D’Olivier Adam
Paru le 23 août 2018
Chez Robert Laffont (collection R)
217 pages
16€
Quand mon père est ressorti du commissariat, il avait l’air perdu. Il m’a pris dans ses bras et s’est mis à pleurer. Un court instant j’ai pensé : ça y est, on y est. Léa est morte. Puis il s’est écarté et j’ai vu un putain de sourire se former sur son visage. Les mots avaient du mal à sortir. Il a fini par balbutier : « On l’a retrouvée. Merde alors. On l’a retrouvée. C’en est fini de ce cauchemar. » Il se trompait. Ma sœur serait bientôt de retour parmi nous mais on n’en avait pas terminé.
Après un bon nombre d’avis positifs sur ce roman et le fait qu’Olivier Adam soit présent au Livre Sur la place, je me suis lancée à mon tour dans La tête sous l’eau. Et je ne m’attendais pas à un roman si bouleversant !
La famille de Léa a été bouleversée lorsque celle-ci a disparu, après un concert. L’adolescente n’a plus donné signe de vie depuis cette fameuse nuit où tout a changé pour Thomas, le narrateur de cette histoire et le frère de Léa. Depuis sa disparition, Antoine n’attend qu’une seule chose : qu’on lui annonce que sa soeur est morte, qu’on l’a retrouvée. Les chances de la retrouver en vie sont tellement minimes que, pour Antoine, c’est la seule issue possible. Alors, quand son père reçoit un appel du commissariat, Antoine se dit que ça y est, ils savent enfin, leurs vies ne seront peut-être jamais les mêmes, mais au moins, elle peuvent reprendre, maintenant. Pourtant, Léa n’est pas morte, elle a été retrouvée. Et le cauchemar continue.
Je me suis complètement attachée au personnage d’Antoine, le narrateur, que j’ai beaucoup plaint mais qui était très mature pour son âge. Obligé de grandir trop vite, j’imagine. Son histoire (et celle de Léa) m’ont laissé le souffle coupé à de nombreuses reprises, j’ai terminé La tête sous l’eau très rapidement. Les réactions d’Antoine sont vives, empruntes d’une dure réalité et surtout, extrêmement crédible. Tout le roman est documenté, rien n’est laissé au hasard, tout est fait pour immerger le lecteur entièrement dans l’histoire de cette famille.
Si vous pensez lire un roman à suspense, ce n’est pas ici que vous le trouverez. Les événements sont plutôt attendus, les retournements de situation n’ont rien d’innovant mais ce qui l’est, c’est la façon dont le récit est raconté. La plume d’Olivier Adam est acérée, douloureuse même parfois. La tête sous l’eau s’apparente bien plus à un drame psychologique qu’à un thriller. C’est un presque coup de coeur pour le premier roman de cet auteur que je découvrais.
☆☆☆☆☆