Editeur : LynksNombre de pages : 281Résumé : Istanbul, été 2016. Pour comprendre la nature des cauchemars qui la hantent, Dolunay décide, accompagnée de son petit ami et de son frère, de s'introduire dans les ruines de Rumeli Hisari, citadelle bâtie sur d'antiques fortifications. Au plus profond d'un tombeau oublié, la jeune fille découvre son héritage chamanique. Mais cette même nuit, un coup d'Etat contre le Reis déclenche une vague de panique dans la ville...
Un grand merci aux éditions Lynks pour l’envoi de ce volume et à la plateforme SimPlement pour avoir rendu ce partenariat possible.
- Un petit extrait -
« Dolunay caresse l’écorce des arbres et les racines, joue à nouveau avec l’herbe, la terre. L’influx tellurique est fort, comme un appel. Elle s’humecte les lèvres, prise d’une fièvre soudaine. La terre semble s’ouvrir sous son corps, des milliers de filaments colorés parcourent le sol, dans des profondeurs infinies. Des êtres vivants la toisent : lombrics, taupes, insectes. Les airs s’illuminent, une chouette perchée sur une branche haute se tourne vers elle. Que m’arrive-t-il ? Pourquoi ? se dit-elle. Comment puis-je voir tout cela ? Suis-je malade ? Folle ? »- Mon avis sur le livre -
J’aime définitivement énormément les couvertures des éditions Lynks : elles donnent atrocement envie de découvrir le roman qui se cache derrière ! J’apprécie également beaucoup l’harmonie qui existe entre les différents ouvrages de la collection : quand on les met côte à côte dans la bibliothèque, ça rend franchement bien ! Mais, plus encore, j’aime beaucoup les histoires en elles-mêmes : originales, atypiques, captivantes, elles ont tout pour elles ! C’est pour cette raison que je me suis ruée sur cet ouvrage à peine celui-ci apparu sur Simplement.pro … Et même si ce ne fut pas un coup de cœur et que je suis restée sur ma faim, je ne regrette absolument pas cette impulsivité : j’ai passé une belle après-midi de lecture en compagnie de ce roman !
Cela fait plusieurs nuits que Dolunay est hantée par le même cauchemar, d’un réalisme saisissant, la transportant à Rumeli Hisari : la voici dans la peau de Shahmeran, chamane des temps anciens s’apprêtant à affronter la sorcière Ishâssarâ. Bien décidée à comprendre la signification de ces rêves récurrents, la jeune fille décide de se rendre sur place. Accompagnée de son petit ami, urbexeur lui aussi, et de son frère ainé, Dolunay s’introduit dans les ruines de la citadelle … Et, tandis qu’elle affronte un être de pierre lui révélant son héritage chamanique, un coup d’Etat fait rage dans la ville, mais échoue. Le pays est déstabilisé, la répression se fait de plus en plus forte, mais là n’est pas le plus grand danger pour Dolunay : la voici propulsée au cœur d’un combat qui dure depuis des siècles et des siècles, sans trop savoir dans quel camp elle se situe réellement …
Première point très positif pour ce livre : il prend place dans un pays très rarement exploité en littérature jeunesse. Je me demande même, d’ailleurs, si ce n’est pas le premier roman que je lis qui se déroule en Turquie ! J’ai appris énormément de choses sur la culture de ce pays, mais également sur son histoire, qu’elle soit ancienne ou plus contemporaine … ce roman est vraiment passionnant pour la curieuse que je suis ! Autre point fort positif : le rythme. C’est un crescendo incroyablement bien exécuté que nous offre l’auteur. Si au début, j’ai eu un peu de mal à me plonger dans l’intrigue, j’ai rapidement été happée par l’histoire au point de ne plus pouvoir la lâcher. Une véritable course poursuite s’engage, et la tension monte, monte, monte encore, tout va de plus en plus vite, tout est de plus en plus violent … On a le cœur qui bat à cent à l’heure, la respiration qui s’accélère … On veut savoir comment tout cela va se terminer ! La narration est simple mais efficace, elle fait vraiment vivre ce récit, les dialogues sont percutants, les descriptions incroyables … Quelle belle plume !
Malgré tout, je me sens un peu frustrée par ce roman : tout me semble vraiment très décousu. Je n’ai pour tout avouer pas tout compris : que sont les Ombres ? quel lien avec l’héritage chamanique de Dolunay ? qu’est-ce que les forces de la Dévastation ? une fois encore, quel lien avec la famille de Dolunay et son passé tumultueux ? Quels sont donc les camps en présence, qui se bat contre qui, et pourquoi ? qui gagne, qui perd ? Je me suis rapidement sentie perdue : tout est nommé, rien n’est expliqué, et ça a fini par former dans mon esprit un amas d’informations incompréhensibles et sans lien les unes avec les autres. Je n’ai pas non plus, parfois, saisi les liens de cause à effet et ne comprenais donc pas l’enchainement des faits. C’est vraiment dommage : la mythologie mise en place me paraissait vraiment intéressante, l’intrigue également, mais j’ai vraiment l’impression que l’auteur m’a abandonnée en cours de route, tel un guide touristique qui fonce sans vérifier que ses clients suivent la cadence. Je n’ai pas compris la fin, non plus, je ne sais pas si cela appelle à une suite ou non, je suis donc vraiment très perplexe !
En bref, vous l’aurez compris, c’est une lecture en demi-teinte. D’un côté, des personnages attachants, un rythme haletant, une mythologie et une magie intrigantes ... mais de l’autre, une incompréhension grandissante. J’ai toutefois passé un bon moment de lecture, même si je ne saisissais pas tout : du suspense, des mystères, des trahisons, des retournements de situation, des possessions, des traques … tous les éléments étaient là pour me captiver et me pousser à enchainer les chapitres à toute vitesse ! C’est vraiment un livre qui vous happe et qui, du coup, vous permet de vous évader du quotidien ! J’ai apprécié l’originalité de ce livre, qui se déroule dans un cadre géographique et historique fort atypique en littérature jeunesse … et qui par conséquent se démarque vraiment des autres ! Ce fut donc une lecture sympathique qui aurait mérité plus d’approfondissement pour être véritablement géniale …