Simon fait partie d’une expédition scientifique au pôle sud en tant que médecin. Il ne pense qu’à revenir dans un pays chaud et confortable jusqu’au jour où un étrange signal apparaît sur l’écran d’un des appareils de mesure. Des ruines vieilles de plus de 900 000 ans, enfouies sous 980 mètres de glace, viennent d’être découvertes au point 612 de l’Antarctique…
« Je suis entré, et je t’ai vue.
Et j’ai été saisi aussitôt par l’envie furieuse, mortelle, de casser, de détruire tous ceux qui, là, derrière moi, derrière la porte, dans la Sphère, sur la glace, devant leurs écrans du monde entier, attendaient de savoir et de voir. Et qui allaient TE voir, comme je te voyais.
Et pourtant, je voulais aussi qu’ils te voient. Je voulais que le monde entier sût combien tu étais, merveilleusement, incroyablement, inimaginablement belle.
Te montrer à l’univers, le temps d’un éclair, puis m’enfermer avec toi, seul, et te regarder pendant l’éternité. »
Le début de l’histoire m’a particulièrement plu : j’avais très hâte de connaître ce qui se cachait sous le glace dans une sphère d’or impénétrable. Simon, narrateur occasionnel, nous livre ses sentiments sur l’expédition de manière postérieure, une fois revenu à Paris. Ces courts passages ne font qu’augmenter le mystère autour de cette découverte polaire. Qu’est-ce qui a pu le bouleverser autant sous la glace de l’Antarctique ? Pourquoi peine t-il à retrouver sa vie urbaine ? De quoi attiser la curiosité… Et je n’ai pas été déçue ! Les personnages sont tous très intéressants à leur façon : Simon l’est en fait principalement pour les sentiments qu’il éprouve pour « la découverte » (haa ! c’est dur de ne pas en dire plus ! ;)), et on a finalement peu d’informations à son sujet. Les autres chercheurs ont des caractères variés et certains préjugés que j’ai pu avoir sur des personnages se sont finalement révélés faux par la suite. L’ensemble des personnages dépeint un milieu scientifique essentiellement masculin, à l’exception d’une femme dans l’équipe…
Si le début de l’histoire est rythmé, le milieu du roman alterne entre des passages tout aussi intéressants et d’autres qui trainent un peu en longueur à mon goût : on en sait finalement presque trop. L’auteur nous raconte tout ce qui s’est passé il y a 900 000 ans dans les moindres détails alors que tout n’est pas d’une importance capitale, si bien que cela laisse finalement peu de place à l’imagination. Je préfère être dans l’attente de la vérité qu’à un stade où l’on croit tout connaître alors que ce n’est pas forcément le cas… Et pour cause, je ne m’attendais pas du tout au retournement final, l’effet de surprise est très réussi ! Il clôt l’histoire en beauté et donne envie de relire le début du livre pour y découvrir d’éventuels indices…
Entre découverte scientifique, romance et fantastique, La nuit des temps marie des genres très différents pour former une histoire captivante que j’ai adorée !
Mlle Jeanne