Des ténèbres des bas-fonds aux éclats de la cour royale, la cité d’Arachnae se livre dans toute son horreur et ses excès… Dans le secret des arcanes du palais se joue une guerre souterraine entre le prince Alessio et les Moires, qui remettent en cause sa légitimité. Dans les riches faubourgs de la ville, une secte démoniaque étend son influence sur l’aristocratie décadente de la cité. Dans le Labyrinthe, quartier sordide où se côtoient la misère et le vice, les autorités retrouvent des corps d’enfants torturés. Afin de résoudre ces crimes en série, la jeune bretteuse libertine Théodora doit s’allier à l’austère capitaine de la milice Tigran Gracci… Se laisseront-ils engluer dans la toile mortelle de la destinée ?
Pourquoi ce livre ? Je n’en suis pas à mon premier Charlotte Bousquet, je me rends même compte que j’en ai lu pas mal d’elle, ce qui m’étonne puisque j’en garde quelques rares souvenirs - et pas forcément des meilleurs. Jugés trop jeunesse à mon goût, c’est la raison pour laquelle je me suis dirigée vers L’Archipel des Numinées, sa saga Dark Fantasy. Et quand mon homme m’a proposé une lecture commune dessus, je ne pouvais pas dire non… Même si le bougre n’a pas toujours pas terminé le livre à l’heure où je tape cette critique !
Arachnae, c’est l’histoire d’une cité gangrenée jusqu’à la moelle. Et elle le supporte très bien ainsi, il faut bien des déboires pour équilibrer les forces. Sauf que la peste pointe son nez, une violence inouïe portée envers les enfants, la plupart orphelins, des figures de pureté parfaites pour quelques crimes démoniaques. L’intrigue avance sous le regard de plusieurs personnages. L’alternance de point de vue permet d’apporter du rythme et une certaine tension, certains chapitres se terminent subitement, dans le sens où on apprend quelque chose, un détail donnant l’envie de poursuivre sa lecture sans discontinuer. L’univers est extrêmement bien décrit, définit. On perçoit toutes les descriptions avec une netteté saisissante, la plume prodiguant couleurs et sensations à cette ambiance glauque. Car oui, ce livre est avant tout un amas de violences perpétuelles, une horreur indescriptible qui tend à plonger le lecteur dans un malaise croissant. Tous les vices corporels sont énumérés, du “simple” viol jusqu’à l’éviscération et j’en passe. Ces scènes reviennent très souvent dans l’intrigue, ce n’est pas qu’une fois histoire de donner le ton de ce à quoi les personnages sont amenés à faire face. Charlotte Bousquet en fait un rappel incessant, désagréable. J’ai vraiment eu l’impression d’atteindre, de franchir mes limites avec cette intrigue. Cela s’est d’ailleurs ressenti dans mon rythme de lecture, considérablement ralenti alors que le livre compte à peine 350 pages. La fin survient comme une bénédiction, on se souvient de personnages vus au début, des personnages qu’on pensait inutilisables. Au fond, je ne suis pas tellement surprise de les voir débarquer, me suis simplement dit “ah oui, ils existent”. Enfin, j’ai senti un réel soulagement à l’idée d’être venue à bout d’un tel ouvrage. En partie concernée par les scènes décrites, ce fut un réel supplice que de lire encore et encore les détails. Mon avis est donc mitigé par rapport à ça, et c’est pour ça que je tenterai le second tome dans quelques années, puisque mon blocage n’était pas dû au style mais à l’intrigue.
J’ai apprécié que le régime politique soit matriarcal. Cela change, seulement on ne s’en rend pas vraiment compte puisque cette époque rompt la tradition, ayant un mâle à sa tête. Forcément, on a l’impression de rentrer dans le topos de la Fantasy, avec un roi ou un prince à sa tête. Idem, la Trinité avec Atropos, Lachesis et… le troisième nom m’échappe ! Bref, cette Trinité est vraiment intéressante, bien que sous exploitée. On les voit peu et leur utilisation fait pâle figure, tombant dans le commun du genre.
Les personnages sont foule mais, contre toute attente, on les assimile assez rapidement, les replaçant sans difficulté dans leur contexte. Je n’ai pas été transcendée par l’héroïne Théodora, elle me semble trop caricaturale, trop sûre d’elle et trop rebelle malgré sa position pour être crédible. Orpheline de son état, elle grimpe dans la hiérarchie sociale sans sourciller, acquérant de l’importance au fil de l’intrigue. Pas crédible… J’ai bien aimé Tigran (nom sorti de mémoire), un capitaine honorable. Son sort m’a touché, comme quoi je me suis réellement attachée à lui.
La plume est belle. Légère malgré la difficulté du sujet, elle offre un parfait contraste et permet de rester scotché à l’intrigue - pour peu qu’on sache faire face à cette fange ! Poétique et immersive, elle donne pas mal de détails amenant le parfait visuel des scènes et décors. J’ai beaucoup aimé, bien plus que dans mes précédentes découvertes de cette autrice. Une bonne raison pour vouloir tenter l’aventure avec le second tome !
Enfin, j’aime beaucoup la couverture. Sobre, elle donne un détail léger de l’intrigue, permettant de visualiser ce qui passe du côté de Théodora. Je ne vous en dirai pas plus, mais j’ai apprécié !
Un premier tome mitigé en raison d’une intrigue trop sombre à mon goût. La violence est partout, exposée aux yeux du lecteur avec des descriptions crues. C’est dur, malaisant, repoussant. J’ai suffoqué. Les personnages ne sont pas particulièrement mémorables, hormis peut-être le capitaine.. C’est surtout que la plume qui m’a poussée jusqu’à bout, si légère et embellie. Je recommande ce livre à un public mature, prévenu, et surtout aux gens qui souhaitent percevoir leurs limites.
12/20
Les autres titres de la saga :
1. Arachnae
2. Cytheriæ
3. Matricia
- saga terminée -
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Ratkiller - Lecture en cours