Le village de pêcheurs se meurt. Les naufrages se multiplient, les enfants sont retrouvés noyés, le poisson a disparu, la conserverie tourne au ralenti. Pour les habitants, le Kraken est la source de tous les maux. Une créature fantastique, tapie dans l’ombre de l’océan, prête à frapper. Damien est le simplet du village. Enfant étrange, insaisissable, il est persuadé de pouvoir tuer le Kraken. Il débarque chez un présentateur télé célèbre pour son émission consacrée aux créatures des abysses afin de lui demander son aide. Ce dernier, une fois arrivé sur place, découvre des marins prisonniers de leurs peurs et de leurs coutumes. Il découvre aussi que les morts attribuées au Kraken cachent une vérité encore plus monstrueuse…
Niveau dessin, le trait de l’italien Bruno Cannucciari est hyper expressif, proche du comics, porté par des couleurs vert de gris aussi tristes que les âmes des autochtones.
Une belle surprise, prenante, nerveuse, tendue, sans le moindre rayon de lumière. Clairement pas un album qui redonnera le moral à celles et ceux qui l’ont dans les chaussettes mais en ce qui me concerne ce genre d’ambiance me va comme un gant donc je me suis régalé. Et je ne suis apparemment pas le seul puisque ce Kraken vient de remporter le prix du meilleur album italien de l’année au festival de Rome.
Kraken d’Emiliano Pagani et Bruno Cannucciari. Soleil, 2018. 104 pages. 17,95 euros.