Editions: Gallimard; Édition : 01 (18 août 2016)
Collection :Blanche
Genre: Roman / Thriller psychologiqueNombre de pages: 240Thèmes traités: famille, enfant, drame, folie
"Son visage est comme une mer paisible, dont personne ne pourrait soupçonner les abysses.""Elle a l'intime conviction à présent, la conviction brûlante et douloureuse que son bonheur leur appartient. Qu'elle est à eux et qu'ils sont à elle."
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture.
On le veut polar mais ce n'est pas ça! C'est un roman plutôt psychologique. La fin du livre est elle-même son début donc il n y a pas de suspens: c'est juste une envie de découvrir les raisons de l'acte de la nounou.
Je suis restée sceptique, me disant que si ce livre n'a pas obtenu le Prix Goncourt, l'aurai-je lu? Je ne connaissais pas l'auteur avant ce grand tapage publicitaire pour le prix. C'est une interview de Leila Slimani qui m'a poussée à le lire : j'ai beaucoup aimé son discours.L'écriture est très simple mais recherchée. Nous lisons l'histoire d'un couple moderne qui recrute une nounou. Rien de nouveau, c'est courant. Actuellement, tous les couples cherchent la perle rare pour lui confier leur "trésor".Une intrusion fatale : le mot que j'ai eu en tête quand au fil de ma lecture j'ai été plus qu'une fois énervée par le comportement de Louise (la nounou) Les parents observent mais ne disent rien. [« Ma nounou est une fée » disait Myriam]Une polémique : A travers Myriam, Leila slimani réchauffe un débat déjà lancé par des féministes : Une femme qui veut à tout prix reprendre sa place de femme "active" professionnellement parlant et cette maman (toujours Myriam) qui a du mal à confier ses enfants , elle a peur. C'est le boulot qui l'emporte. J'ai eu du mal à ne pas crier : " tu voulais ta liberté, voilà le prix, assume!!!" mais en même temps je ne la blâme pas : c'est la société et le mode de vie qui veulent ça. Et puis la routine peut causer des dégâts quand certaines femmes n'acceptent pas leur statut de femme au foyer ou de maman. Le prix à payer est très fort, horriblement fort. Cependant je n'ose pas l'incriminer. La responsabilité est partagée: ses enfants ont aussi un papa.Certaines scènes choquent quand Louise monologue, rêve, se rappelle. Son histoire donne froid au dos. Elle terrifie mais sa voix est mélodieuse et ses chansons sont douces et rassurantes. Que demande de plus une maman? Une nounou qui chante en douceur et la voilà rassurée, confiant sa vie, celle de ses enfants et son foyer à une étrangère. Quand on découvre la vie passée de Louise, on se demande pourquoi certains parents n’enquêtent pas sérieusement et se fient aux recommandations des amis.*Une histoire vraie: L'auteur s'est inspiré d'un fait divers américain (2012)A lire si vous voulez fouiner dans un passé douteux d'une nounou "dérangée" mais si vous cherchez l'effet thriller ou polar avec suspens et enquêtes, ce n'est pas le livre qu'il faut.
Leïla Slimani, née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc, d'une mère franco-algérienne et d'un père marocain, est une journaliste et écrivain franco-marocaine. Biographie ICI