Paris, 14ème siècle. De nombreuses béguines vivent là, au grand béguinage royal, créé par Saint Louis, mais également en ville, dans des maisons particulières où elle exercent différents métiers, libres de leurs mouvements et de leurs biens, mais également libre des hommes.
Mais cette liberté, en dehors du mariage ou des établissements religieux, fait l’objet de nombreuses critiques. Qui sont ces femmes insoumises, trop libres, qui ne respectent pas les règles et le rôle de soumission que la société leur attribue le plus souvent ? De nombreux bruits courent, et l’Eglise menace de supprimer le statut de béguine.
Au grand béguinage, Ysabel l’herboriste s’occupe des malades avec sagesse en compagnie de son assistante Agnès, davantage sous l’emprise de la religion. Tandis que Jeanne du Faut, béguine elle aussi mais vivant en ville, mène sa soierie d’une main de maître, employant de nombreuses femmes. Quand la jeune Maheut frappe à la porte du béguinage, elle y est recueillie, malgré la défiance que provoque sa chevelure rousse, signe du diable.
Toutes sont des femmes éprouvées par la vie, veuves le plus souvent, laïques, ayant choisi cette organisation quasi monastique, contrôlée d’une certaine façon par les franciscains. Au béguinage, créé par Saint-Louis, les femmes jouissent d’une liberté d’action si ce n’est de pensée qui est loin de plaire. Tout cela est bien suspect et leur mode de vie est désormais menacé. L’une d’entre elles, Marguerite Porete, est condamnée au bûcher pour ses écrits mystiques. De la religion à l’hérésie il n’y a alors qu’un pas !
J’ai apprécié ce récit dont les personnages sont bien travaillés, et la découverte de l’histoire des béguines. J’ai aimé le fond historique du roman qui reste très divertissant.
Aline Kiner est née en Moselle et vit à Paris. Elle est rédactrice en chef et passionnée par l’histoire, et en particulier le Moyen Âge. Elle est l’auteur de plusieurs romans.
La nuit des béguines a été publié en août 2017 par les éditions Liana Levi (22€).
Ce roman fait partie de la sélection du Prix du roman Cézam inter-CE 2018.