L'armée est consultée. (c) Editions Notari.
L'indignation est facile, l'action beaucoup moins. C'est ce que pointe avec un solide humour noir l'album jeunesse de l'artiste portugaise Catarina Sobral, publié en français, "Comment ça, il a renoncé?" (Editions Notari, 36 pages). Un grand format dont le graphisme fait penser à celui du duo hongrois Eva Janikovszky (1926-2003) pour les textes et Laszlo Réber (1920-2001) pour les illustrations (lire ici), avec ses petits bonshommes rigolos et colorés posés sur le papier.
L'heure est grave. (c) Editions Notari.
Bel aboutissement pour un album entamé il y a trois ans sur un coin de table dans un restaurant à Bologne! Car il est un appel vibrant à trouver des solutions par rapport à la nature qui se déglingue. Le texte évoque tout de suite, sur fond noir, "le jour où le monde a renoncé". Bouf, d'un coup, ce dernier a disparu, excellente allégorie. Plus de plantes, plus d'animaux, plus d'océans ni de continents. Il faut donc que les humains cherchent des solutions. Oui, mais où?En autant de doubles pages aux fonds de différentes couleurs, l'artiste convoque successivement les politiciens, l'armée, les scientifiques aérospatiaux, les astronautes, les philosophes, les écologistes, les physiciens, les cuisiniers, les fabricants d'hologrammes, sans oublier le meilleur joueur de football du monde. Quelle solution proposent-ils? C'est un fameux brouhaha chaque fois entre les intervenants et l'occasion de remarquables commentaires de la part de ceux qui passent par là.
Constatations, et solutions? (c) Editions Notari.
Simples mais solidement campées, les images sont très intéressantes par leur composition qui juxtapose les orateurs ainsi que par leur sobriété aussi expressive que les dialogues entre les personnages. Les remarques et les réflexions valent le détour. Voilà le développement durable abordé de front dans ce qu'il a de plus alarmant. Mais des solutions seront esquissées en finale par la population après le rapport des spécialistes sur leurs diverses cogitations. Et le monde pourrait peut-être revenir. Une fable judicieuse pour ouvrir les yeux sur l'état de la planète dont le propos inquiet est tempéré par un humour omniprésent. A partir de 8 ans.