Picnic at Hanging Rock (mini-série)

Picnic Hanging Rock (mini-série)

Australie. Hiver 1900. Alors qu’un pique-nique est organisé à l’occasion de la Saint-Valentin, trois jeunes filles du pensionnat dirigé par Mrs Appleyard disparaissent subitement le jour-même. Enlèvement, fugue, chute dans les rochers, intervention de forces surnaturelles : le mystère reste entier, d’autant plus que l’une des gouvernantes manque également à l’appel. Huis clos, ressenti d’étouffement, cette mini-série (qui nous propose six épisodes d’une durée de cinquante minutes) ne manque pas d’étrangeté. Je me suis laissée embarquer le temps de quelques épisodes, et j’ai apprécié ce voyage, même si je vous avoue être restée sur ma faim pour ce qui est du final.

Picnic at Hanging Rock (mini-série)

Picnic at Hanging Rock est une série intéressante, qui ne manque pas de mettre au travail nos petites cellules grises. Portée par l’interprétation de Natalie Dormer, le personnage de Mrs Appleyard, entre sévérité et fragilité, intrigue. J’ai beaucoup aimé me questionner sur son passé, ses secrets, sa possible implication dans la disparition de certaines de ses élèves. Les décors et costumes sont quant à eux extrêmement soignés, détail que j’ai grandement apprécié. Cette série évoque également de nombreuses thématiques comme l’adolescence (recherche d’indépendance, recherche d’amitiés fusionnelles), ou encore la place des femmes dans la société de la toute fin du XIXe siècle / début du XXe. Plutôt intéressant, donc.

Du côté des personnages, la production a pris le parti de ne pas rester en surface, et de marquer les différences entre nos jeunes héroïnes. Alors qu’elle est issue de la haute société, Irma tente de coller aux attentes du pensionnat tandis que Miranda, plus espiègle, se montre bien plus éprise de liberté. Marion, quant à elle, peine à trouver sa place dans le monde tant elle se sent différente et incomprise. Une forte amitié (mais la réalisation souhaite surtout brouiller les frontières et les repères entre amitié, amour et désir charnel) semble s’instaurer entre ces trois élèves du collège de Mrs Appleyard.

Picnic at Hanging Rock (mini-série) Picnic at Hanging Rock (mini-série)

Ont-elles fait un pacte pour s’enfuir, se sont-elles perdues dans le bush australien, ou leur disparition symbolise-t-elle leur soif de liberté pour aller vers un autre monde plus enclin à accepter leurs rêves et aspirations ? Au spectateur de se faire sa propre interprétation. Et c’est justement ce que j’ai trouvé ô combien frustrant… J’aurais souhaité avoir de vraies explications à la fin de la série. Tout est interprétable, tout est suggéré, ce qui fait que si j’ai apprécié mon voyage dans les années 1900 mais surtout dans la dimension quasi mystique qui nous est ici proposée, j’aurais souhaité avoir au moins quelques éléments concrets à me mettre sous la dent. Heureusement, le fait que la série se centre tout autant sur le passé trouble de Mrs Appleyard ou encore sur le vécu d’autres personnages au sein du pensionnat (je pense à Melle de Poitiers ou encore à Sara) fait que je me suis un peu moins formalisée sur le dénouement de la série.

Vous l’aurez compris, je n’ai pas été totalement convaincue par cette mini-série qui a été diffusée il y a peu sur Canal+. Si le tout se montre on ne peut plus addictif, et si l’atmosphère se montre étonnante à souhait par ses mystères et son côté surnaturel, j’ai été déçue par le dénouement qui nous est ici proposé. Reste que j’ai maintenant très envie de lire le roman d’origine (écrit par Joan Lindsay) pour peut-être tenter de mieux comprendre certains détails.

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