The Seeds #1

La célèbre éditrice Karen Berger, créatrice du label Vertigo chez DC Comics, a été invitée par Dark Horse pour y publier des créations originales sous le nom de Berger Books. Parmi ces créations, nous retrouvons The Seeds, mini-série en 4 parties écrite par Ann Nocenti et dessinée par David Aja, une équipe créative qui, personnellement, attise ma curiosité.

Le monde est séparé en deux par un mur : d'un de ses côtés vivent une population qui ressemble à la nôtre - bien que certains et certaines portent des masques à gaz, de l'autre vivent des gens qui semblent avoir décidé de vivre loin de tout appareil électronique. Astra est journaliste vivant du premier côté a pour intention de faire un reportage sur ce qui se passe de l'autre côté du mur. Pendant ce temps-là, quelque chose se prépare et les abeilles semblent être impliquées... À moins que cela soit quelque chose d'autre.

J'ai mis du temps pour trouver comment aborder cette critique mais je tenais à l'écrire parce que j'ai adoré ce premier numéro. À vrai dire, j'ai commencé la lecture à moitié conquis parce que je faisais confiance à l'équipe créative. Ann Nocenti est une scénariste que j'ai vraiment apprécié sur ses travaux chez Marvel, que ça soit Beauty and the Beast, Longshot ou Daredevil. Elle avait alors une plume assez reconnaissable et une volonté d'aborder des thématiques d'une manière différente et pertinente. Bien que ces derniers travaux chez DC étaient assez décevants - j'ai plus vu en ces écrits des travaux de commande avec une ligne éditoriale compliquée, voir Nocenti sur une création originale sous la demande de Karen Berger me paraissait rassurant. Sans compter qu'elle est accompagnée de l'un des artistes les plus talentueux de sa génération, David Aja.

J'ai mis du temps à écrire cette critique parce que, finalement, il est difficile de parler de ce simple numéro. Non pas qu'il se passe rien mais parce que l'expérience que procure la lecture me semble difficilement racontable. En effet, l'ambiance créée par Nocenti et Aja est difficile à décrire tellement il y a de symboles et de codes que le récit créés au fur et à mesure que les pages défilent. Ceux-ci ne prendront certainement sens qu'à la fin de la mini-série.

Certes, il y a un côté cryptique mais ce n'est pas déplaisant. Au contraire, d'ailleurs, puisque cela fait partie du charme de ce numéro. Cela colle d'ailleurs parfaitement avec le style graphique de Aja qui propose quelque chose de posé, avec des moments quasiment figés mais participant complètement au charme du récit. Très clairement, nous sommes loin des récits pré-mâchés et efficaces que nous servent les comics de super-héros, il s'agit d'une histoire mature, sombre, riche et réfléchie.

En tout cas, Nocenti et Aja nous donnent assez d'armes pour comprendre la tonalité générale de la mini-série ainsi que l'envie de continuer la lecture. Il y a de nombreuses thématiques abordées - notamment une qui touche personnellement Nocenti qui a été journaliste - mais jamais de manière superficielle. Le message est clair et sans chichi donnant l'opportunité à la scénariste d'éventuellement traiter d'autres sujets dans les 3 prochains numéros. Quant au cliffhanger, il n'est là que pour certifier que nous soyons bien accroché·e·s après avoir lu les 26 premières pages toutes plus exceptionnelles les unes des autres.

The Seeds #1