« Sous mon crâne, Bella s’éclaircit la gorge. Elle réclame mon attention. Je la repousse. »
Genre : Thriller psychologique
Nationalité : Anglais
Date de publication : Août 2018
Éditeur : Casterman
Traduction : Nathalie Bru
Note :
Résumé :
Je commence par taper mon ancien nom.
Ella Black. Mes doigts tremblent.
J’ai besoin de savoir qui je suis.
Je
Ne
Sais
Pas
Qui
Je
Suis.
Mon avis :
Enthousiaste, c’est le mot. J’étais même très enthousiaste à l’idée de découvrir un nouveau d’Emily Barr, son précédent, Flora Banks ayant été pour moi un merveilleux coup de coeur. Après avoir découvert le résumé, je trépignais même d’impatience. Je m’attendais à revivre une nouvelle fois une belle expérience de lecture, de celles que l’on oublie pas. Malheureusement, je ne peux pas dire que la mayonnaise est vraiment pris cette fois-ci. J’oserais même dire que j’ai été déçue …
Pourtant, le résumé m’avait clairement mis l’eau à la bouche et les premières pages étaient prometteuses. Mais mon euphorie s’est mise à fondre comme neige à soleil à mesure que j’avançais dans le récit. De fait, l’intrigue met du temps à se mettre en place, un peu trop à mon goût. Après ça, c’est un peu comme les montagnes russes, l’intérêt remonte avec les rebondissements liés à la quête d’identité d’Ella puis redescend jusqu’au prochain rebondissement et ainsi de suite. À cela s’ajoute une romance venant tout droit du pays des bisounours, celle qui fait vomir des paillettes. Trop idéalisée, mièvre au possible mais surtout très peu crédible, cette dernière n’apporte strictement rien au roman, au contraire elle l’alourdit à mon sens. Vous l’aurez compris, je ne suis pas adepte de ce genre de romance guimauve.
Et c’est ce qui me permet de rebondir sur les personnages, ou plutôt sur Ella principalement. Allons droit au but, car un détour serait futile, j’ai pas accroché. Pour moi, la jeune femme manque de profondeur mais est surtout très immature. Je n’ai pas réussi à m’attacher à elle et je dois avouer ne pas avoir compris certaines de ces réactions, un peu trop excessives à mon goût. En plus de cela, l’aspect psychologique n’est pas aussi développé que je me l’étais imaginé et c’est ce qui m’a sans doute le plus déçu. En effet, l’héroïne est présentée comme une personne complexe, doté d’une face sombre. Ma curiosité piquée au vif, j’étais impatiente d’en savoir plus mais au bout du compte, je suis un peu restée sur ma faim. Pour ce qui est des autres personnages, difficile de se faire une opinion puisqu’ils n’apparaissent que très peu au final.
Toutefois, quelques points positifs sont à souligner. En premier lieu, l’intrigue est bien ficelée et ce jusqu’à la fin. Pas de fausses notes et ça, c’est important. En cela, j’ai bien retrouvé la patte d’Emily Barr qui m’avait littéralement enchanté dans Flora Banks. Il en va de même pour le style, un peu brute et décousu mais toujours fluide que j’aime tant. Ensuite le fond de l’histoire, cette quête d’identité reste un sujet intéressant, peut-être pas assez exploité dans le cas présent mais pas moins divertissant. J’ai aussi beaucoup aimé le message que véhicule indirectement ce roman à travers les sentiments d’Ella envers sa famille. Je ne vous en dis pas plus, au risque de vous spoiler et tout le monde sait que le spoil, c’est mal.
Finalement, je ne sais trop quoi penser de ce roman. Ma lecture fut distrayante mais sans plus. Il est certain qu’il a manqué ce petit quelque chose, ce petit truc en plus qui fait toute la différence mais je ne vais très certainement pas vous dissuader de le lire. C’est pas le genre de la maison. Je dirais que si vous voulez chasser la grisaille de la rentrée, les aventures d’Ella dans les favelas de Rio de janeiro devrait vous rappeler vos vacances d’été et vous aider à surmonter votre petit coup de blues.
Bisous à vous mes petits bouquineurs et surtout, bonne rentrée !
Tous droits réservés.L’auteure :
Emily Barr est une écrivaine et romancière de voyage britannique, auteur de romans tels que Cuban Heels, Baggage, The Life you want The perfect Lie, et plus récemment,The One memory of Flora Banks, un roman pour les jeunes adultes, son premier grand succès. Elle a étudié l’histoire de l’art à l’Institut Courtauld, remportant le Guardian Student Journalist of the Year award en 1994. Elle a écrit des colonnes de voyage pour The Guardian et The Observer et vit à Cornwall avec son partenaire et leurs enfants.
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