La campagne japonaise se vide peu à peu. L’exode rural ne laisse que des villages fantômes hantés par des vieillards attendant sagement la grande faucheuse. A Shishikari, l’espoir de renouveau est pourtant palpable depuis l’installation de Keita Izumi. Ce trentenaire a connu un vif succès en relançant la production d’une figue noire au goût délicieux. Le développement de son verger a permis à l’économie locale de repartir sur les chapeaux de roue, à tel point que la recherche de main d’œuvre est permanente. Mais le jour où un inconnu au comportement étrange propose ses services, tout dérape. Apprenant que l’homme est un assassin fraîchement sorti de prison, Keita refuse de l’engager. Lorsqu’il le voit de nouveau rôder près de son exploitation le lendemain et qu’il le surprend en train d’observer son ex-femme et sa fille, la peur et la colère le poussent à réagir de façon inconsidérée…
Un manga à lire comme le premier épisode d’une série télé où se posent les bases d’une intrigue addictive. Rien de glauque, de morbide ni de sanguinolent, tout se passe ici dans les têtes (pour l’instant du moins). Je ne suis pas un grand lecteur de thriller (loin s’en faut !) mais il me semble que la trame de celui-ci ne brille pas par son originalité. Pour autant, la qualité est au rendez-vous de ce récit où des hommes sans histoire sont poussés dans leurs retranchements par la peur et l’angoisse. Il suffit parfois de l’arrivée d’un élément perturbateur pour faire vaciller la sérénité et l’équilibre d’une paisible communauté.
Au-delà des faits, Tetsuya Tsutsui fouille les recoins les plus sombres de la nature humaine. Il montre que sous des apparences tranquilles personne n’est à l’abri d’un écart de conduite. Dès lors les rôles se confondent ou s’inversent, les victimes ont tôt fait de basculer du côté des coupables. Et derrière les actes, les questions : Jusqu’où peut-on aller pour protéger les siens ? A quel moment s’autorise-t-on le droit de bafouer la loi ? Comment la simple méfiance peut se transformer en légitime défense ?
Aucune réponse dans ce premier tome mais autant d’hameçons lancés avec maestria pour ferrer un lecteur impatient de connaître la suite. Diaboliquement efficace !
Noise T1 de Tetsuya Tsutsui. Ki-oon, 2018. 190 pages. 7,90 euros.
Toutes les BD de la semaine sont à retrouver chez Moka !
Un manga à lire comme le premier épisode d’une série télé où se posent les bases d’une intrigue addictive. Rien de glauque, de morbide ni de sanguinolent, tout se passe ici dans les têtes (pour l’instant du moins). Je ne suis pas un grand lecteur de thriller (loin s’en faut !) mais il me semble que la trame de celui-ci ne brille pas par son originalité. Pour autant, la qualité est au rendez-vous de ce récit où des hommes sans histoire sont poussés dans leurs retranchements par la peur et l’angoisse. Il suffit parfois de l’arrivée d’un élément perturbateur pour faire vaciller la sérénité et l’équilibre d’une paisible communauté.
Au-delà des faits, Tetsuya Tsutsui fouille les recoins les plus sombres de la nature humaine. Il montre que sous des apparences tranquilles personne n’est à l’abri d’un écart de conduite. Dès lors les rôles se confondent ou s’inversent, les victimes ont tôt fait de basculer du côté des coupables. Et derrière les actes, les questions : Jusqu’où peut-on aller pour protéger les siens ? A quel moment s’autorise-t-on le droit de bafouer la loi ? Comment la simple méfiance peut se transformer en légitime défense ?
Aucune réponse dans ce premier tome mais autant d’hameçons lancés avec maestria pour ferrer un lecteur impatient de connaître la suite. Diaboliquement efficace !
Noise T1 de Tetsuya Tsutsui. Ki-oon, 2018. 190 pages. 7,90 euros.
Toutes les BD de la semaine sont à retrouver chez Moka !