J'aime le sexe mais je préfère la pizza de Thomas Raphaël
Bienvenue dans le monde de Thomas Raphaël, où les récits d'asiles psychiatriques remplacent les histoires du soir, où les mononucléoses se transmettent de père en fils et où les histoires d'amour naissent au crématorium. Quand il se perd au fond d'un sex-club ou à l'anniversaire de Mick Jagger, c'est toujours par l'humour qu'il retrouve son chemin. Rigoureusement honnête, jamais aussi cruel avec les autres qu'envers lui-même, Thomas Raphaël pose un regard candide sur un monde qu'il ne comprend pas mais dans lequel il garde espoir de trouver une place.
Je remercie Clara et les éditions J'ai Lu pour leur confiance.
J'aime le sexe mais je préfère la pizza, un titre accrocheur pour un recueil plein de candeur.
Thomas Raphaël se raconte dans plusieurs nouvelles qui le représente à plusieurs étapes de sa vie. Le regard que l'auteur pose sur les différentes étapes de sa vie, allant de l'enfance à l'âge adulte est étonnamment innocent.
De ses souvenirs avec sa grand-mère à la révélation de son homosexualité, Thomas Raphaël partage dans ses textes des souvenirs forts qui ont forgé sa personnalité. Ses mots laissent transparaître toutes les émotions et les sentiments qu'il a pu ressentir en vivant les moments qu'il a choisi de partager avec ses lecteurs.
La quinzaine de nouvelles qui composent ce recueil sont intimes et m'ont données le sourire à quelques reprises. Pour autant, je n'ai pas pu les apprécier toutes à leur juste valeur. Certains souvenirs m'ont laissé indifférente et ça m'a frustrée. Je n'ai pas réussi à comprendre le message que Thomas Raphaël voulait faire passer à travers eux.
J'aime le sexe mais je préfère la pizza est un livre très personnel qui présente Thomas Raphaël comme un homme discret et sensible. L'innocence qui se dégage de ses mots est touchante mais peut aussi être désarmante. Dans une nouvelle, l'auteur relate sa rencontre avec un homme qui est, aux yeux du lecteur, une scène d'agression sexuelle. Pour autant, il ne va pas s'appesantir dessus, ce qui est très déstabilisant...
Légère et attendrissante, cette lecture m'a fait passer un agréable moment.
"Ma grand-mère Isabelle savait parler de la mort. Ma mère n'était pas de cet avis, mais moi j'aimais qu'Isabelle me parle de la mort, la voix un peu plus grave que d'habitude, avec de mélange d'honnêteté et de désinvolture qui me donnait l'impression d'être un enfant spécial. Grâce à elle, j'étais un enfant qui connaissait la mort. J'étais un enfant philosophique."