@tassadanslesmyriades

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(première publication en 1997)
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On nous dit que la nature n'existe plus : de part en part intelligible, la voici enfin totalement maîtrisée. Maîtrisons-nous pourtant le réchauffement climatique ? Parvenons-nous à enrayer l'érosion de la biodiversité ? Maîtrisons-nous notre maîtrise ? On a brandi la menace que représenteraient pour nos démocraties certains mouvements écologistes. Mais entre ceux qui nous mettent en garde contre une crise environnementale et ceux qui n'y voient que fantasmes sociaux, qui est obscurantiste ? Et s'il s'agissait moins de choisir entre l'homme et la nature que de comprendre posément à quelles conditions un nouveau naturalisme est aujourd'hui possible ? L'ambition de ce livre est d'abord de réexaminer les termes d'un débat dont la violence a fini par masquer les enjeux. Chemin faisant, de l'histoire de la philosophie à l'analyse des politiques modernes de protection de la nature et de prévention des risques, Catherine et Raphaël Larrère posent les jalons d'une nouvelle vision de la nature. Une nature en devenir dans laquelle l'homme pourrait s'inscrire sans dommage, qu'il rendrait propre à être sa demeure, pour le présent comme pour les générations futures. Au-delà de l'opposition entre naturalisme et humanisme, ils en appellent ainsi à un bon usage de la nature, un usage écocentré. (source: Google Books)

De l'idée platonicienne de "nature" à celle des atomistes, des épicuriens en passant par la vision de Lucrèce, de la transcendance de Descartes à l'immanence de Kant, de la société de Hume à celle de Rousseau ou de Montesquieu, du déterminisme darwinien aux chaos et aux déséquilibres, de l'écologie de Guille-Escuret à la théorie de l'outil et du langage comme propriétés humaines de Leroi-Gourhan, ce livre vous dit tout sur l'usage de la nature et la place de l'Homme (homme-animal, homme-artificiel, homme-maître et possesseur de la nature, homme-perturbateur...) dans cette dernière. Je vous en parle ici :

La nature, l'environnement, ces mots que sont-ils ? Ces concepts qu'apportent-ils à notre société ? Alors que Platon ne jurait que par l'âme contrôlant le corps matériel et décadent, que les atomistes pensaient que les choses étaient constituées de la même matière et de vide, d'autres comme Lucrèce dans son "De Rerum Natura" (Le long poème "De la nature des choses") démontrent que la connaissance des choses (de la nature donc) doit amener l'humain à s'élever, à atteindre l'ataraxie en supprimant de sa pensée toutes les superstitions et vivre la vie telle qu'elle est. Vivre avec modération, voilà un précepte épicurien qui devrait s'appliquer à nous tous au milieu de la nature.

Catherine et Raphaël Larrère parlent philosophie de l'environnement et du bon usage de la nature. Ils parlent de trouver l'harmonie là où l'homme est perturbateur et destructeur. Ils discutent des problèmes éthiques : qu'est-il bon de faire pour ne rien changer dans le cours de la nature et pour assurer le développement d'une société humaine en même temps ? ... d'esthétique : que devrions-nous faire pour ne pas dénaturer la planète et modifier son paysage radicalement ?... d'écologie : comment équilibrer les écosystèmes, pour un meilleur "vivre-ensemble" ?.... de déontologie : quelles règles et quels devoirs pour les hommes au quotidien au travail ?

J'ai beaucoup aimé toutes ces réflexions et je vous invite à regarder ma vidéo YouTube (Tassa dans les myriades). Lire cet essai permet de s'ouvrir à une discipline philosophique nécessaire face à la crise environnementale que nous vivons aujourd'hui et face à l'abrutissement médiatique et politique qu'on nous propose : se faire sa propre idée. L'essai, j'en ai bien conscience, n'est pas accessible à tous. La première partie sur l'Histoire de la nature ( natura naturata et natura naturans, nature-processus et nature créée) est passionnante.

Belle journée à tous !🍃☀️😘⬇️⬇️⬇️⬇️⬇️