien présent. On ressent bien les ressentiments et les attentes des personnages.
« — Et t’as été tellement rapide, la façon dont t’as supprimé les hommes de Pinker c’était…
— C’était quoi ? lança-t-il froidement. T’as trouvé ça excitant ? Je viens de tuer quatre types et on a failli y passer tous les deux ! Mais putain Marina redescend sur terre, on n’est pas dans un film !
— Je voulais juste dire que t’es… doué.
— Ouais, je suis doué pour tuer, confirma-t-il. Voilà ce que c’est le quotidien du meilleur tueur de New-York : une soirée dans un bar sordide qui se finit avec quatre cadavres au sol, ça te fait rêver ?? »
Elle ne répondit rien, soudain très mal à l’aise. »
En conclusion, c'est une histoire d'un tueur à gage sans sentiment qui va commencer à découvrir que s'attacher à quelqu'un n'est ni bon ni mauvais. Le milieu, il vaut mieux être du bon côté et rester toujours franc. Au passage, avoir un flingue sous l'oreiller serait pas mal non plus. Et puis les frissons du danger sont très appréciables. En d'autres termes, c'est une très bonne lecture ! À découvrir rapidement.