Mathieu Menegaux
Grasset
2 mai 2018
226 pages
Ce roman est le type même du livre qui m’agace, me hérisse le poil, me met dans un état d’énervement incroyable. J’en lis peu pour ménager mon cœur !
La police fait irruption un matin à 6 heures chez Gustavo pour fouiller de fond en comble sa maison, puis l’emmène en garde à vue. Il est accusé d’homicide volontaire et de tentative d’enlèvement d’une enfant, faits qui remontent à trois ans.
Dès les premières lignes, on plonge dans le cauchemar de cet homme, de sa femme, de ses enfants. C’est efficace, c’est bien mené, et ça touche notre corde sensible, celle qui actionne le mécanisme de la révolte intérieure.
Par la focalisation successive sur chacun des protagonistes, l’auteur crée un climat de tension intense dont il est difficile de s’extraire. J’ai d’ailleurs lu ce livre quasiment d’une traite.
Mathieu Menegaux nous immerge dans la tête des personnages et donc dans leurs questionnements, leurs craintes, leurs agacements, devant la machine à broyer de l’humain qu’est la police, et devant celle, peut-être encore plus terrible, des réseaux sociaux, parce que c’est moi, c’est toi, c’est eux et c’est nous. Et surtout, on sait que ça arrive, que c’est malheureusement bien ainsi que les hommes jugent…