Mon mois de septembre s’est avéré à la fois chaotique et exaltant. Les rénovations épineuses de ma cuisine ont occupé le plus clair de mon temps. Fort heureusement, le mois a été entrecoupé par ma courte et intense virée au Festival America. Pour un compte rendu détaillé de mes péripéties, je vous invite à lire le billet détaillé de Cendrillon-Electra. Son anglais impeccable m’a ouvert des portes et sauvé la face à maintes reprises. Grâce à elle, j’ai pu faire dédicacer La souplesse des os de D.W. Wilson, un recueil que j’attendais depuis belle lurette. J’ai aussi fait déshabiller Christian Kiefer, l’auteur de Les animaux, pour prendre une photo de son impressionnant tatouage. Vincennes: des lieux magiques et une atmosphère électrisante. L’accessibilité des auteurs, leur gentillesse et leur simplicité sont remarquables. On est loin de la grosse machine des salons du livre traditionnels. Et c’est tant mieux!
Deux dames et moi avons eu le bonheur de partager un petit déjeuner informel avec Dan Chaon et Hélène Fournier, son excellente traductrice. La complicité, vieille de vingt ans, entre eux m’a sincèrement émue. Une relation auteur-traductrice si riche fait figure d’exception. Alors là, quel homme, ce Dan! Humble, charismatique et drôle. J’ai pu connaître l’explication des nombreux blancs dans le corps du texte de Une douce lueur de malveillance. J’ai aussi connu le titre d’un roman encensé par tous qu’il a détesté (tout comme moi)!
J’ai été plus que ravie de rencontrer et de revoir certaines pour l’occasion (vous vous reconnaissez?).
J’ai enfin pu mettre un visage sur des blogueuses et instagrameuses que je suis depuis longtemps. Qui a dit que les réseaux sociaux, c’était du faux?! J’ai évidemment fait le plein de livres. On m’en a offert, j’en ai achetés - seulement quelques-uns! Comme plusieurs romans n’arriveront au Québec qu’en octobre, j’en ai bien profité. Je retournerai au festival dans deux ans, mais cette fois-là ce sera du début à la fin.· LECTURES DU MOIS ·J’ai pris un retard monumental dans la rédaction de mes billets (et dans la lecture des blogues amis. Je vous néglige, mais ne vous oublie pas pour autant.) Je rame, pis fort à part de ça. Difficile de reprendre le rythme, comme si j’avais perdu le tour. Aussi, plutôt que d’angoisser avec ce retard, je brosse à gros traits les mots qui ont marqué mon mois.J’ai eu un immense coup de coeur pour le Birdie de Tracey Lindberg. Un roman intense, original, qui laissera une marque dans ma vie de lectrice. Je reparlerai bientôt de l’éprouvant roman de Ian McGuire, Dans les eaux du Grand Nord. J’ai lu le premier roman/recueil de nouvelles de Justin Laramée, Quatre Mélanie et demie. Outre une Mélanie plus marquante que les autres (la première), je n’en garderai pas un souvenir impérissable. Il y a une inconsistance, ici, qui m’a agacée. Reste que la voix de l’auteur en est une que je suivrai. Sa façon singulière de manier la langue a su me retenir. J’ai lu Quand les guêpes se taisent (quel beau titre...) de Stéphanie Pelletier, un recueil de nouvelles paru en 2012. Alors là, chapeau. Pour un premier recueil, c’est du beau boulot. Les quatorze nouvelles qui composent le recueil sont à la fois fortes et émouvantes. Une belle réussite.
J’ai eu un coup de foudre pour Moi, ce que j’aime, c'est les monstres, le roman graphique d’Emil Ferris. Outre le dessin impressionnant, l’histoire marque. Je vais me ruer sur le deuxième tome. Sachant que l’auteure allait être présente au Festival America, j’ai traîné l’ouvrage (lourd) dans ma valise. La file pour faire dédicacer le livre n’en finissait plus de s’allonger et j’avais un déjeuner prévu avec la traductrice Hélène Fournier. Heureusement, la pétillante Eva était là pour faire la file à ma place. Merci, miss! J’ai lu Prendre refuge, le roman graphiquede Mathias Enard et de Zeina Abirached. J’étais ravie de retrouver les dessins de l'illustratrice, que j'avais découvert avec Je me souviens et Le jeu des hirondelles. Cette fois, je me suis par moment égarée dans ces deux histoires d’amour et de guerre racontées en parallèle, à deux époques différentes. J’ai abandonné 33 tours de David Charianty. La lecture de Soucougnant, son premier roman, m’avait fait une forte impression. J’y avais découvert une voix forte, un regard sensible. Cette voix et ce regard, je les ai retrouvés dans 33 tours, mais avec un air de réchauffé. Mon enthousiasme du début s’est dégonflé petit à petit. Arrivée à mi-parcours du roman, l’impression de tourner en rond ne m’a pas lâchée. Ma volonté d’aller plus loin n’a pas été assez forte. Si au moins j’avais pu m’attacher aux personnages, ça se serait passé autrement...Sur ce, la vie reprend son cours et je fonce dans l’automne en tentant de reprendre mon souffle!