Relay #1

Sous ses airs de 2001 L'Odyssée de l'Espace, Relay arrive à se différencier

Ici, nous sommes assez friands des publications AfterShock Comics d'autant plus lorsque le nom de Donny Cates est associé à l'une d'entre elles. Relay est une série de science-fiction que le scénariste de Venom et Babyteeth a mis en place mais c'est Zac Thompson qui est au scénario aidé du très talentueux Andy Clarke aux dessins.

Relay avait eu le droit à numéro 0 sorti lors du Free Comic Book Day dans lequel nous avons découvert Hank Donaldson, un homme qui voyage à travers l'univers pour rencontrer des civilisations et les inviter (un peu de force) à suivre les préceptes d'un étrange monolithe qu'on appelle le Relais. Ce numéro prologue avait surpris grâce à son accessibilité et aux dessins merveilleux de Andy Clarke - et ce n'était rien comparé à ce premier épisode.

Ce premier épisode nous emmène sur Terre dans un futur lointain. Le monolithe est placé en plein cœur de Los Angeles et le monde en suit les préceptes. Donaldson est devenu un prophète vénéré par presque tous les humains. Jed Walker est un agent de police qui travaille pour le Relais, il chasse celles et ceux qui essaient de répandre la mauvaise parole mais aussi celles et ceux qui tentent de mettre un visage sur le prophète qui a apporté le monolithe dans notre civilisation.

Thompson nous prépare à un voyage qui - nous nous doutons - remettra en cause la foi de Walker envers son prophète. En attendant, ce premier épisode est plutôt une satire de notre société transposée dans un futur lointain. La critique de la religion est forte. et il n'y a pas que l'Islam qui est dans le viseur. Thompson en profite aussi pour critiquer le rôle des forces de l'ordre et la société consumériste en utilisant des spots publicitaires plutôt dérangeantes. La lecture de cet épisode ne laisse clairement pas indifférent.

Le scénariste nous introduit également deux autres agents de police qui vont suivre Walker. Le dialogue entre les trois permet justement à Thompson de montrer que tout le monde n'est pas aveuglément adeptes de Donaldson tout en poussant la réflexion autour de notre société.

Alors que l'histoire tourne autour d'un monolithe, Relay arrive à ne pas plagier le chef de d'oeuvre de la science-fiction, 2001 L'Odyssée de l'Espace en abordant des thèmes différents. Très clairement, l'ombre du film de Stanley Kubrick plane autour de la BD de Thompson mais nous ne sommes pas dans le plagiat éhonté. L'auteur a des choses à dire et à nous montrer.

Finalement, ce premier épisode est de la très bonne science-fiction dans le sens où la situation exceptionnelle donne l'opportunité de réfléchir sur notre condition. Il y a de la réflexion et la lecture du numéro 0 - loin d'être obligatoire - montre que tout est loin d'être aussi simple que nous puissions l'imaginer.

Si la série est une réussite d'un bon de point écriture, elle est encore plus d'un point de vue dessins. Andy Clarke est un monstre. Il met une multitude de détails à chaque case et il donne vie à l'univers mis en place par Cates, Thompson et Eric Bromberg, les trois créateurs de la série. C'est très impressionnant de voir la quantité de travail fourni. D'autant plus, qu'il arrive aussi à s'amuser avec le découpage nous offrant des scènes d'action très dynamiques. Si le dessinateur conserve le même niveau sur la suite de la série, cela sera remarquable. En tout cas, j'adore ce qu'il fait et c'était déjà le cas sur le prologue.

Relay #1