Neuroshopping: Agents Virtu’elles, de Virginie Platel

Shopping Time…

Catherine, amie et collègue (déambulant dans les rayons d’un supermarché): J’ai décidé cette semaine de ne pas m’acheter de nouveau livre avant d’avoir fini ceux de ma pile à lire.
Moi (acquiesçant du hochement de tête):  Oui, c’est une bonne résolution… D’ailleurs (avec un petit sourire malicieux): Tu ne céderas pas à la tentation d’acheter le dernier tome d’une de tes séries chouchous du moment.
Catherine ( surprise): Oh mon dieu ! Dire que nous l’avons même pas encore reçue dans notre librairie…
Moi (prenant un volume en main): Je sais, mais tu as dit que tu ne devais pas.. (voyant Catherine prendre un autre volume et partir vers la caisse) J’étais sûre que la tentation allait être trop forte. Quant à moi, je n’ai aucun problème à résister… Oh mon dieu ! Le tome 4 de mon manga est disponible (prenant l’exemplaire et courant derrière Catherine pour la rejoindre à la caisse)

Neuroshopping: Agents Virtu’elles, Virginie Platel

AUTEUR: Virgine Platel
TITRE: Neuroshopping: Agents Virtu’elles
ÉDITEUR, ANNÉE: MxMBoomark, 2018
NOMBRE DE PAGES: 200 pages

Je pense que c’est une tentation pour laquelle, chères lectrices et chers lecteurs, nous prenons plaisir à succomber. Et moi-même, j’en suis la première ! D’ailleurs, les livres ne sont pas les seules choses auxquels j’ai tendance craquer quand je fais les magasins… Hum… Chocolat… Enfin bref ! En parlant de magasins, j’ai eu le plaisir de lire la suite des aventures d’un duo féminin dont j’avais adoré suivre dans leur voyage temporel et ses nombreuses péripéties. Voici le retour d’Elfi et Inés dans « Neuroshopping: Agents Virtu’elles » de Virginie Platel.

Résumé:

« Sept personnes ont versé une fortune à une œuvre de charité sans en avoir le moindre souvenir. Un point commun unit toutefois les victimes de cette escroquerie : elles se sont toutes rendues dans le même centre commercial, la veille.

Lorsque la police échoue à résoudre cette énigme alors que ce même centre commercial doit recevoir la visite d’un chef d’État deux jours plus tard, il ne reste plus qu’une seule solution : avoir recours aux services de l’Athanor.
Ce laboratoire spécialisé dans les Neurosciences est le seul à proposer des techniques d’investigation inédites, telles que l’exploration des rêves et de la mémoire.
Inès et Elfi, leurs deux agents, prendront tous les risques nécessaires pour résoudre cette affaire, n’hésitant pas à retomber en enfance ou à céder aux sirènes du marketing.
Mais y parviendront-elles en moins de 48 heures ? »

Après une aventure des plus mouvementées afin de venir en « aide » à une artiste du XVIIIe siècle, nos deux héroïnes se retrouvent désormais à élucider une étrange affaire au sein d’un grand centre commercial:
– Des clients qui retombent en enfance alors qui déambulent dans les rayons et qui se retrouvent à signer un gros chèque pour une oeuvre charité… Il est clair qu’il se passe des choses assez louches. Et si cela n’était pas suffisant, Elfi et Inès doivent résoudre leur enquête dans un court laps de temps. Entre les questions sans réponses entourant leur recruteur, l’Athanor et la direction que va prendre leur relation, ces 48 heures vont être tendus!

C’est avec une certaine impatience que j’attendais une suite des aventures de ce duo féminin. J’avais beaucoup accroché aux personnages d’Elfi et Inès dans le premier volet qui avait tous les ingrédients pour me retenir jusqu’à la dernière ligne: l’histoire de l’art, une grande artiste du XVIIIe siècle, un voyage temporel, des héroïnes pleines d’humour et d’autodérision et l’ambiguïté de la relation qui pouvait annoncer la naissance d’une romance entre les deux jeunes femmes.

C’est donc bien au frais dans ma maison, alors que la canicule frappait derrière mes volets clos, que je me suis lancée dans ce second tome:
La narration se fait désormais par Inès qui avait conservé une belle part de mystère jusqu’à maintenant. Nous avons désormais une fenêtre ouverte sur ses sentiments, plus particulièrement ceux pour Elfi. Tout en essayant de résoudre l’enquête, la jeune femme se pose énormément de questions sur la direction que va prendre leur relation et faire preuve de beaucoup de jalousie à plusieurs occasions (un peu trop d’ailleurs). Quant à Elfi, bien que les personnes l’entourant, semblent voir en elle une demoiselle en détresse qu’il faut absolument protéger, elle se montre toujours aussi débrouillarde et intuitive.

Pourtant, bien que j’aie pris plaisir à les retrouver, je ne pouvais être légèrement déçue par la tournure prise par le récit. Bien que la romance des deux jeunes femmes apportent une touche d’humour et de la légèreté, celle-ci prend beaucoup trop de place dans l’intrigue. Dans le premier tome, nous avons eu de la SF, des événements historiques, la naissance d’une romance et du mystère qui se marièrent parfaitement pour donner une très bonne histoire. Ici, j’avais plus l’impression de suivre les héroïnes pour savoir si oui ou non, elles allaient se mettre en couple. Ce qui est d’autant plus dommage, car avoir comme thème la manipulation mentale pour pousser les gens à consommer, à donner leurs argents et voir pire, il y’avait de quoi nous tenir en haleine (exemple: le passage se déroulant aux Etats-Unis… Je ne dirais pas plus).  A la fin du récit, je constatais tristement de ne pas avoir eu le même plaisir  qu’avec le premier tome, bien que j’aie encore quelques questions sur l’énigmatique Athanor… Puis vint la nouvelle « bonus » qui accompagne ce roman.

Se nommant « Meurtres à la clef », nous retrouvons les deux jeunes femmes bloquées dans un manoir pour un week-end SPA et situé sur le haut d’une falaise en Normandie. Si elles étaient là pour se détendre, cela aurait pu être qu’un petit souci, mais étant sur place pour mener une mission à la demande de l’Athanor, cette situation risque de corser les choses. Et si ce n’était pas suffisant, les autres invités commencent à tomber comme des mouches…

J’ai adoré cette nouvelle! Je retrouvais les éléments qui m’avaient fait apprécier le premier tome, la romance d’Elfi et Inès, toujours présente avec sa touche d’humour, ne monopolisait plus toute l’attention et nous avons, en plus, un huis clos qui m’a fait rappeler avec plaisir Agatha Christie et les fameuses enquêtes de son célèbre personnage, Hercule Poirot. Ici, la narration est à la troisième personne, l’intrigue est bien menée de bout en bout et j’ai refermé le livre avec le désir de lire une autre de leurs aventures.

Conclusion:

Parfois, lorsqu’on attend avec impatience un nouveau rendez-vous avec des personnages que vous avez aimé, vous mettez la barre très haut… Et, parfois, cela se finit avec une légère pointe de déception qui gâche un peu le plaisir des retrouvailles. Mais alors que vous êtes sur le point de vous séparer de nouveau, une belle surprise inattendue surgit de nulle part et vous partez avec le sourire aux lèvres, prêts à revenir pour un prochain rendez-vous.

C’est ainsi que je résumerai ma lecture de ce second tome des aventures d’Elfi et d’Inès. Il y’ a eu quelques couacs, mais ce n’est pas autant que je les apprécie moins et je garde toujours l’envie de suivre leurs prochaines missions.

(Image à la une de  Iris-Zeible )