644 pages
Une fois n’est pas coutume, je n’avais absolument pas repéré ce roman à sa sortie en VO. Et je me demande encore comment il a pu au travers des mailles de mon filet parce qu’il avait tous les ingrédients réunis pour me taper dans l’oeil.
La couverture VO a été gardée pour la VF, et vu la beauté de l’illustration, c’est un choix plus que judicieux de la part des éditons Casterman.Quand au début de l’été, j’ai commencé à croiser les épreuves non corrigées sur Instagram et sur les blogs, « L’ars Arcana » m’a envoûté.
Je remercie les éditions Casterman et Babelio pour l’envoi de ce service presse.
Arrêter le magicien.
Voler le Livre.
Sauver le futur.
De nos jours à New York, les magiciens vivent terrés dans Manhattan, piégés par le Brink, une barrière d’énergie sombre inventée par l’Ordre. S’ils la traversent, ils perdent leur pouvoir, et souvent leur vie.
C’est compter sans Esta, une magicienne ultra-douée qui récupère des artéfacts de l’Ordre en voyageant dans le temps. En effet, la jeune fille a le don de circuler à travers les époques. Et l’heure de sa grande mission est venue : elle doit se rendre en 1902 et empêcher un Magicien de se jeter du haut du pont de Brooklyn avec le Livre ancien contenant les secrets de l’Ordre. Esta saura-t-elle trahir le passé et ceux qu’elle aime pour sauver l’avenir ?
Quand j’ai reçu le roman dans ma boîte aux lettres, j’ai eu un peu peur. Il faut dire que le roman est une belle brique. J’avais la hantise de ne pas réussir à le lire avant de partir en vacances, mais l’histoire est tellement intéressante et addictive que j’ai dévoré les pages en seulement quelques jours.
Pas un instant à perdre, le roman commence par une scène d’action. Le lecteur est immédiatement plongé au coeur de l’histoire. Cette entrée en matière donne le ton. Il faut s’y habituer, car l’auteure Lisa Maxwell ne laisse aucun temps mort. Le ton est donné et l’ambiance également. J’ai adoré l’atmosphère de l’histoire.Imaginez un peu : il fait nuit et une brume opaque recouvre la ville de Manhattan dérobant à nos yeux les petites frappes des gangs qui se partagent la ville.
Esta est une jeune magicienne qui a appris très tôt à utiliser son affinité pour commettre des vols. Un jour, elle reçoit la mission de retourner dans le passé pour soustraire le livre qui sauvera tous les magiciens.
Esta est une héroïne très solitaire, car suite à un accident, elle doit faire le voyage dans le passé toute seule, sans l’aide de son acolyte et de son mentor.
Dans le passé, Esta fait la connaissance de Dolph, le chef de gang des magiciens ainsi que de Harte, un magicien vivant en marge de la société de Manhattan. L’auteure a choisi de mettre en avant ces trois personnages en leur donnant tour à tour la parole. Les points de vue s’alternent et les chapitres courts donnent du rythme au récit. Il est littéralement impossible de s’ennuyer en lisant ce premier tome.
L’univers de « Le dernier magicien » est riche, puissant et surprenant. La magie n’a rien à voir avec celle que l’on connaît comme dans Harry Potter. Ici, il est question d’affinité. Esta, Dolph et Harte sont nés avec, et ils ont travaillé durs pour être les meilleurs dans leur domaine. Ensemble, ils tente vainement de combattre l’Ordre afin d’avoir le droit de vivre sans restriction.
Lisa Maxwell sous couvert de magie, des restrictions et de confrérie parle de sujets beaucoup plus sérieux. Les magiciens du monde sont attirés par Manhattan. Ils débarquent en masse sur l’île sans savoir qu’une fois débarqués, ils seront prisonniers à jamais. L’Ordre représente une partie de la population qui se pense être la race humaine ultime, sans défaut. L’Ordre combat férocement les magiciens grâce à une idéologie discriminatoire proche de la solution finale mise en place pendant la Seconde Guerre mondiale.
Lisa Maxwell nous livre un roman fantastique qui flirte également avec le genre historique. L’immersion dans le début du XXe siècle à Manhattan est totale. La guerre des gangs fait rage, et l’auteure décrit parfaitement l’ambiance des guerres de quartiers en introduisant des personnages historiques.
Les personnages ont été étudiés et parfaitement construits pour attiser notre curiosité et notre enthousiasme tout le long du récit. Esta qui n’est pourtant pas une jeune fille naïve avec tout ce qu’elle a déjà vécu, va voir ses relations les plus proches s’étioler petit à petit pour apprendre que les gentils ne sont pas si gentils que ça, et d’autant plus que les méchants n’ont pas que de mauvaises intentions.
Le roman est intelligent, et la fin vous donnera envie soit de balancer le livre par la fenêtre à cause d’un sentiment de frustration extrême soit vous ruer sur la suite en version originale.
Si vous deviez craquer pour une sortie ce mois-ci, craquez pour « Le dernier magicien », car il ne vous décevra pas.