Il y a un peu plus de trois ans, je vous parlais d'un premier roman qui m'avait fait la plus forte impression, Un jeune homme prometteur, de Gautier Battistella. L'auteur est de retour avec un nouveau roman au titre pénétrant : Ce que l'homme a cru voir.
Libres pensées...
Un homme, Simon, retourne dans son village natal, Verfeil, à la mort d'Antoine, un ami d'enfance. Lui dont le métier est de libérer les autres de leur passé en effaçant les traces numériques qui peuvent se perdre dans les limbes d'internet est soudain confronté au sien, à sa part de secret et d'ombre. Aux côtés de Laura, sa compagne, de son père Marius, et des témoins du drame qui s'est joué vingt ans plus tôt.
Le roman débute par l'histoire de l'aïeul de Simon, Gregor, polonais, ayant traversé alors qu'il était jeune l'Europe en guerre pour rejoindre la France : ce volet épique du roman suffit à capter immédiatement l'intérêt du lecteur, alors même qu'il ne s'agit là que d'une introduction, et que Gregor ne fera plus véritablement partie de l'intrigue par la suite. C'est toutefois une entrée en matière efficace, avant de faire la rencontre du protagoniste, Simon, et de le suivre jusqu'à Verfeil.
Gautier Battistella semble avoir une appétence pour un certain terroir, pour le mettre en mots et le faire vivre, lui que l'on croit dépérir loin des regards. Sous sa plume, la terre toulousaine, Verfeil, devient un théâtre, une atmosphère s'y tisse, qui prend Simon au piège de son histoire familiale. Rapidement, une tension est palpable, on devine qu'il ne dit pas tout sur la relation qui le lie à Antoine, sur ce qu'ils ont partagé, sur la raison pour laquelle on discerne comme une rancoeur à son endroit. Autour de lui, son père, dont il ne paraît guère proche et qui figure pourtant un vieil homme intéressant, et Laura, qui découvre un visage nouveau de son époux, cherche à le soutenir, et se heurte à un mur.
Peu à peu, le croquis se précise, on devine quel fantôme hante Simon, et le récit évolue jusqu'à un dénouement qui éclaire tant le titre que la quête du lecteur, en révélant la méprise qui a noué Simon vingt années durant.
L'intrigue a évoqué pour moi, à certains égards, le roman de Chalandon, Le jour d'avant, bien que plus simple dans sa construction. Je me suis en outre régalé de la prose de l'auteur, qui est toujours aussi savoureuse, et porte de véritables pépites d'humour et de poésie, en dépit du sujet grave qui sous-tend le texte.
Ce que l'homme a cru voir est donc un deuxième roman réussi, qui confirme le talent d'écriture de Gautier Battistella, et nous rend impatients de découvrir sa prochaine oeuvre.
Pour vous si...
Libres pensées...
Un homme, Simon, retourne dans son village natal, Verfeil, à la mort d'Antoine, un ami d'enfance. Lui dont le métier est de libérer les autres de leur passé en effaçant les traces numériques qui peuvent se perdre dans les limbes d'internet est soudain confronté au sien, à sa part de secret et d'ombre. Aux côtés de Laura, sa compagne, de son père Marius, et des témoins du drame qui s'est joué vingt ans plus tôt.
Le roman débute par l'histoire de l'aïeul de Simon, Gregor, polonais, ayant traversé alors qu'il était jeune l'Europe en guerre pour rejoindre la France : ce volet épique du roman suffit à capter immédiatement l'intérêt du lecteur, alors même qu'il ne s'agit là que d'une introduction, et que Gregor ne fera plus véritablement partie de l'intrigue par la suite. C'est toutefois une entrée en matière efficace, avant de faire la rencontre du protagoniste, Simon, et de le suivre jusqu'à Verfeil.
Gautier Battistella semble avoir une appétence pour un certain terroir, pour le mettre en mots et le faire vivre, lui que l'on croit dépérir loin des regards. Sous sa plume, la terre toulousaine, Verfeil, devient un théâtre, une atmosphère s'y tisse, qui prend Simon au piège de son histoire familiale. Rapidement, une tension est palpable, on devine qu'il ne dit pas tout sur la relation qui le lie à Antoine, sur ce qu'ils ont partagé, sur la raison pour laquelle on discerne comme une rancoeur à son endroit. Autour de lui, son père, dont il ne paraît guère proche et qui figure pourtant un vieil homme intéressant, et Laura, qui découvre un visage nouveau de son époux, cherche à le soutenir, et se heurte à un mur.
Peu à peu, le croquis se précise, on devine quel fantôme hante Simon, et le récit évolue jusqu'à un dénouement qui éclaire tant le titre que la quête du lecteur, en révélant la méprise qui a noué Simon vingt années durant.
L'intrigue a évoqué pour moi, à certains égards, le roman de Chalandon, Le jour d'avant, bien que plus simple dans sa construction. Je me suis en outre régalé de la prose de l'auteur, qui est toujours aussi savoureuse, et porte de véritables pépites d'humour et de poésie, en dépit du sujet grave qui sous-tend le texte.
Ce que l'homme a cru voir est donc un deuxième roman réussi, qui confirme le talent d'écriture de Gautier Battistella, et nous rend impatients de découvrir sa prochaine oeuvre.
Pour vous si...
- Vous aviez été sensible à l'histoire goutue d'Un jeune homme prometteur, et vous laisseriez bien embarquer pour une nouvelle intrigue en terre du sud ouest