Le goût amer de l’abîme

Le goût amer de l’abîme

Tout semble aller bien dans le monde…

mais ce qui est triste, c’est que je sais que ce n’est qu’un rêve. Je sais qu’il va vite s’arrêter et que, lorsqu’il prendra fin, je me réveillerai brusquement dans un lieu où soit je serai brisé, soit c’est le monde qui le sera.

Neal Shusterman, publié en 2018. Contemporaine

La note

4/5

La critique

Je commencerai par dire que je pense que Le goût amer de l’abîme, c’est le genre de roman qui n’est pas fait pour tout le monde. C’est intense, parfois bizarre et surtout très émouvant, mais il faut s’accrocher…

Neal Shusterman dépeint dans son livre les maladies mentales avec une justesse tout simplement incroyable. Il faut dire qu’il s’est bien « documenté » vu que le roman est inspiré de la vie de son fils, mai j’ai rarement vu une représentation aussi violente et aussi juste : Caden navigue entre la douleur et l’horreur de sa maladie, pourtant Neal arrive aussi à y incorporer des touches d’espoir qui m’ont beaucoup émue. Pourtant c’était mal parti : les premiers chapitres sont confus, on alterne entre un Caden sur un bateau et un Caden chez lui, perdu entre ces deux mondes, et je me suis souvent perdue entre le rêve et la réalité, entre les deux personnalités de ce même personnage. Autant te dire que la plongée dans la maladie mentale, tu l’as. Ce que j’ai le plus apprécié, c’est que Neal présente la schizophrénie non pas comme une maladie que tu peux guérir puisque c’est faut, mais comme une maladie avec laquelle il faut apprendre à vivre et à gérer. Beaucoup de romans donnent l’impression qu’après deux séances chez un psy, tous les problèmes se volatilisent alors que c’est très très loin d’être le cas, donc j’ai apprécié qu’il soit honnête sur ce point-là. Aussi, j’ai adoré la famille de Caden qui est là pour soutenir cet ado, et ne le laisse pas tomber comme une vieille chaussette.

Honnêtement, je ne sais pas quoi dire d’autre. Suivre Caden dans la détérioration de son état c’est une expérience à part et je suis incapable de mettre des mots dessus. J’ai eu l’impression que rien n’avait de sens dans ce livre mais que tout avait tout de même un sens (oui ça m’a complètement retourné le cerveau). C’est triste, ça fait peur, c’est parfois incompréhensible mais c’est surtout très beau et je ne vois pas comment je pourrais retranscrire toutes ces émotions par écrit. Je peux toujours me filmer en train de pleurer comme un bébé, mais je doute que tu aies envie de voir ça…

Bref, prépare les mouchoirs si tu veux le lire !

Merci aux éditions Nathan pour l’envoi !