Chronique de lecture : Les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand

Après quatre longs mois, je suis enfin arrivée au bout des Mémoires de François-René de Chateaubriand.

Chronique de lecture : Les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand

Je n’ai qu’un mot : ouf…

Cette lecture était intéressante et enrichissante, mais je touche du doigt les limites de mon côté obsessionnel. S’attaquer d’un coup à une œuvre littéraire aussi longue et dense, en version intégrale et avec les disponibilités qui sont les miennes, n’est tout simplement pas une bonne idée. Proust était déjà une sacrée aventure et je n’en ai lu que le premier tome !

Ceci dit, je ne regrette pas de m’être essayée à cet auteur. Les Mémoires recouvrent divers aspects de sa vie : du personnel bien sûr, avec sa jeunesse, l’évolution de sa carrière littéraire, mais surtout énormément de politique et d’historique sur une période allant de la Révolution française à la Restauration. Ce ne sont pas forcément les époques qui me sont les plus familières et j’ai appris pas mal de choses.

J’ai aussi apprécié la découverte des analyses politiques de Chateaubriand, royaliste, mais très conscient des avancées inexorables du progrès et fervent défenseur des libertés, notamment de la presse. La fin, notamment, proposait une analyse étonnamment actuelle de l’avenir de la société, avec l’exigence d’égalité (notamment économique et sociale) qui se ferait de plus en plus pressante suite à la fin de la monarchie et à l’érosion des privilèges. L’auteur mettait le doigt sur le recul de l’Église et des autorités qui s’imposaient autrefois de manière absolue à des populations entières. Tout en s’opposant frontalement à la tyrannie, il n’hésitait pas à pointer du doigt les écueils qui guettaient les gouvernements trop faibles, focalisés sur le calcul politique et les petits arrangements ; à ses yeux, après Napoléon (qu’il critiquait pourtant avec force), l’époque des grands hommes était bien passée. Constamment engagé au service de la famille royale déchue après les Journées de Juillet 1830, il en pointait pourtant les erreurs et les errances avec une parfaite clarté.

J’ai aussi beaucoup aimé les lettres et chapitres annexes consacrés à Madame Récamier, la tendre amie présentée comme un véritable ange. J’aurais bien aimé en savoir plus sur cet aspect mais ce n’était pas là le but premier de l’ouvrage… Je suis une incorrigible romantique !

Je vais maintenant faire une petite pause dans les classiques (j’ai déjà dit OUF ?) pour tenter quelques extraits de Marc Lévy, petite curiosité… Je vous en dirai des nouvelles.

Bon week-end !

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